Cadmium (HU)
Traduction anglaise : Cadmium
Le Cadmium est un métal relativement rare dans la nature On
le rencontre généralement à l'état de traces, en association avec d'autres
métaux non ferreux, en particulier avec le zinc
dont il partage bon nombre de caractéristiques physico-chimiques. Les sources
naturelles de cadmium sont les volcans, les incendies de forêts et les embruns
océaniques. En ville, les sources industrielles sont beaucoup plus importantes.
Le cadmium est utilisé pour protéger l'acier, dans un grand nombre de pigments,
dans des agents stabilisants, dans des batteries (en association avec du
nickel), etc. Seul environ 5% du cadmium utilisé est recyclé, ce qui a
d'importantes conséquences environnementales. Dans l'eau pure, le cadmium se
trouve principalement sous la forme d'ions Cd2+, qui peuvent
représenter jusqu'à 92% du cadmium total. Lorsque la teneur en sel augmente, on
voit apparaître des chlorures (CdCl+, CdCl2, CdC13-).
Ces chlorures s'adsorbent moins facilement sur les particules que d'autres
complexes à base de cadmium. La complexation du cadmium semble augmenter en
présence d'effluents sanitaires urbains. On a ainsi observé dans certaines eaux
que 51% du cadmium se trouvait sous la forme d'ions libres, 20% sous la forme
de complexes humiques et 3,6% sous la forme CdOH+. Même lorsque le
cadmium est présent dans la phase solide, il est essentiellement associé avec
la fraction échangeable et donc très facilement remobilisable en cas de
modification des conditions environnementales (pH,
potentiel redox,
salinité, etc.). Les concentrations moyennes qui ont été mesurées dans les
rejets urbains de temps de pluie vont de 0 (inférieures au seuil de détection)
à 50g/L. L'essentiel du cadmium se trouve dans la phase dissoute et
seule la fraction organique et la fraction échangeable se retrouve dans la
phase solide. Pendant son transfert dans le réseau de transport, le cadmium a
tendance à s'associer avec des formes ioniques, faiblement complexées, et seul
de 30 à 40% du cadmium est effectivement sous une forme très facilement
biodisponible lors du rejet. La toxicité
du cadmium pour les poissons d'eau douce a été beaucoup étudiée, et une norme
européenne recommande de ne pas dépasser une concentration de 5g/L. La dureté de l'eau et sa température influent sur la toxicité du cadmium pour les
poissons, spécialement aux stades juvéniles, lorsque les espèces sont les plus
vulnérables. Les données issues de tests de toxicité effectués sur des
macroinvertèbrés suggèrent que ce sont les crustacés qui sont les espèces les
plus sensibles. Pour les humains le cadmium provoque différentes
pathologies : hypertension, anémie, troubles de la croissance, anomalies
cardiaques, altérations du foie et des reins. Un empoisonnement par du cadmium
étudié au japon dans les années 50 (maladie de Itai-Itai) est connu pour avoir
provoqué des lumbagos extrêmement violents et des troubles de la mobilité. La
concentration limite de référence pour l'utilisation agricole des boues de
station d'épuration est fixée à 20 mg/kg de matière sèche par la norme NF
U 44-041. Les méthodes normalisées de mesure des concentrations en cadmium dans
les eaux sont décrites dans les normes NF T 90-112 et T 90-119.
Voir : Pollution des rejets urbains de temps de pluie.