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Le Rhône en 100 questions : 10-05 Comment peut-on être rhodanien ?

De Wikhydro
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le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Chaque société se compose de groupes d’individus qui se reconnaissent comme appartenant à un territoire.
À une époque où chacun prend conscience de l’équilibre fragile de son espace, de son fleuve, que signifie se dire rhodanien ?


Sommaire

Un rhodanien appartient au « monde biophysique Rhône »


fetes de la ville a givors
Les hommes ont de nombreuses façons de s’assembler en groupes au sein desquels ils se reconnaissent comme des semblables, et en même temps comme différents de ceux qui n’en font pas partie. Par-delà les liens de filiation qui forment les familles, les clans, ce peut être le partage d’une même langue, l’adhésion à une même religion, ou, plus étroitement l’engagement pour les mêmes causes… etc. Il n’existe pas de société humaine qui ne soit fondée sur la distinction entre des « nous » et des « eux ». Il n’existe pas – pour un sociologue – de Robinson Crusoë. Parmi ces éléments distinctifs, il en est un que tous les hommes partagent, celui d’être nés et/ou de vivre quelque part.

Le mot nation en porte d’ailleurs la trace qui prétend réunir en un même ensemble culturel et politique tous les natifs d’une circonscription territoriale donnée. Reste à savoir sur quelles bases spatiales ladite circonscription est construite ; ces bases peuvent changer d’une période à l’autre, et peuvent être contestées au nom d’autres attachements plus locaux.
Avec la progressive prise en compte du monde bio-physique qui les entoure (une biosphère qui n’est plus exploitable à l’infini et dont l’avenir apparaît comme étant de leur responsabilité), nos contemporains sont devenus de plus en plus sensibles à la façon de définir les espaces qu’ils habitent.

Le succès social de l’écologie – science de l’habitat des vivants – en porte témoignage ; mais aussi la mise en place de nouvelles politiques publiques dédiées par exemple à la gestion des bassins hydrographiques. Or, qu’est-ce que se dire « rhodanien» sinon s’identifier à un élément de ce monde bio-physique, un fleuve, et ainsi, professer un attachement à son égard ?


Avant, être « rhodanien » allait de soi


quai d arles
C’est du moins ce qu’il est possible de penser des riverains de ce fleuve pour qui, être riverain, précisément, avait des implications très concrètes sur la vie quotidienne (les crues, les inondations, la pêche, la navigation, l’irrigation, les baignades, les joutes,
les guinguettes…). Être rhodanien alors, c’était tout au long des rives du Rhône, partager cette expérience de la vie à proximité d’un fleuve fougueux et se sentir solidaire des autres riverains.
Avec les travaux d’aménagement du fleuve, ces pratiques de proximité ont disparu en grande partie. N’en est restée alors que la trace des souvenirs chez ceux qui les avaient vécus. N’étaient plus rhodaniens que les seuls habitants du département du Rhône.




Aujourd’hui, être rhodanien se réapprend


lyon la nuit
À la faveur de ce retour au monde bio-physique, qui a fait redécouvrir les liens entre les hommes et la nature, sont également revenus à la mémoire ces pratiques fluviales partagées par les communautés riveraines.
Les proximités culturelles que les aménagements avaient fait oublier ont peu à peu ressurgi pour redevenir des supports d’identité. Le Centre pour une Anthropologie du Fleuve créé en 1990 en témoigne qui, sous le nouveau nom de Maison du fleuve Rhône (à Givors), allait accompagner cette redécouverte. Les collectivités territoriales qui, elles aussi, s’étaient détournées du fleuve, réalisent à nouveau combien il peut être à la fois une ressource patrimoniale dans une économie touristique mais aussi un lien entre elles pour une politique globale vers un aménagement plus respectueux de l’environnement. Jusqu’à la Région Rhône-Alpes elle-même, dont les huit départements sont traversés par le fleuve, qui redécouvre la vertu identitaire d’une partie de son appellation en faisant du Rhône un des axes majeurs de sa politique territoriale. Avec le Plan Rhône enfin, signé en mars 2006, c’est l’ensemble des Régions riveraines qui, avec l’État, et suite aux inondations de 2002 et 2003 reconnaissent la nécessité de prendre en compte les soucis des « rhodaniens ».


Ce qu’il faut retenir


Être rhodanien, c’est appartenir au groupe qui a un attachement au Rhône.
Avant les aménagements, c’était une évidence pour les riverains du fleuve qui vivaient avec lui. Quand celui-ci est devenu « comme un canal », ce sentiment est tombé en désuétude.
Il faut attendre les années 1990, époque de prise de conscience de la nécessité de préserver notre monde biophysique, pour que se développe un nouveau sentiment d’appartenance au Rhône.



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