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Marais du sud-Loire

De Wikhydro
Version du 26 février 2013 à 12:08 par Jeanmi Tanguy (discuter | contributions)

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L'hydrosystème des marais de sud-Loire

Il s'agit d'un système hydrauliquement complexe du Pays-de-Retz, qui participe à l'irrigation des terres agricoles, au maintien et à la gestion de la ressource en eau. Il se compose du lac de Grand-Lieu, de plusieurs cours d'eau et du canal de la Martinière.
Le lac de Grand-Lieu a une superficie allant de 6 300 ha en hiver à 3 000 ha en été. Les fonds sableux ou rocheux, à une profondeur de 20 à 120 cm en été, contrastent avec ceux de la côte occidentale recouverts de tourbe et de vase sur 4 à 20 m. Il reçoit les eaux d’un bassin versant de 670 km2 par l’intermédiaire de ses affluents : l’Ognon et la Boulogne. Ces eaux sont rejetées dans l’Acheneau par l’écluse de Bouaye.
L’Acheneau exutoire des eaux du lac de Grand-Lieu qui reçoit également les eaux de la rivière « le Tenu ». L’Acheneau, communique en aval avec la Loire par l’intermédiaire du vannage de vieux Buzay sur le Canal Maritime et en amont avec le lac de Grand-Lieu dont il est l’exutoire. Ce cours d’eau a été aménagé et calibré par l’Union des Marais en 1962, sa profondeur varie de 2 à 4.50 m selon la période de l’année.
Le Tenu se jette dans l’Acheneau à la sortie du lac de Grand-Lieu, il rejoint la station de pompage de la Pommeraie ce qui permet l’alimentation en eau douce de Loire de la rivière.
Le Falleron et des 10000 hectares du marais breton l’été. Il est large de 15 m et sa profondeur varie de 1,50 à 5,5 m selon la période de l’année. Les débits d’étiage sont très faibles. Ces deux rivières font ensemble 40 kilomètres de Buzay à la Pommeraie, elles sont caractérisées par une très faible pente de l’ordre du centimètre par kilomètre ce qui permet une circulation de l’eau par gravité dans les deux sens.
Le canal de la Martinière, d'une longueur de 15 km, a une fonction de régulation, alimentant le réseau hydrographique et le lac de Grand-Lieu en période de basses eaux et évacuant les eaux excédentaires en période de fortes pluies.

Le Syndicat d'Aménagement Hydraulique du Sud-Loire

syndicat d amenagement hydraulique du sud loire
Le Syndicat d’Aménagement Hydraulique du Sud-Loire (SAH) a la compétence de la gestion hydraulique des ouvrages structurants du réseau hydraulique desservant les marais du sud de l’estuaire.
Dans ce réseau, le nombre d’ouvrages structurants du réseau hydraulique définis au 1er mai 2010 est de 40 sur un linéaire d’environ 750 km de cours d’eau et fossés d’écours (réseau primaire et secondaire); ces ouvrages permettent la régulation des niveaux d’eau, l’exondation et la réalimentation estivale de certains marais doux à partir de la Loire, ou salés (depuis la Baie de Bourgneuf : vanne de Millac, relié au port du Collet).

Depuis longtemps, le sud de l’estuaire de la Loire s’est organisé pour gérer collectivement le réseau de canaux dans les zones de marais.
A l’origine, 13 syndicats de marais ont été créés pour assurer la navigabilité des canaux et contribuer à l’exploitation des marais à des fins agricoles. Ces syndicats, transformés progressivement en Associations Syndicales Autorisées sont les suivants :
Marais de Machecoul -marais de Fresnay en Retz-marais de Bourgneuf / Saint-Cyr-en-Retz-canal de Buzay-marais de Vue-prairies de la Martinière-prairies du Tenu, du Migron et de la Villette-marais de la Giguenais-marais de Millac-marais du Dain (85)-marais de Bouin (85)-marais de Bois-de-Céné et de Chateauneuf (85)-les prairies de Buzay.
Ces syndicats de marais (ASA), sauf les Prairies de Buzay, se sont organisés et regroupés en Union des Syndicats des Prés-marais de la Baie de Bourgneuf, constituée le 23 février 1957, afin de mutualiser leurs moyens et d’investir dans l’aménagement de certains ouvrages sur le Canal Maritime. En 1962, l’Etat (Port autonome) a vendu ces ouvrages à l’Union par un acte daté du 24 mars 1962. Une grande partie des terrains et ouvrages attenant au canal maritime lui ont été transférés.
C’est ainsi qu’ont pu être aménagés, par l’Union, les vannages du Carnet, de Buzay, du pont-barrage des Champs-Neufs sur le Canal Maritime.

Le SAH a été constitué par arrêté préfectoral du 15 mai 1984 avec pour objectif : la réalisation et l’aménagement d’ouvrages hydrauliques d’intérêt collectif, en vue de l’amélioration de la maîtrise de l’eau sur les bassins versants du sud de la Loire. Le SAH a réalisé les vannages de la Martinière de 1987 à 1989, de l’Ile des Bois (1988), de Bourrine (1989), la vanne secondaire de la Pommeraie, les vannages de Collet et Millac (1998-2000), l’exutoire du Boivre (2001), l’écluse Triple (2005). Le SAH a aussi automatisé 16 ouvrages avec enregistrement des niveaux sur 17 ouvrages (en sus : Pont de Challans).
La structure opérationnelle du SAH est composée : d’un président, d’un comité syndical avec un bureau, d’un secrétariat Au 1er octobre 2010 le SAH reprend en régie la gestion de ce réseau.

Gestion hydraulique de l'hydrosystème des marais du Sud-Loire

La gestion hydraulique de l'ensemble de l'hydrosystème se déroule en 3 phase au cours de l'année ;

  • La période d’évacuation des eaux de pluie excédentaires en provenance du bassin versant : « exondation », de novembre à mai,
  • La période d’irrigation, de juin à septembre, prélèvement par gravité d’eau douce de Loire par les ouvrages du Canal Maritime pour alimenter le réseau de rivières et marais afin de maintenir un niveau satisfaisant pour l’ensemble des utilisateurs.
  • La période intermédiaire de régulation des niveaux, dès la fin de l’exondation au début des prises d’eau de Loire et dès la fin de l’irrigation au début de l’exondation a l’automne ; la durée de cette période varie d’une année à l’autre selon l’importance de la pluviométrie.

Durant la période hivernale, les eaux de crue du bassin versant sont évacuées dans l’estuaire de la Loire et en baie de Bourgneuf à marée descendante.
Durant la période estivale, l’eau de la Loire est prélevée à marée montante par les vannages de Buzay et de la Martinière sur le Canal Maritime afin d’alimenter l’ensemble du réseau. Le canal Maritime (ou Canal de la Martinière) sert de lieu de stockage d’eau pendant l’été. C'est un outil de régulateur hydraulique.
L’acteur principal en période d’exondation est le lac de Grand-Lieu. De l’importance de l’ouverture des vannes dépend l’inondation ou non des marais situés à l’aval.

Les niveaux du lac sont soumis à un arrêté ministériel de 1996 qui stipule les hauteurs d’eau du lac selon la période de l’année. Le gestionnaire des ouvrages pour le Syndicat Hydraulique, doit appliquer cet arrêté.
En période d’irrigation, de juin à septembre, le réseau est alimenté en eau douce prélevée en Loire ; un arrêté préfectoral fixe un maximum de taux de salinité, qui ne doit pas excéder 1g/l au vannage de Buzay et 0.7g/l à la station de pompage de la Pommeraie sur le Tenu. Dès que ce taux est atteint (pour l’instant rarement avant fin août) les prélèvements en Loire doivent cesser. L’eau est donc prélevée à marée montante, la marée repoussant l’eau douce du fleuve descendue à marée basse.
Une particularité intéressante de ce réseau hydrographie est qu'il comprend une ligne de partage des eaux située entre Machecoul et Saint-Même-le-Tenu. Les pentes des cours d'eau étant très faibles dans cette ancienne zone de marais, le fonctionnement hydraulique peut se faire dans les deux sens dans la partie est de cette zone (Lac de Grand-Lieu, canal de la Martinière), mais toujours en évacuation dans la zone ouest (Machecoul, port du Collet).

C'est ainsi que le gestionnaire est chargé d’alimenter en eau de mer une zone de marais salés sur le Marais Breton : marais de Millac sur Bourgneuf-les Moutiers, un arrêté  préfectoral réglemente les prises d’eau de mer au port du Collet, la fréquence des prises d’eau est d’avril à octobre à chaque changement de lune.

Le gestionnaire a implanté un central de gestion sur le Canal Maritime, ce qui lui permet de télécommander les manœuvres d’ouvrages. Selon la période de l’année certains ouvrages fonctionnent également en mode automatisé ce qui permet une gestion beaucoup plus fine et précise.

  • de la situation de fonctionnement des ouvrages (ouvert ou fermé),
  • du niveau d’eau amont et aval et du taux de salinité,

Ce central alimente un logiciel de bilans qui reprend, jour par jour toutes les informations sur les hauteurs d’eau et taux de salinité.


Le créateur de cet article est Jean-Michel Tanguy
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