Wikibardig:Digues en structures rigides
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Digue en structures rigides
Les digues en structures rigides sont une barrière verticale conçue pour contenir provisoirement une rivière. Le débit du cours d’eau fluctue, augmentant de façon significative pendant les crues saisonnières ou extrêmes. Partiellement enterrées et fondées sur des matériaux rocheux, sols ou pieux, elles doivent répondre aux différentes sollicitations comme la poussée et la butée exercées par les terres ou les pressions des eaux « canalisées » (fig. 1).
Fig. 1 : Contraintes s’appliquant sur une digue poids à profil mixte © P. Di Maiolo - Irstea
Il existe de nombreux types d'ouvrages rigides ; leur conception et leur dimensionnement répondent aux diverses situations rencontrées. Ils se distinguent principalement par leur morphologie, leur mode de fonctionnement, les matériaux qui les constituent, leur mode d'exécution et leur emprise au sol. Parmi ces nombreux types d’ouvrages, on citera les digues poids (en béton, maçonnerie, pierres sèches...), les ouvrages encastrés (rideaux de palplanches) et les digues à structure simplifiée (murs béton armé...).
Digue poids
Une digue poids est un ouvrage qui s’oppose à la poussée de l’eau par son propre poids. Ces digues sont, comme leur nom l'indique, massives et sont maçonnées (béton ou pierre) ou constituées d'un assemblage de pierres sèches ou de gabions.
À l'origine, elles étaient construites en maçonnerie de pierre et de mortier (fig. 2). Actuellement, elles sont plutôt constituées de béton ou d'un assemblage de gabions. La faible emprise au sol de ce type d’ouvrage convient bien aux abords des zones urbaines notamment les centres villes anciens où ils sont réalisés la plupart du temps de façon « mixtes » c’est-à-dire que le « mur » est adossé à un remblai (fig. 1).
Fig. 2 : Digue poids de Comps (Gard) lors de la crue de 2003 © Paul Royet / Irstea
En milieu urbain, ces digues poids à profil mixte supportent souvent une voie de communication.
Les ouvrages encastrés (rideaux de palplanches)
Les rideaux de palplanches sont habituellement utilisés pour renforcer et étancher les berges (fig. 3) ou les digues. Les ouvrages sont chargés par la poussée des terres et de l’eau mais équilibrés par leur ancrage dans le sol (partie enterrée) et, si besoin, par des tirants ou butons. En général, le rideau de palplanches est fiché entre 30 et 50 % de sa hauteur totale. Attention au cours du chantier de construction : si l’on se trouve dans un milieu urbain, il sera nécessaire de prendre en compte les vibrations et les nuisances sonores qui peuvent déranger le voisinage et créer des dégâts sur les bâtiments aux alentours.
Fig. 3 : Rideaux de palplanches des quais d’Arles © P. Di Maiolo - Irstea
Les digues à structure simplifiée
Les digues à structure simplifiée, en murs en L ou en T renversé (fig. 4), sont constituées d’éléments en béton armé préfabriqués autostables qui permettent une mise en place rapide et donc de diminuer les coûts de pose.
La partie horizontale du mur sert de base (semelle) et la partie verticale (voile) à retenir l'eau ou la terre. Lorsque le mur est fondé sur sol meuble, une clé de base verticale (bêche) est parfois créée pour augmenter la résistance à un glissement horizontal.
Fig.4 : Profil en travers de calcul d’un mur en T à bêche © SETRA/CEREMA – logiciel MUR
Principaux problèmes techniques rencontrés
- Dégradations de surface avec fissuration et / ou écaillage ;
- Érosions de la fondation du mur avec apparition de sous-cavages ;
- Déplacement et détérioration des joints muraux ;
- Réglages (alignement) des « monolithes » muraux ;
- Gestion des connexions / transitions avec des structures de fermeture ;
- Mauvaise conception des transitions du mur avec la digue en terre.
Pour aller plus loin :
The International Levee Handbook Publié par le CIRIA, Griffin Court, 15 Long Lane, London, EC1A 9PN, UK
Références :
CIRIA, Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE), United States Army Corps of Engineers (USACE), 2013. International Levee Handbook (ILH), 1350 p. http://www.ciria.org/ILH
Pour plus d'information sur l'auteur : INRAE - UMR RECOVER - Equipe G2DR
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