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Aménagement d'une Zone HUmide à Reims pour l'Epuration et le Vivant

De Wikhydro
Version du 9 septembre 2014 à 11:37 par Adeline Bordais (discuter | contributions)

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Sommaire

Approche technique du projet

AZHUREV Aménagement d'une Zone HUmide à Reims pour l'Epuration et le Vivant (Création d’une zone humide artificielle de démonstration en traitement de finition et en traitement des surverses par temps de pluie).

Synthèse

En 2011, le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et des Transports et du Logement (MEDDTL) a lancé un appel à projets dans le cadre d'une démarche de soutien aux « filières stratégiques de l'économie verte » de la stratégie nationale pour la biodiversité. Il s'agissait notamment de viser les projets utilisant des procédés de phytoépuration pour le traitement des eaux pluviales et les projets innovants utilisant les écosystèmes et de zones humides artificielles en traitement de finition pour renforcer la protection des milieux aquatiques récepteurs. Dans ce cadre, le groupement composé du bureau d'études SINBIO, Reims Métropole, ESOPE, METIS Ingénierie et le Laboratoire Réactions et Génie des Procédés de Nancy a soumis le projet AZHUREV (Aménagement d'une Zone Humide à Reims pour l'Epuration et le Vivant). Par son courrier du 27 février 2012, le MEDDTL a confirmé qu'il retenait le projet AZHUREV et que l'Agence de l'eau assurera le financement. Plus précisément, le projet consiste à créer une zone humide de démonstration de 5 à 10 ha en aval de la station d'épuration de Reims Métropole (470 000 EH), visant à apporter un traitement de finition par temps sec, notamment sur l'azote et le phosphore ainsi que les micropolluants, ainsi qu'un traitement des eaux by-passées par temps de pluie, sur tous les paramètres classiques des rejets urbains par temps de pluie (RUTP), tout en créant un habitat de valeur pour la faune et la flore en milieu humide. En effet, Le rejet de la station d'épuration de Reims Métropole représente 65% du débit de la Vesle (cours d'eau récepteur) lorsque celle-ci est à l'étiage. Dans cette situation, le dépassement de certaines valeurs seuil pour la bonne qualité des eaux de la rivière est inévitable. Par ailleurs, l'impact du rejet des eaux non traitées par temps de pluie peut être très significatif, notamment pour un orage après une période sèche. Enfin, les zones humides sont un réservoir important de la biodiversité. Les objectifs du projet sont :

a) montrer que la construction d'une zone humide artificielle en aval de la station de traitement des eaux usées de Reims Métropole apporte une amélioration de la qualité de la Vesle ;

b) montrer que la construction d'une zone humide artificielle peut avoir un impact positif sur la biodiversité ;

c) observer l'effet de la zone humide artificielle sur certains micropolluants qui ne sont pas traités par la station d'épuration ;

d) établir des bases solides pour la conception des zones humides artificielles ;

e) identifier les freins à l'acceptabilité sociale des zones humides artificielles.


Historique du site

A la fin du 19ème siècle, face à la nécessité d’assainir Reims, la Ville a décidé et mis en place un système de collecte des eaux usées vers une zone éloignée des habitations. Dans l’esprit populaire, les zones humides étaient considérées inhospitalières, inexploitables et associés aux esprits malfaisants (alors qu’aujourd’hui, on sait qu’elles abritent près 80% des espèces remarquables). Le site des « eaux vannes » d’une superficie de plus de 300 ha, a donc été choisi et à partir de 1885, toutes les eaux « sales » y ont été dirigées. Un système de cunettes et d’ouvrages de répartition permettait d’alimenter en priorité les terres basses (en vert), les terres moyennes ensuite (en rose) et enfin les terres hautes (en bleu). Ce fonctionnement a perduré jusqu’en dans les années 70 lors de la construction de la première station d’épuration. Néanmoins, des épandages ont continué dans une moindre mesure pour palier à la déficience temporaire de la station. Ils se sont complètement arrêtés dans les années 2000.

Ainsi, compte tenu de son historique, ce site rejoint vraisemblablement la liste des sites pollués.

Le système hydraulique est toujours fonctionnel et sera peut être réactivé pour le projet.


Contractualisation du site.bmp


Contractualisation du site

Afin de garantir le bon fonctionnement de l’épandage, la Ville a signé un traité en 1885 avec la Compagnie des Eaux Vannes (devenue depuis la Société du domaine des Maretz). Cette Compagnie devait assurer le bon fonctionnement de la zone, la répartition des eaux en fonction des saisons, la gestion et l’entretien des ouvrages et des espaces. Le traité de 1885 assurait l’épandage sur une superficie d’environ 250 ha, au fil des années et des conventions successives le périmètre s’est élargi jusque 650ha. La convention donnait la possibilité de rachat de l’ensemble des terrains concernés par l’épandage par la Ville ou le District (devenu Reims Métropole). Le droit a été exercé par les collectivités en rachetant en 2008 les 160ha des terres basses.


Point d’avancement

Les études préalables à la décision Ces études ont pour objectif d'obtenir l'ensemble des informations utiles liées au périmètre d'étude et ses interactions avec son environnement proche et éloigné. Elles comprennent à la fois la collecte des informations, données, études existantes (récentes ou anciennes), leur synthèse, mais aussi les investigations de terrain afin de connaître les caractéristiques du secteur concerné. Les études envisagées portent sur la biodiversité, la qualité des sols (perméabilité, nature, pollution éventuelle), la topographie du site, les expériences similaires à l’échelle mondiale, la perception de cette zone par les publics. Cette première phase, sur la base des investigations préalables, sera conclue par la proposition de plusieurs scénarios d'aménagement et d'esquisse du projet.

La synthèse des données bibliographiques a été réalisée par ESOPE et montre que certains secteurs ont un enjeu écologique important qu’il convient de préserver par des mesures de restauration et d’entretien.


Projet AZHUREV.bmp


Les relevés topographiques mettent en évidence les pentes du terrain et donc les chemins préférentiels d’écoulement des eaux : les zones de couleur bordeaux / rouge / rose étant les plus élevées (proche de la station d’épuration) et les zones de couleur verte les plus basses, en bleu on retrouve les points d’eau (la Vesle et les plans d’eau).


Releves topographiques.bmp


Premières esquisses du projet

Les études préalables permettent dès à présent d’imaginer les emplacements les plus favorables à l’installation des ouvrages et au maintien des secteurs refuges pour la biodiversité.


Esquisses projet.bmp


La Zone Humide Artificielle devra reprendre les eaux pluviales et les traiter. Afin de ne respecter les temps de transit à l’intérieur du site, il convient de stocker en amont les eaux lors de forts orages (zone bleu sur les secteurs 9 et 10). Un merlon serait alors réalisé et une réflexion est en cours sur les plantations aux abords de cette retenue. Une surverse peut être envisagée au nord vers le fossé de la cannetière qui pourrait diriger les eaux vers les secteurs de l’autre côté de l’autoroute (1-2-3-4-5). Actuellement les secteurs 5 (étangs de pêche), 8 (peupleraies) et 7 (le Chapitre) sont pressentis pour accueillir les ouvrages de « dépollution » c'est-à-dire les filtres à roseaux… Les secteurs 3 et 6 sont à préserver pour la faune et la flore.


Organisation administrative

Dans l’organisation particulière de ce projet, chacun des partenaires est son propre maître d’ouvrage mène ses propres missions, est subventionné directement par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, et rende compte au comité de pilotage de son travail. Le fonctionnement de ce partenariat est matérialisé dans un consortium qui reprend les missions et engagement de chacun, les rendus attendus, l’organisation générale. Le chef de file désigné est SINBIO, bureau d’étude spécialisé dans la phytoépuration.



Le créateur de cet article est Sabine Sanchez
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