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Septicité des effluents (HU) : Différence entre versions

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les bâches des ouvrages de relèvement, de matières organiques qui vont y
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* à la forte concentration des effluents en [[Demande biochimique en oxygène / DBO (HU)|DBO5]], comme ceux issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates en sulfures ;
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* à de trop longs temps de séjour dans les ouvrages d’épuration (prétraitements, décanteurs primaires…) ;
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Des effluents sont généralement considérés comme septiques lorsque leur [[Potentiel d’oxydo-réduction (HU)|pouvoir oxydoréducteur]] (rH) est inférieur à 15 (Degrémont, 2005). En deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie.
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Le fascicule 81 titre II, cahier des clauses techniques générales consacré à la conception et l’exécution des installations d’épuration d’eaux usées, indique à son article II.2.2.3., que l’influent est réputé satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station d’épuration, ce qui signifie qu’en deçà, il devra en être fait mention dans le programme fonctionnel détaillé.
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<u>Bibliographie</u>
à la forte concentration des effluents en [[Demande biochimique en oxygène / DBO (HU)|DBO5]], comme ceux
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* FNDAE (2004) : Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions ; Document technique n°33 ; GIS Biostep ; Ed. Cemagref ; 97 p.
issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates
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* Degrémont (2005) : Mémento technique de l’eau, 10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ; 1718 p. ; consultable sur : https://www.suezwaterhandbook.fr/
en sulfures ;
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Des effluents sont généralement considérés [Degrémont 2005]
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comme septiques lorsque leur pouvoir oxydoréducteur (rH) est inférieur à 15. En
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deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie. Voir [[Potentiel d’oxydo-réduction (HU)|Potentiel d’oxydo-réduction]].
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satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station
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[FNDAE n°33 2004] : GIS Biostep ; « Dysfonctionnements
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biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions » ; Document
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technique n°33 ; Ed. Cemagref ; 97 p. ; 2004..
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[Degrémont 2005] : « Mémento technique de l’eau »,
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10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ;
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1718 p. ; 2005.
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Version du 29 juin 2020 à 18:44

Traduction anglaise : Effluent septicity

Dernière mise à jour : 29/6/2020

Capacité d'un effluent à propager des maladies contagieuses du fait de sa richesse en microbes.

Nature des effluents septiques

L’adjectif septique est fréquemment utilisé dans le domaine de l’assainissement non collectif pour caractériser les fosses mises en œuvre comme prétraitement et ne recevant que des eaux vannes, par opposition aux fosses toutes eaux, habilitées à recevoir la totalité des eaux usées d’une habitation. Le caractère de septicité du milieu créé dans ces ouvrages traduit son aptitude à la fermentation des boues qui résultent de la décantation des matières fécales, en milieu privé d’oxygène par les microorganismes anaérobies.

En assainissement collectif, un effluent est considéré comme septique lorsqu’il se retrouve dans des conditions qui vont y favoriser le développement de micro-organismes anaérobies, et donc des fermentations.

Conséquences de la septicité des effluents

La septicité des effluents est à l’origine de désordres qui affectent la collecte des effluents et leur épuration :

  • dégagement de sulfure d’hydrogène, gaz toxique, générateur de nuisances olfactives et précurseur de corrosion ;
  • dégagement de composés odorants, lors de la collecte des effluents et/ou lors de leur épuration ;
  • phénomènes de moussage et foisonnement des boues biologiques (FNDAE, 2004) ;
  • dysfonctionnement des filières de lagunage ; etc.
Les produits de curage des réseaux présentent souvent une forte septicité du fait de leur séjour prolongé dans un milieu faiblement oxygéné ; crédit photo Patrick savary.

Conditions susceptibles de créer des effluents septiques

Les conditions aboutissant à des effluents septiques peuvent être notamment liées :

  • à de trop longs temps de séjour dans les réseaux et les ouvrages de relèvement, voir dans les bassins d’orage ;
  • à la décantation dans les réseaux de trop faible pente et dans les bâches des ouvrages de relèvement, de matières organiques qui vont y fermenter ;
  • au rejet dans les réseaux d’effluents déjà septiques, issus de dispositifs d’assainissement non collectif non déconnectés lors du raccordement des habitations au réseau ;
  • au rejet d’effluents non domestiques fortement concentrés en substances réductrices (sulfures…) ;
  • à la forte concentration des effluents en DBO5, comme ceux issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates en sulfures ;
  • à de trop longs temps de séjour dans les ouvrages d’épuration (prétraitements, décanteurs primaires…) ;
  • à des retours, issus de la filière boues, d’effluents y ayant trop longuement séjourné (surverses d’épaississeur…).

Des effluents sont généralement considérés comme septiques lorsque leur pouvoir oxydoréducteur (rH) est inférieur à 15 (Degrémont, 2005). En deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie.

Le fascicule 81 titre II, cahier des clauses techniques générales consacré à la conception et l’exécution des installations d’épuration d’eaux usées, indique à son article II.2.2.3., que l’influent est réputé satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station d’épuration, ce qui signifie qu’en deçà, il devra en être fait mention dans le programme fonctionnel détaillé.

Bibliographie

  • FNDAE (2004) : Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions ; Document technique n°33 ; GIS Biostep ; Ed. Cemagref ; 97 p.
  • Degrémont (2005) : Mémento technique de l’eau, 10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ; 1718 p. ; consultable sur : https://www.suezwaterhandbook.fr/
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