S'abonner à un flux RSS
 

Pluie historique (HU)

De Wikhydro

H Traduction anglaise : istorical storm, Historical rainfall

Evénement pluvieux observé sur un ou plusieurs postes pluviométriques et/ou des images radarmétéorologiques, et ayant provoqué localement des ruissellements importants.

Utilisation

Les pluies historiques peuvent être utilisées en entrée des modèles de simulation des systèmes d’assainissement en lieu et place des pluies de projet. Elles possèdent deux domaines privilégiés d'utilisation : utilisées localement (sur la ville où elles ont été observées), elles permettent de porter des jugements de la forme : « Le 14 juillet 1989, rappelez-vous Monsieur le maire, on a observé des débordements très importants place de la Bastille, et bien voilà ce qui se serait passé si le collecteur du bicentenaire avait été en service ». Ces informations qualitatives, ne faisant pas référence à des raisonnements statistiques, mais à la mémoire collective, permettent de comparer des solutions de façon concrète, particulièrement pour les non techniciens. Un autre champ potentiel d'utilisation réside dans l'analyse des risques de crues exceptionnelles. Le manque généralisé de données et la particularité des situations climatiques engendrant les pluies extrêmes rendent difficile (voire impossible) la construction de pluies de projet représentatives d'événements ayant des périodes de retour de 30, 50 ou 100 ans. Une façon démonstrative de résoudre ce problème consiste à prendre comme entrée un événement pluvieux observé sur un site ayant des caractéristiques climatiques voisines. Par exemple, le risque de crue extrême à Montpellier peut être analysé en considérant que la pluie qui a dévasté Nîmes en octobre 1988 aurait parfaitement pu se manifester 50 kilomètres plus à l'ouest.

Inconvénients de la méthode

Le principal reproche fait à cette approche réside dans le fait qu'il n'est pas possible d'associer une période de retour aux débits que l'on calcule. En réalité, cette critique doit être nuancée par les éléments suivants :

·         L'association d'une période de retour à un hyétogramme synthétique est une faute statistique. En réalité, la probabilité d'occurrence d'un hyétogramme particulier est quasi-nulle. La notion de fréquence suppose que l'on analyse une seule et unique variable aléatoire (en générale l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense). Les autres paramètres de la pluie conditionnant sa forme sont donc généralement fixés de façon totalement déterministe, en fonction du paramètre principal.

·         En admettant malgré tout que l'on sache calculer la période de retour de la pluie, l'affectation de cette même période de retour au débit maximum qu'elle génère en un point du réseau nécessite tout un ensemble d'hypothèses qui ne sont que rarement vérifiées. L'utilisation de pluies de projet ne garantit donc pas que l'on associe effectivement une probabilité d'apparition au débit que l'on calcule ou un risque de dépassement de capacité à l'ouvrage que l'on dimensionne.

·         Beaucoup de décisions ne nécessitent pas obligatoirement l'évaluation précise de la fréquence de l'événement contre les conséquences duquel on veut se protéger. Le niveau de protection peut être défini de façon différente, par exemple et justement, en faisant référence à des événements types pour lesquels on définit des dégâts admissibles.

·         Enfin, il est possible, si le nombre d'années de mesures est suffisant, de simuler tous les événements historiques ayant été observés sur le site et de faire un classement fréquentiel des variables hydrologiques caractérisant les ruissellements et les écoulements que l'on souhaite étudier (débits, volumes, volumes débordés, etc.). Cette méthode est en fait la plus adéquate pour évaluer effectivement la probabilité d'observer ou de dépasser un débit ou un volume en un point particulier du réseau. Elle s'apparente à l'utilisation de séries chronologiques de pluies.

Outils personnels