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Crue de juin 2010 dans le Var : érosion, dépôts et dégâts : Différence entre versions

De Wikhydro
(Bibliographie)
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*1996, Masson M., Garry G., Ballais J.-L. - Cartographie des zones inondables – approche hydrogéomorphologique.
 
*1996, Masson M., Garry G., Ballais J.-L. - Cartographie des zones inondables – approche hydrogéomorphologique.
 
*1964, Masurel Y. - La Provence cristalline et ses enveloppes sédimentaires. Essai de géographie physique. Thèse doctorat ès-Lettres, Paris, 418 p.
 
*1964, Masurel Y. - La Provence cristalline et ses enveloppes sédimentaires. Essai de géographie physique. Thèse doctorat ès-Lettres, Paris, 418 p.
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Version du 12 avril 2013 à 10:08

Sommaire

Résumé

Rapport

Les intempéries du 15 juin 2010 ont fait 25 victimes et des dégâts considérables dans le département du Var, essentiellement dans la partie Est du bassin versant de l'Argens. L'objectif de cette étude est d'inventorier, par analyse stéréoscopique de prises de vue aérienne verticales, les traces hydrosédimentaires (érosions et dépôts) provoquées par les écoulements générées par les intempéries du 15 juin 2010 en complément des relevés de terrain (laisses et PHE), pour enrichir le retour d'expérience. Dans un premier temps, la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) a commandé une mission aérienne pour obtenir des images numériques (RVB et IR) avec une résolution de 20 cm et un recouvrement de 60*20. La photo-interprétation a permis de produire des données géomatiques à l'origine des cartes numériques. Cette interprétation a fait l'objet d'une validation et de contrôles des observations. Cette phase a nécessité un contrôle sur le terrain ainsi que le croisement avec des données notamment celles issues d'autres campagnes de prises de vues (obliques, hélicoptères, …). Le rapport final est accompagné de nombreuses données SIG géoréférencées et cartes numériques associées.

Contexte et Méthodologie

Secteur d'étude

Contexte

Les intempéries du 15 juin 2010 ont fait 25 victimes et des dégâts considérables dans le département du Var, essentiellement dans la partie Est du bassin versant de l'Argens. Le CETE Méditerranée / Département Risques, Eau et Construction / Service Risques Inondations, Littoraux et Hydrauliques a organisé les prises de vue aérienne (PVA) réalisées par l'IGN entre le 26 et le 30 juin 2010. La Direction Générale de la Prévention des Risques (Service Risques Naturels et Hydrauliques) a commandé ces PVA numériques et les impressions papier à l'IGN par le biais d'une convention dans le cadre de la mission de service public. Alors que la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) de Provence Alpes Cote d'Azur a commandé au CETE Méditerranée la diffusion de ces PVA et l'organisation de son exploitation pour les inondations. Il s'agit d'inventorier par analyse stéréoscopique de prises de vue aérienne verticale les traces hydrosédimentaires (érosions et dépôts) provoquées par les écoulements générés par les intempéries des 15 et 16 juin 2010 en complément des relevés de terrain (laisses et PHE), pour enrichir le retour d'expérience.

Méthodologie

D'abord, la DGPR a passé une commande centrale pour une mission aérienne suite aux inondations dans le Var compte tenu du montant de la prestation (260 k€) et de l'étendue du territoire à couvrir. Des photographies numériques ont été réalisées. Pour mener cette étape, le DREC du CETE Méditerranée a effectué un appui pour la commande à l'IGN et un suivi de la campagne alors que la réception et la diffusion des photos sont organisées par le Département Conception et Exploitation Durables des Infrastructures (DCEDI) du CETE Méditerranée. Le DCEDI a assuré une Assistance à Maitrise d'Ouvrage pour la définition du cahier des charges, le suivi, la réception et la diffusion des photos. Elles seront utiles pour faciliter la diffusion des photos et géoréférencer toutes les informations recueillies par la DREAL, la DDTM et les bureaux d'études après les intempéries de juin 2010. Le DREC mettra au point la méthode de photo-interprétation (numérique ou optique). Le CETE Méditerranée proposera l'utilisation du logiciel PoivilliersF de l'IGN afin de réaliser un traitement stéréoscopique des prises de vue aériennes numériques. Le but sera d'obtenir une photo-interprétation des traces d'érosions et de dépôts à rechercher. Le calage de la méthode se fera par des contrôles de terrain. Ceci permettra la production d'une note sur la méthode retenue, sur l'organisation des données géomatiques. La photo-interprétation sera réalisée avec la production des données géomatiques par le CETE Méditerranée pour obtenir une production de cartes numériques. Cette interprétation fera l'objet d'une validation et de contrôles des observations. Cette phase nécessitera un contrôle sur le terrain ainsi que si nécessaire, le croisement avec des données notamment celles issues d'autres campagnes de prises de vues (obliques, hélicoptères, drones …).

Zone d'étude

Contexte géologique

La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var (DDTM83) a demandé au CETE Méditerranée de réaliser cette étude d'analyse des dégâts et érosion sur sur un territoire défini. Il couvre 13 communes qui ont été touchées à différents degrés par la crue du 15 et 16 juin 2010.

Une description du bassin versant hydrogéologique de l'Argens et la Nartuby est nécessaire pour comprendre le fonctionnement de ces deux cours d'eau. L’Argens, sous l’influence d’un climat méditerranéen, est un cours d’eau à régime pluvial méditerranéen soutenu par des apports karstiques. Le bassin versant de l’Argens couvre près de la moitié du département du Var. Comme bon nombre de rivières proches de la Méditerranée, le régime de ses eaux est très contrasté, entre des périodes d’étiage parfois longues et des crues brusques et parfois violentes. Les plus fortes précipitations ont lieu au mois de novembre alors que les hautes eaux ont plutôt lieu en janvier soulignant ainsi l’effet tampon des karsts du bassin. Le contexte géologique (Thiébaud, 2011), montre que le substratum du département du Var est constitué de 4 grands ensembles (Illustration 2) avec :

  • La Provence primaire, constituée par le socle ancien (granite, gneiss, micaschistes et même roches volcaniques dans le massif de l'Estérel) et sa couverture permienne (grès et pélites). L'ensemble est affecté par une tectonique hercynienne (bombement SW-NE et failles N-S) à laquelle se superposent les failles E-W apparues ultérieurement.
  • La Provence triasique, constituée par des séries gréseuses et pélitiques (Trias inférieur : Bundsandstein) puis de marnes à lentilles gypseuses et dolomitiques (Trias moyen : Muschelkalk et supérieur : Keuper), impliquées dans des structures complexes de plis chevauchant.
  • La Provence calcaire, constituée par les séries carbonatées (calcaires et marnes) du Jurassique, du Crétacé et du Tertiaire, affectées par les phases tectoniques pyrénéenne (plissement W-E et failles N-S) et alpine (plissement SW-NE et failles W-E).
  • Le plateau de Valensole, constitué de conglomérats et grès, correspondant à un vaste cône de déjection fluvio-glaciaire, mis en place durant le Tertiaire et le Quaternaire. L'Argens traverse la Provence calcaire à l'amont, puis la Provence triasique juste avant sa confluence avec la Nartuby et enfin la Provence primaire dans sa partie aval.

L’Argens est à cheval entre les formations de la Provence calcaire qui occupe les trois-quarts du bassin versant du fleuve, et la Provence cristalline, à l’Est, formée par le massif des Maures et de l’Estérel. Dans la basse vallée, les alluvions transportées puis déposées par le fleuve au fil des siècles renferment une nappe phréatique puissante où se confrontent eau douce et eau de mer. Le bassin versant de l’Argens est marqué par trois particularités géologiques :

  • l’abondance des massifs calcaires fissurés qui sont le domaine de prédilection des spéléologues. Sur ces secteurs, les précipitations s’infiltrent par les fissures plus ou moins grosses de la roche et alimentent des réservoirs naturels souterrains très riches en eau, les aquifères karstiques.
  • l’influence du gypse, roche très soluble qui entraîne une forte minéralisation de l’eau. L’Eau Salée, la rivière qui descend de Barjols et rejoint l’Argens à Châteauvert, lui doit son nom. • l’influence des versants nord du massif des Maures, formations cristallines très imperméables associées à une forte densité de ruisseaux et rivières, favorise le ruissellement des eaux de pluie. Ces formations renferment peu de ressources souterraines. L’origine des sources salées de l’Argens, eaux très riches en sels minéraux sont le résultat de la dissolution du gypse.
Profils longitudinaux

Les travertins (appelés également tufs), localisés sur les parties calcaires du bassin versant de l’Argens, sont des concrétions calcaires (formées il y a environ 10 000 ans) déposées par les cours d’eau saturés en bicarbonate de calcium. Ils forment une succession de seuils naturels qui ordonne le profil en long de la rivière. Les formations cristallines composées de gneiss, granites, micaschistes sont les secteurs privilégiés des cours d’eau temporaires caractérisés par des crues rapides et violentes. Dans le sous-sol, l’eau de pluie se stocke dans les aquifères. L’essentiel de l’eau du sous-sol du bassin versant de l’Argens est stocké dans deux types d’aquifères : les karsts de la Provence calcaire et les alluvions de la basse vallée. Les réserves d’eau souterraine sont très faibles dans les massifs des Maures et de l’Estérel. Les aquifères participent à l’alimentation du réseau hydrographique de surface. En période de sécheresse, certaines rivières du bassin versant, le Haut Argens, l’Issole,…peuvent se perdre dans le calcaire et réapparaître après un parcours plus ou moins long. La réserve karstique de la source de l’Argens a été estimée à 5 millions de m3. Il existe de nombreuses sources dans le lit même de la rivière et parfois à plusieurs dizaines de kilomètres en aval de la source principale.

En terme d'hydrologie, l’Argens, sous l’influence d’un climat méditerranéen, est un cours d’eau à régime pluvial méditerranéen soutenu par des apports karstiques. Comme bon nombre de rivières proches de la méditerranée, le régime de ses eaux est très contrasté, entre des périodes d’étiage parfois longues et des crues brusques et parfois violentes. Les plus fortes précipitations ont lieu au mois de novembre alors que les hautes eaux ont plutôt lieu en janvier soulignant ainsi l’effet tampon des karsts du bassin.

L’Argens montre des pentes moyennes (Masurel, 1964) de l'ordre de 0,21 % (dont 0,30 % en Provence calcaire, 0,19 % dans la première traversée de la dépression permienne, environ 0,7 % à partir de l’entrée dans le massif cristallin et jusqu’à proximité du golfe de Fréjus). Les profils longitudinaux des réseaux de l'Argens montrent que le fléchissement de pente se produit un peu en amont de l’entrée dans le massif des Maures.

Résultat cartographique

L’approche hydrologique

Méthodologie

Conclusion

La modélisation hydraulique

Principes et Méthodes

Bibliographie

  • 2012, Esposito C., CETE Méditerranée - Inondations de Juin 2010 dans le Var - Analyse des photographies aériennes numériques et Inventaire cartographique des érosions, des dépôts et dégâts, 134 p.
  • 2012, Esposito C., CETE Méditerranée - Crue du 15 et 16 juin 2010 - Comparaison des limites des zones inondables connues avec les limites des zones inondées, 129 p.
  • 2011, Thiébaud E, CETE Méditerranée - Évaluation de la contribution du karst aux crues de l'Argens et la Nartuby – Retour d'Expérience Var – Évènements de Juin 2010. Volet 1 : Identification des secteurs

karstiques favorables à la contribution aux crues des cours d'eau, 47 p.

  • 2010, Lang M., Javelle P., Aubert Y. - Estimation de la période de retour de la crue du 15 juin 2010 aux alentours de Draguignan, Note du 15 septembre 2010.
  • 1996, Masson M., Garry G., Ballais J.-L. - Cartographie des zones inondables – approche hydrogéomorphologique.
  • 1964, Masurel Y. - La Provence cristalline et ses enveloppes sédimentaires. Essai de géographie physique. Thèse doctorat ès-Lettres, Paris, 418 p.


Le créateur de cet article est Christophe Esposito
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