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Coup de bélier (HU) : Différence entre versions

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==Conséquences des coups de bélier==
  
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Ce type de phénomène peut avoir des conséquences graves, particulièrement dans les conduites en [[Charge (écoulement en) (HU)|charge]], l'augmentation de pression ne pouvant être dissipée par une élévation de la ligne d'eau. Il peut même dans certains cas faire éclater les conduites. Des précautions comme des [[Cheminée (HU)|cheminées d'équilibre]], des réservoirs à air, des [[Soupape de sécurité (HU)|soupapes de sécurité]], des [[Volant d’inertie (HU)|volants d'inertie]], ou l'implantation de [[Massif d'ancrage (HU)|massifs d'ancrage]] peuvent être prises pour protéger ou renforcer le réseau (''figure 1'').
  
  
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Cheminée d'équilibre destinée à éviter les coups de bélier
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==Modélisation des coups de bélier==
sur un réseau en surpression.
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Initialement
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Initialement étudié au XIXème siècle par les frères Montgolfier, le phénomène de coup de bélier a été théorisé par l’ingénieur italien Lorenzo Allievi (1871-1941). De nombreuses études ont également été conduites en France, en particulier à l'Institut d'Électrotechnique et de Mécanique appliquée de l'Université de Toulouse (voir par exemple Camichel ''et al.'', 1919). Une très bonne synthèse a été faite par Reménérias (1961).
étudié au 19ème siècle par les frères Montgolfier, il a été théorisé
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par l’ingénieur italien Lorenzo Allievi (1871-1941). Lors d’une variation de
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pression pouvant mettre en péril les installations, notamment lors d’une
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variation brusque (par exemple lors d’une fermeture instantanée). Dans ce
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dernier cas, la surpression (ou dépression) maximale P, pour une conduite
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rigide, peut atteindre, la valeur de :
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P = V0 . c / g
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Lors d’une variation de débit dans une conduite, ce phénomène se manifeste par des ondes de pression. Par exemple, dans le cas de la fermeture instantanée d'une vanne, la surpression (ou dépression) maximale <math>P</math>, pour une conduite rigide, peut atteindre, la valeur de :
  
Avec :
 
  
·    P :        surpression
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* <math>V_0</math> : vitesse initiale d’écoulement en régime permanent (m/s);
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* <math>c</math> : célérité des ondes de vitesse et de pression qui se développent lors du coup de bélier (m/s).
  
·    V0 :          vitesse
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Pour une conduite infiniment rigide, <math>c</math> est égale à la célérité de propagation du son dans l’eau qui est de l’ordre de <math>1400 m/s</math> (aux températures ordinaires). Ainsi pour une vitesse <math>V_0</math> de <math>1 m/s</math>, la surpression maximale pourrait atteindre <math>14</math> bars.
(m/s) d’écoulement en régime permanent ;
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·    c :         célérité
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En pratique, il est nécessaire de prendre en compte l’élasticité de la conduite et son épaisseur. Par exemple dans une conduite en PVC, la célérité des ondes peut atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde.  
(m/s) des ondes de vitesse et de pression qui se développent lors du coup de
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bélier.  
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<u>Nota</u> : Une des manifestations du coup de bélier dans le corps humain est donnée par le pouls, la célérité des ondes est alors de quelques mètres par seconde en raison de l’élasticité des artères.
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<u>Bibliographie</u> :
pratique, il est nécessaire de prendre en compte l’élasticité de la conduite et
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* Camichel, C., Eydoux, D., Gariel, M. (1916) : Étude théorique et expérimentale des coups de bélier ; essais faits à l’institut électrotechnique de Toulouse et à l’usine hydroélectrique de Soulom ; Annales de la faculté des sciences de Toulouse ; 3e série, tome 8 (1916) ; p. 1-251 ; disponible sur http://www.numdam.org/item/AFST_1916_3_8__1_0.pdf.
son épaisseur. Ainsi dans une conduite en PVC, la célérité des ondes peut
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* Reménérias G. (1961) : Maurice Gariel et l'étude des coups de bélier ; La Houille blanche ; N° 2 ; Mars-Avril 1961 ; pp 156-167 ; disponible sur https://www.shf-lhb.org/articles/lhb/pdf/1961/04lhb1961030.pdf.
atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde.  
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Nota :
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<u>Pour en savoir plus</u> :
Une des
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* Guhl, F. (2000) : Guide méthodologique d’études anti-bélier pour les réseaux d’eau ; Document technique FNDAE N°27 ; 32p. ; disponible sur [https://media.xpair.com/pdf/regulation/Guide-anti-belier.pdf Guide méthodologique d'étude anti-bélier pour les réseaux d'eau].
manifestations du coup de bélier dans le corps humain est donnée par le pouls,
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la célérité des ondes est alors de quelques mètres par seconde en raison de l’élasticité des
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artères.  
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[[Catégorie:Dictionnaire DEHUA]]
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[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]
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[[Catégorie:Ouvrages_autres_(HU)]]
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[[Catégorie:Processus_de_base_et_hydraulique_des_réseaux_(HU)]]
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[[Catégorie:Modélisation_des_écoulements_en_réseau_et_en_rivière_(HU)]]

Version actuelle en date du 2 janvier 2024 à 15:39

Traduction anglaise : Water hammer

Dernière mise à jour : 02/01/2024

En hydraulique, ce terme désigne une variation brusque de la pression dans le volume d'eau en un point donné provoquée par une modification rapide des conditions de l'écoulement (par exemple arrêt rapide de l'écoulement dû à la fermeture brutale d'une vanne).

[modifier] Conséquences des coups de bélier

Ce type de phénomène peut avoir des conséquences graves, particulièrement dans les conduites en charge, l'augmentation de pression ne pouvant être dissipée par une élévation de la ligne d'eau. Il peut même dans certains cas faire éclater les conduites. Des précautions comme des cheminées d'équilibre, des réservoirs à air, des soupapes de sécurité, des volants d'inertie, ou l'implantation de massifs d'ancrage peuvent être prises pour protéger ou renforcer le réseau (figure 1).


Figure 1 : Cheminée d'équilibre destinée à éviter les coups de bélier sur un réseau en surpression.

[modifier] Modélisation des coups de bélier

Initialement étudié au XIXème siècle par les frères Montgolfier, le phénomène de coup de bélier a été théorisé par l’ingénieur italien Lorenzo Allievi (1871-1941). De nombreuses études ont également été conduites en France, en particulier à l'Institut d'Électrotechnique et de Mécanique appliquée de l'Université de Toulouse (voir par exemple Camichel et al., 1919). Une très bonne synthèse a été faite par Reménérias (1961).

Lors d’une variation de débit dans une conduite, ce phénomène se manifeste par des ondes de pression. Par exemple, dans le cas de la fermeture instantanée d'une vanne, la surpression (ou dépression) maximale $ P $, pour une conduite rigide, peut atteindre, la valeur de :


$ P = \frac{V_0.c}{g} $

Avec :

  • $ P $ : surpression (ou dépression) (m) ;
  • $ V_0 $ : vitesse initiale d’écoulement en régime permanent (m/s);
  • $ c $ : célérité des ondes de vitesse et de pression qui se développent lors du coup de bélier (m/s).

Pour une conduite infiniment rigide, $ c $ est égale à la célérité de propagation du son dans l’eau qui est de l’ordre de $ 1400 m/s $ (aux températures ordinaires). Ainsi pour une vitesse $ V_0 $ de $ 1 m/s $, la surpression maximale pourrait atteindre $ 14 $ bars.

En pratique, il est nécessaire de prendre en compte l’élasticité de la conduite et son épaisseur. Par exemple dans une conduite en PVC, la célérité des ondes peut atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde.

Nota : Une des manifestations du coup de bélier dans le corps humain est donnée par le pouls, la célérité des ondes est alors de quelques mètres par seconde en raison de l’élasticité des artères.

Bibliographie :

  • Camichel, C., Eydoux, D., Gariel, M. (1916) : Étude théorique et expérimentale des coups de bélier ; essais faits à l’institut électrotechnique de Toulouse et à l’usine hydroélectrique de Soulom ; Annales de la faculté des sciences de Toulouse ; 3e série, tome 8 (1916) ; p. 1-251 ; disponible sur http://www.numdam.org/item/AFST_1916_3_8__1_0.pdf.
  • Reménérias G. (1961) : Maurice Gariel et l'étude des coups de bélier ; La Houille blanche ; N° 2 ; Mars-Avril 1961 ; pp 156-167 ; disponible sur https://www.shf-lhb.org/articles/lhb/pdf/1961/04lhb1961030.pdf.

Pour en savoir plus :

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