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Les zones humides, surfaces en eau et espaces ouverts dominent les paysages

De Wikhydro
Version du 15 février 2013 à 15:50 par Iméne Benyoucef (discuter | contributions)

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couverture enviro littoral
Cette page appartient au chapitre II: Biodiversité et espaces protégés. Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, Commissariat général au développement durable, Références -Environnement littoral et marin, Mai 2011.




Sommaire

La situation en 2006

La notion d’espace naturel est complexe à appréhender et à quantifier. Elle dépend des bases de données d’occupation du sol à notre disposition qui contraignent les possibilités d’analyse. Les chiffres présentés ci-après proviennent des bases CORINE Land Cover (CLC) de 2000 et 2006, disponibles en métropole. La liste des milieux pris en compte est déterminée à partir de la nomenclature de cette base :

  • prairies : toutes les prairies sont prises en compte. CLC ne fait pas la distinction entre les prairies naturelles et artificielles nettement moins riches d’un point de vue environnemental;
  • forêts de conifères, de feuillus ou mixtes ;
  • espaces ouverts, hors prairies:

• milieux à végétation arbustive et/ou herbacée : pelouses naturelles, landes, maquis, garrigue;

• espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation : systèmes dunaires et plages, roches nues, zones incendiées.

  • zones humides et eaux intérieures : marais doux et tourbières, cours d’eau et plans d’eau ;
  • zones humides et eaux marines : marais maritimes, marais salants, estran, estuaires, lagunes et océans.

Ces espaces couvrent 52,0 % de la surface des communes littorales, soit un peu au-dessus de la moyenne métropolitaine estimée à 50,9 % et de celle des communes d’arrière-pays à 48,5 %. Par contre, la répartition entre types de milieux dans les communes littorales est différente de la moyenne. Hors prairies, les espaces ouverts représentent 20,9 % de leur superficie, cette part n’est que de 14,2 % dans l’arrièrepays et 8,8 % en métropole. De même, les zones humides et surfaces en eau y sont très importantes alors que les prairies et les forêts sont moins nombreuses. Les espaces naturels représentent 65 % de l’occupation du sol du littoral méditerranéen, loin devant les façades Manche – mer du Nord (38 %) et atlantique (45 %) où les terres arables occupent une part importante du territoire. Ils représentent plus de 40 % de la surface des communes littorales de Picardie, de Basse-Normandie, de Poitou-Charentes, d’Aquitaine et des trois régions littorales méditerranéennes. Ce taux n’est que de 20 % en Bretagne.

Il est possible de regrouper les façades littorales régionales en groupes homogènes, suivant la répartition et l’importance des grands types de milieux naturels rencontrés1 :

  • les littoraux de Corse, d’Aquitaine et de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont marqués par la présence importante de milieux ouverts, hors prairies, aux côtés de forêts et de zones humides intérieures en Aquitaine et de zones humides maritimes en Paca (Camargue, étang de Berre) ;
  • le littoral du Languedoc-Roussillon est caractérisé par l’importance des zones humides marines (complexes lagunaires) et, dans une moindre mesure, des milieux ouverts. Ces deux groupes méridionaux sont aussi marqués par les faibles surfaces en prairies, contrairement aux littoraux septentrionaux.
  • les littoraux de Bretagne et du Nord – Pas-de-Calais sont caractérisés par la présence de tous les types d’espaces naturels, sans que l’on puisse distinguer clairement une prédominance de l’un d’entre eux ;
  • le reste du littoral métropolitain, situé sur les façades atlantique et Manche – mer du Nord, est marqué par la présence de prairies, aux côtés de zones humides intérieures et surfaces en eau continentale en Picardie et de zones humides et eaux marines en Poitou-Charentes.

Les communes littorales ne représentent que 4 % du territoire. Elles concentrent pourtant près de 12 % des surfaces métropolitaines des milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (landes, maquis, garrigue), 20 % des zones humides intérieures, 9 % des eaux continentales et plus de 85 % des eaux et zones humides marines2. Elles recèlent une grande richesse biologique, les espaces ouverts et les zones humides étant des hauts lieux de la biodiversité.

La répartition des espaces naturels suivant la distance à la mer

profil d occupation du sol sur le littoral metropolitain en fonction de la distance a la mer
La part des espaces naturels dans l’occupation du sol varie peu du rivage à 10 000 m de la mer. Cependant leur répartition n’est pas la même. La présence des espaces ouverts non prairiaux est liée à la proximité de la mer. Ils représentent près du quart de l’occupation du sol à moins de 500 m des côtes (24,5 %), seulement 15,8 % entre 500 et 1 000 m et 13,1 % de 5 000 à 10 000 m. Cela s’explique par la présence d’écosystèmes spécifiques en bord de mer comme les systèmes dunaires, les landes océaniques et les pelouses. À l’inverse, forêts et prairies sont plus nombreuses quand on s’écarte des rivages.





Près de 2 750 ha de milieux naturels en moins de 2000 à 2006

evolution des surfaces des milieux naturels entre 2000 et 2006 dans les communes littorales metropolitaines
Environ 65 000 ha de milieux naturels ont changé d’occupation du sol entre 2000 et 2006 dans les communes littorales. Les surfaces des forêts et des milieux à végétation arbustive et/ou herbacée ont beaucoup varié sur cette période. Une part importante de ces changements correspond à des mutations internes à ces catégories et s’explique par les événements affectant les espaces boisés : exploitation forestière, reboisement, tempête, incendie.

Entre 2000 et 2006, le bilan des pertes et gains de milieux naturels est négatif (-2 750 ha). Les prairies ont régressé de 830 ha du fait presque exclusivement de l’artificialisation du territoire. Les forêts ont
perdu 9 300 ha au profit des espaces ouverts (8 500 ha) par abattage, incendie ou tempête, et des espaces artificialisés pour près de 800 ha. Les espaces ouverts non prairiaux ont progressé. Près de 900 ha ont cependant été détruits de manière irréversible par artificialisation. Enfin les zones humides maritimes diminuent de quelques dizaines d’hectares au profit de territoires artificialisés.
Un peu plus de 2 600 ha de milieux naturels ont été artificialisés entre 2000 et 2006. C’est de très loin le premier facteur de disparition de ces milieux, devant la progression des surfaces agricoles. Ces évolutions suivent les tendances métropolitaines mais sont plus fortes.


Une forte diminution des surfaces prairiales de 1979 à 2000

evolution de la surface toujours en herbe des exploitations agricoles ayant leur siege dans une commune littorale entre 1979 et 2000
La préservation des prairies naturelles est un enjeu majeur pour le maintien de la biodiversité en métropole. L’évolution de leur surface peut être estimée à l’aide du recensement agricole qui définit les surfaces toujours en herbe (STH) comme la somme des prairies naturelles ou semées depuis longtemps et des surfaces en herbe peu productives correspondant aux parcours méditerranéens, landes pâturées et alpages.

De 1979 à 2000, la STH des exploitations agricoles ayant leur siège dans une commune littorale a diminué de 22 % soit une perte de 1 % par an. La diminution a été très forte sur la façade Manche – mer du Nord (-40 %) et sur la façade atlantique, -46 %. À l’inverse, la STH a augmenté de 43 % sur la façade méditerranéenne. Ces évolutions révèlent deux trajectoires opposées. La surface des prairies naturelles a diminué de 37 % sur l’ensemble du littoral alors que les surfaces en herbe peu productive ont vu leur surface augmenter de 37 %. Cela peut traduire la perte de vitesse de l’agriculture littorale. Certaines prairies sont retournées ou artificialisées. D’autres terres agricoles, peu utilisées ou abandonnées, évoluent naturellement en surfaces en herbe peu productives, parfois à des fins spéculatives.



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