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Le Rhône en 100 questions : 5-11 Les villes de la vallée du Rhône sont-elles menacées ?

De Wikhydro
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Le Rhône constitue l’artère principale d’échanges et de développement économique de la vallée ; les villes se sont implantées en utilisant les sites les plus propices. Ensuite, les nécessités du développement ont poussé à investir progressivement des sites moins propices, comme la rive gauche du Rhône à Lyon, autrefois constituée de lônes et de brotteaux, ou les marais asséchés autour d’Arles.

Sommaire


Quels travaux au xixe siècle ?


breche dans la digue de la tete d or
Des protections ont progressivement été mises en place pour diminuer l’exposition au risque d’inondation.
Les archives font mention d’anciens réseaux de digues mais les grandes crues du xixe siècle ont largement submergé la plupart de ces protections. Les récits des crues de 1840 et de 1856 font état de tous ces ouvrages détruits et de quartiers balayés par les eaux.
Un point primordial est également porté à la connaissance des élus : d’un point de vue écologique, le fonctionnement de l’écosystème fluvial a été altéré, mais il serait possible d’y remédier, du moins en partie.

À Lyon, c’est toute la rive gauche du Rhône qui a été ravagée. Avignon a connu des hauteurs de submersion de près de deux mètres.
Ces crues ont fourni des repères pour concevoir de nouvelles protections. Les villes importantes ont conforté leurs quais en les dimensionnant par rapport à la ligne d’eau de la crue de 1856. D’autres équipements ont contribué à ces dispositifs de protection ; les infrastructures ferroviaires et routières ont souvent remplacé ou prolongé, en les confortant, d’anciennes digues (un remblai ferroviaire est superposé à l’ancienne digue de protection d’Arles, dite « digue du Trébon »).
Dans certaines villes, des dispositifs mobiles de protection sont mis en place avant l’arrivée de la crue : en Avignon, les portes dans les remparts sont obturées par des batardeaux.



Quelle est la situation au début du xxie siècle ?


Les aménagements de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ont aussi contribué à protéger d’autres secteurs urbanisés, comme le sud de l’agglomération lyonnaise (Saint-Fons, Solaize), les rives du Rhône à Valence.

[[Image:digue_de_codolet_[vaucluse]_png.jpg|center|thumb|220px|digue de codolet [vaucluse] png]]Aujourd’hui, un ensemble de digues, d’ouvrages et de quais offre des niveaux de protection plus ou moins complets pour les villes du Rhône. Les crues récentes et les études sur des sites qui n’ont pas connu de crues aussi importantes fournissent des informations sur la situation réelle.
À Lyon, une modélisation a mis en évidence que des débordements se produiraient pour une crue d’importance cinq-centennale au niveau du quartier de Gerland, ou à partir d’une crue bi-centennale dans la ville de Vaulx-en-Velin.
Les crues de 1993, 1994 et 2002, survenues après une cinquantaine d’années sans crues importantes du Rhône, ont occasionné des ruptures de digues et des débordements touchant des secteurs habités, mais évitant les grands centres urbains.

La crue de décembre 2003, très impactante pour les villes riveraines du Rhône aval, notamment la ville d’Arles, a mis en évidence les limites de certains ouvrages de protection et les risques de rupture. Comme la crue de 1856, la crue de décembre 2003 attire l’attention sur la nécessité de compléter les dispositifs de protection et d’assurer leur bon état dans la durée. Les conséquences de surverses ou de ruptures de digues au droit de zones densément occupées sont encore plus dangereuses que celles des débordements progressifs : la montée des eaux est alors très rapide et laisse peu de temps pour organiser la mise en sécurité des personnes et des biens. L’urbanisation rapide et l’installation d’infrastructures sensibles dans ces secteurs augmentent fortement la vulnérabilité.
Depuis le Plan Rhône, l’ensemble des ouvrages de protection entre Avignon et la mer fait l’objet de programmes de mise à niveau et de confortement.



Quel aléa ?


En dehors des possibilités d’événements accidentels, la protection par des digues ne peut pas être considérée comme totale. Ces sites restent exposés à des remontées de nappes à travers les terrains alluvionnaires de la vallée du Rhône, aux effets du ruissellement, qui accumulent l’eau dans les dépressions que le réseau d’assainissement ne peut pas entièrement
évacuer.
Enfin, les constructions en sous-sol dans les villes contribuent à augmenter la vulnérabilité vis-à-vis de ces aléas si des précautions ne sont pas prises pour ne pas voir les niveaux en sous-sol, les plus exposés, abriter progressivement quantité de biens et d’équipements coûteux, ou encore pour éviter que ces espaces ne soient convertis en pièces habitables.


Ce qu’il faut retenir


Une protection contre les inondations n’est jamais absolue, elle est définie pour un risque donné (en général inférieur à une probabilité d’un pour mille).
La meilleure protection reste la prévention qui consiste à réduire la vulnérabilité par la réduction des enjeux exposés, à préserver le mieux possible les espaces de respiration du fleuve et à mettre en place un dispositif efficace et permanent de surveillance des ouvrages de protection.




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