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Cuve (HU)

De Wikhydro

Traduction anglaise : tank

Dernière mise à jour : 8/5/2020

En hydrologie urbaine, on utilise ce terme pour désigner un dispositif permettant le stockage de l'eau de pluie. On parle également de citerne.

Figure 1 : Exemple de cuve de récupération des eaux de pluie semi-enterrée ; crédit photo Adopta.

Une cuve ou une citerne est un ouvrage généralement préfabriqué qui peut avoir deux fonctions différentes et pas toujours compatibles :

  • récupérer de l'eau de pluie pour l'utiliser ultérieurement,
  • gérer une partie des eaux pluviales produites par la parcelle de façon à limiter leur rejet au réseau public d'assainissement pendant la période pluvieuse.

Sommaire

Description et fonctionnement

Il existe trois principaux types de cuves ou citernes :

  • les cuves ou citernes simples se vidangeant uniquement par le fond (indépendamment d’un trop plein à leur partie supérieure) ;
  • les cuves à double fonction disposant d’un volume de réserve contrôlé par l’utilisateur dans leur partie basse ;
  • les cuves infiltrantes avec des parois perforées ou fabriquées avec un matériau perméable (béton poreux en général).
Figure 2 : Les cuves simples, utilisées pour stocker l'eau de pluie, ne jouent généralement qu'un rôle mineur dans la gestion des eaux pluviales ; il est cependant possible de les utiliser comme solution alternative de gestion des eaux pluviales moyennant certaines précautions ; les cuves à double fonction permettent d'atteindre simultanément les deux objectifs.

Cas des cuves simples

Il s'agit du modèle le plus répandu. Ces ouvrages sont généralement mis en place pour récupérer de l'eau de pluie afin de l'utiliser ultérieurement pour des usages divers (voir : Récupération des eaux pluviales (HU)). La façon de les utiliser comme solution alternative de gestion des eaux pluviales dépend de la réglementation :

  • si on souhaite stocker le volume produit par les p premiers mm de pluie, il faut s'assurer que le dispositif de vidange est fermé au début de la pluie et que la cuve est suffisamment vidée pour que le volume nécessaire soit effectivement disponible (ce qui nécessite une coopération active du propriétaire) ;
  • si on souhaite réguler le débit sortant à une valeur maximum, il faut s'assurer au contraire que leur dispositif de vidange est toujours ouvert et contrôlé ; dans ce cas la cuve n'a pas de fonction de récupération et de stockage des eaux pluviales (voir figure 2)..

Cas des cuves à double fonction

Ce type de modèle permet à la fois de se constituer une réserve d'eau utilisable ultérieurement et de stocker provisoirement une partie de l'eau de pluie en la laissant s'écouler à débit contrôlé. Ces ouvrages peuvent donc être utilisés comme solution alternative de gestion des eaux pluviales si la réglementation impose une valeur maximum de débit de rejet. S'il existe une contrainte de volume minimum à conserver sur la parcelle, il est alors nécessaire, comme pour les cuves simples, que la cuve soit suffisamment vidée pour que le volume nécessaire soit effectivement disponible

Cas des cuves infiltrantes

Les cuves de ce type sont généralement utilisées enterrées (voir figure 3) et n'ont aucune fonction directe associée à la récupération de l'eau de pluie. Elles servent donc principalement de solution alternative de gestion des eaux pluviales. Elles peuvent cependant jouer un rôle écologique et environnemental très important en valorisant l'eau pour la ré-humidification des sols, l'alimentation de la végétation et la recharge des nappes.

Figure 3 : Une cuve enterrée infiltrante permet de récupérer l'eau de pluie pour la végétation en libérant l'eau provisoirement stockée de façon lente (en 2 ou 3 jours) dans le sol.

Précautions d'emploi

Les cuves et les citernes sont des ouvrages aujourd'hui largement diffusés en particulier dans un but de récupération des eaux pluviales. Dans la plupart des cas, en France, elles jouent cependant un rôle mineur dans la gestion des eaux pluviales.

  • D'une part leur volume est souvent trop faible par rapport à la surface de récupération. Par exemple, une cuve située sous une toiture de 100m2 devrait avoir une volume utile de stockage de 1m3 pour stocker le volume produit par les 10 premiers mm de pluie et de 4 à 6m3 pour jouer un rôle efficace pour une pluie décennale à Lyon.
  • D'autre part rien ne garantit que le volume total de la cuve sera disponible au début de la pluie ; pour ceci il est nécessaire que la cuve soit vide.

Il est donc important, si une collectivité souhaite autoriser l'utilisation de ce type d'ouvrage comme solution alternative de gestion des eaux pluviales de demander un dimensionnement effectif de la cuve et d'imposer l'une des règles suivantes selon la réglementation :

  • trouver une façon de garantir la vidange complète de la cuve avant tout événement pluvieux (par exemple en prévenant les usagers et en comptant sur leur civisme ou leur intérêt à récupérer de l'eau fraiche) ;
  • imposer des cuves pour lesquelles il est impossible d’empêcher la vidange (par exemple cuves perforées ou en matériaux poreux) ;
  • ou imposer des cuves à double vidange et ne prendre en compte que le volume utile situé au dessus du stock permanent (voir figure 2).

Que la cuve soit utilisée uniquement pour la récupération des eaux pluviales, uniquement pour leur gestion pendant les pluies ou pour les deux objectifs, l'attention des usagers doit être attirée sur les précautions à prendre pour éviter la prolifération des moustiques. La précaution principale consiste à bloquer toutes les voies d'accès à la réserve d'eau pour les insectes, la solution la plus rustique consistant à mettre en place une simple moustiquaire (voir figure 4).

Figure 4 : Une simple moustiquaire est suffisante pour empêcher les larves de moustiques de se développer dans une cuve de récupérationd es eaux de pluie ; crédit photo EID Rhône-Alpes.
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