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Bioaccumulation (HU) : Différence entre versions

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Processus de concentration de certaines substances chimiques, potentiellement toxiques, dans l'organisme d'un être vivant.
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Certaines substances sont difficilement métabolisées et excrétées par les organismes vivant. Si leur taux d'[[Assimilation (HU)|assimilation]] est plus élevé que leur taux d'élimination ces substances vont se stocker dans l'organisme, généralement dans des parties ou des organes spécifiques (par exemple l'écorce pour un arbre ou le foie pour un homme), c'est la bioaccumulation qui s'effectue à l'échelle d'un individu.
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Ces trois termes sont souvent confondus alors qu'ils désignent des mécanismes proches mais cependant différents :
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* <u>la [[Bioconcentration (HU)|bioconcentration]]</u> désigne l’accumulation par un organisme d’un contaminant à partir d'un contact direct avec le milieu environnant (eau ou substrat) ; par exemple les coquillages en filtrant de grandes quantités d'eau vont bioconcentrer les polluants qu'elle contient  ;
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* <u>la bioaccumulation</u> tient compte de toutes les voies d’exposition possibles (alimentation, respiration, contact direct avec la peau) ; par exemple l’apport de contaminant par voie alimentaire est dû au fait qu'il y a déjà eu bioconcentration et/ou bioaccumulation aux niveaux trophiques inférieurs de la [[Chaine alimentaire (HU)|chaine alimentaire]] ;
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* <u>la [[Bioamplification (HU)|bioamplification]] ou biomagnification</u> traduit justement cette augmentation souvent observée de la contamination d’un niveau trophique au niveau supérieur (voir Figure 1).
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Comme la [[Toxicité (HU)|toxicité]] chronique d’une molécule est généralement associée à sa [[Concentration (HU)|concentration]] dans un ou plusieurs organes du corps, les molécules difficilement excrétées sont donc les plus dangereuses car elles s’accumulent progressivement dans l’organisme.
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La  bioaccumulation est généralement évaluée par le facteur de Bioaccumulation <math>BAF</math>. Le <math>BAF</math> représente le rapport à l’état d’équilibre entre la concentration d’un contaminant dans les tissus d’un organisme et sa concentration totale (dissous ou dissous + particulaire) dans l’environnement (Sire et Amouroux, 2016). Il peut être déterminé selon l’équation suivante :
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* <math>BCF</math> : facteur de bioconcentration (voir [[Bioconcentration (HU)]]) ;
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* <math>BMF</math> : facteur de bioamplification (voir [[Bioamplification (HU)]]).
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La détermination du <math>BAF</math> est cependant très difficile car ce paramètre met en relation une concentration dans l'environnement, nécessairement mesurée ponctuellement, et une concentration dans un organisme vivant. Or cette dernière intègre l'histoire particulière de cet organisme : évolution des expositions au cours du temps dans les milieux éventuellement successifs où il a vécu, évolution de ses capacités d'assimilation et d'excrétion au cours de son cycle de vie, etc.
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<u>Bibliographie</u> :
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* Sire, A., Amouroux, I (2016) : Note : Avantages et limites du recours aux BCF - BAF pour produire des VGE mollusques équivalentes aux NQE définies dans l’eau (DCE 2013/39/UE) ; Note ONEMA, IFREMER n°33 ; 9p. ; disponible sur  https://archimer.ifremer.fr/doc/00333/44379/43992.pdf
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[[Catégorie:Nature_des_impacts_sur_les_écosystèmes_et_sur_la_santé_(HU)]]

Version du 17 janvier 2022 à 17:37

Traduction anglaise : Bioaccumulation

Dernière mise à jour : 17/01/2022

Processus de concentration de certaines substances chimiques, potentiellement toxiques, dans l'organisme d'un être vivant.

Mécanismes en cause

Certaines substances sont difficilement métabolisées et excrétées par les organismes vivant. Si leur taux d'assimilation est plus élevé que leur taux d'élimination ces substances vont se stocker dans l'organisme, généralement dans des parties ou des organes spécifiques (par exemple l'écorce pour un arbre ou le foie pour un homme), c'est la bioaccumulation qui s'effectue à l'échelle d'un individu.

Bioaccumulation, bioamplification et bioconcentration

Ces trois termes sont souvent confondus alors qu'ils désignent des mécanismes proches mais cependant différents :

  • la bioconcentration désigne l’accumulation par un organisme d’un contaminant à partir d'un contact direct avec le milieu environnant (eau ou substrat) ; par exemple les coquillages en filtrant de grandes quantités d'eau vont bioconcentrer les polluants qu'elle contient  ;
  • la bioaccumulation tient compte de toutes les voies d’exposition possibles (alimentation, respiration, contact direct avec la peau) ; par exemple l’apport de contaminant par voie alimentaire est dû au fait qu'il y a déjà eu bioconcentration et/ou bioaccumulation aux niveaux trophiques inférieurs de la chaine alimentaire ;
  • la bioamplification ou biomagnification traduit justement cette augmentation souvent observée de la contamination d’un niveau trophique au niveau supérieur (voir Figure 1).

Comme la toxicité chronique d’une molécule est généralement associée à sa concentration dans un ou plusieurs organes du corps, les molécules difficilement excrétées sont donc les plus dangereuses car elles s’accumulent progressivement dans l’organisme.


Figure 1 : Exemple d'effet du processus de bioamplification dans la bioaccumulation du mercure le long de la chaine alimentaire ; Source : Article Wikipédia.

Modélisation de la bioaccumulation

La bioaccumulation est généralement évaluée par le facteur de Bioaccumulation $ BAF $. Le $ BAF $ représente le rapport à l’état d’équilibre entre la concentration d’un contaminant dans les tissus d’un organisme et sa concentration totale (dissous ou dissous + particulaire) dans l’environnement (Sire et Amouroux, 2016). Il peut être déterminé selon l’équation suivante :


$ BAF\; =\; BCF\; ×\; BMF $

Avec :

La détermination du $ BAF $ est cependant très difficile car ce paramètre met en relation une concentration dans l'environnement, nécessairement mesurée ponctuellement, et une concentration dans un organisme vivant. Or cette dernière intègre l'histoire particulière de cet organisme : évolution des expositions au cours du temps dans les milieux éventuellement successifs où il a vécu, évolution de ses capacités d'assimilation et d'excrétion au cours de son cycle de vie, etc.


Bibliographie :

  • Sire, A., Amouroux, I (2016) : Note : Avantages et limites du recours aux BCF - BAF pour produire des VGE mollusques équivalentes aux NQE définies dans l’eau (DCE 2013/39/UE) ; Note ONEMA, IFREMER n°33 ; 9p. ; disponible sur https://archimer.ifremer.fr/doc/00333/44379/43992.pdf
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