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Le Rhône en 100 questions : 6-06 Comment les polluants affectent-ils la santé des écosystèmes ?

De Wikhydro
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.







La qualité des eaux dépend de nombreux facteurs et la pollution a des origines multiples (voir question 06-01 « L’eau du Rhône est-elle de bonne qualité ? »). Au regard des écosystèmes, les micropolluants, aux effets souvent insidieux, méritent une attention toute particulière.



D’origines très diverses, ils contaminent l’eau, les sédiments et les organismes vivant dans le milieu. Ils sont présents au sein des différentes phases (aqueuse, solide et biotique) sous différentes formes chimiques. La plupart des espèces sont mises en danger par les micropolluants. Même certains métaux, comme le cuivre ou le zinc, essentiels pour le fonctionnement des organismes vivants, deviennent toxiques au-delà d’une certaine concentration. La plupart des autres métaux (ex : mercure, plomb, cadmium) et les micropolluants organiques n’ont pas de rôle biologique et sont toxiques même à très faibles teneurs.

bioaccumulation d un micropolluant

comportement du hap en milieu naturel

Que sait-on des effets des micropolluants sur les écosystèmes ?


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Les effets sur les organismes dépendent des concentrations de micropolluants dans le milieu, mais aussi de leur persistance (caractère plus ou moins dégradable) et de leur mode d’action. De plus, les différentes formes physico-chimiques d’un micropolluant n’ont pas la même toxicité vis-à-vis des organismes vivants.
Les formes biodisponibles sont susceptibles d’être assimilées et/ou adsorbées et peuvent induire un effet.
Les organismes peuvent accumuler la plupart des métaux et les contaminants hydrophobes (peu ou pas solubles dans l’eau et qui se concentrent dans les sédiments et tissus gras des organismes) via le milieu aquatique. Certains micropolluants bioaccumulables peuvent être dangereux pour les organismes et notamment pour les prédateurs situés en bout de chaîne alimentaire (ex : mercure, PCB).
La présence dans les effluents d’épuration et les milieux aquatiques de composés actifs sur le système endocrinien humain et animal, dont par exemple des oestrogènes comme l’éthyniloestradiol, peut avoir des effets biologiques associés sur des organismes non-cibles. Les perturbateurs endocriniens sont des substances susceptibles de modifier le fonctionnement d’une partie du système endocrinien et d’entraîner ainsi des conséquences sur la reproduction et le comportement des organismes. Ces effets peuvent ainsi générer des modifications de la productivité des écosystèmes.



A t-on observé un effet des micropolluants dans le Rhône ?


L’effet combiné des micropolluants sur les populations aquatiques du Rhône est encore mal connu. Des avancées récentes permettent toutefois déjà, pour certains polluants, de mettre en relation les concentrations dans des poissons avec les voies de contamination. C’est le cas des PCB, traités dans la question 06-13 de ce chapitre.
Des études ont aussi montré que des chevaines mâles, pêchés à l’aval de Lyon, présentent des anomalies de l’appareil génital. Il reste à contrôler si cela a un impact sur la fertilité des poissons et sur l’équilibre des populations.
Des pesticides organochlorés, des plastifiants, des produits de dégradation de détergents industriels et certains médicaments comme les hormones de synthèse utilisées dans les contraceptifs sont en effet capables d’avoir des effets similaires à ceux des hormones sexuelles, et peuvent perturber le développement sexuel des poissons.
La recherche de ces composés dans les rejets des stations d’épuration et dans les eaux de surface est délicate du fait de leurs concentrations très faibles. Des programmes de mesure ont été lancés récemment, notamment dans le Rhône, et les résultats devraient permettrent de mieux cerner la cause de ces perturbations.


Ce qu’il faut retenir


Les effets des micropolluants sur les écosystèmes sont encore mal connus et dépendent de leurs persistance, biodisponibilité et toxicité.
Il est toutefois admis que leur présence dans le Rhône constitue un danger pour la santé de la faune et des effets ont déjà été observés en particulier sur les poissons.
Les données sont toutefois trop parcellaires pour se prononcer sur les effets à long terme des mélanges de micropolluants.




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