S'abonner à un flux RSS
 

Wikibardig:Gestion des digues : La surveillance des digues en période normale : Différence entre versions

De Wikhydro
Ligne 70 : Ligne 70 :
 
Enfin, la plupart des digues sont aussi occupées par des ouvrages situés à proximité de la digue ou encastrés dedans. Ces ouvrages singuliers demandent une attention particulière. Il peut s’agir de maisons, de constructions diverses, de batardeaux, de débouchés ou de regards de galerie ou de canalisation. Le gestionnaire de la digue définira, si possible par convention avec chaque responsable, les modalités de surveillance, d’exploitation en toutes circonstances et d’entretien de l’ouvrage singulier considéré.
 
Enfin, la plupart des digues sont aussi occupées par des ouvrages situés à proximité de la digue ou encastrés dedans. Ces ouvrages singuliers demandent une attention particulière. Il peut s’agir de maisons, de constructions diverses, de batardeaux, de débouchés ou de regards de galerie ou de canalisation. Le gestionnaire de la digue définira, si possible par convention avec chaque responsable, les modalités de surveillance, d’exploitation en toutes circonstances et d’entretien de l’ouvrage singulier considéré.
  
 +
{|
 +
|-
 +
| [[File:Surveillance normale Photo 4.jpg|400px|link=]] || ''Les passages de canalisation (ici conduite de pompage dans le Grand-Rhône) sont des points à examiner particulièrement lors des inspections.''
 +
|}
  
 +
==Conditions et moyens de mise en œuvre==
 +
 +
Les visites de surveillance doivent se dérouler après un dégagement soigné de la végétation herbacée et arbustive afin de bénéficier de conditions de visibilité optimales.
 +
 +
{|
 +
|-
 +
| [[File:Surveillance normale Photo 6.jpg|400px]] || ''La présence de végétation (ici cannes de Provence) rend très difficile l'inspection visuelle de cette digue du Petit-Rhône.''
 +
|}
 +
 +
L'équipe de terrain est formée d'une brigade de deux (ou trois) agents pour garantir l'exhaustivité et la pertinence de l'inventaire et pour la sécurité des opérations.
 +
 +
{|
 +
|-
 +
| Texte de la cellule || Texte de la cellule
 +
|}
  
 
Rappel des liens accessibles depuis cette page :
 
Rappel des liens accessibles depuis cette page :
Ligne 79 : Ligne 98 :
 
*[[Wikibardig:Gestion des digues : Obligations réglementaires|obligations réglementaires]]
 
*[[Wikibardig:Gestion des digues : Obligations réglementaires|obligations réglementaires]]
 
|}
 
|}
 +
  
 
==Références :==
 
==Références :==

Version du 18 juillet 2019 à 09:58

Sommaire


Cette page est largement issue de l’ouvrage ; « Surveillance, entretien et diagnostic des digues de protection contre les inondations » (Mériaux et al, 2004).


Visites d’ordre réglementaire, périodicité et traçabilité des visites

Les obligations de l’exploitant et du propriétaire sont définies par le décret n° 2015-526 du 12 mai 2015 (Article R.214-122 I) Le tableau suivant synthétise les obligations réglementaires relatives à chaque classe de digue des systèmes endigués :

Classe A Classe B Classe C
P : population en zone protégée (habitants et travailleurs y compris population saisonnière) H ≥ 1,5 m

et P>30 000 personnes

pas en A et H≥1,5 m et 3 000 < P ≤ 30 000 per. pas A ou B et H≥1,5m et 30 ≤ P ≤ 3 000 personnes
Consultation CTPBOH Non Non Non
Dossier technique de l’ouvrage Oui Oui Oui
Registre Oui Oui Oui
Document décrivant l’organisation pour l’exploitation, l’entretien et la surveillance Oui Oui Oui
Rapport de surveillance incluant la VTA 3 ans 5 ans 6 ans
Consignes de surveillance et exploitation en crues Dans le dossier de demande d’autorisation Dans le dossier de demande d’autorisation Dans le dossier de demande d’autorisation
EDD (incluant un diagnostic approfondi) par un organisme agréé 10 ans 15 ans 20 ans

Pour plus de détails sur cette réglementation on se référera à la page obligations réglementaires.

Aux examens détaillés, le gestionnaire ajoute des visites dites "de routine", ou "programmées" a priori plus rapides. Leur intérêt réside principalement en l’observation des éventuelles évolutions des désordres déjà observés, voire en la découverte d’une nouvelle dégradation de l’ouvrage. La périodicité de ces visites est à définir par le gestionnaire de l’ouvrage dans les consignes. Les visites seront d’autant plus fréquentes que les enjeux de protection seront importants. Les crues, même mineures, sont évidemment une raison justifiant une visite supplémentaire.

Justification, principe et méthode proposée pour l’examen visuel détaillé

Le guide « Surveillance, entretien et diagnostic des digues de protection contre les inondations », édité par Cemagref-Editions [Mériaux et al, 2004] développe les actions à entreprendre pour assurer la pérennité des digues fluviales. Le présent chapitre s’en inspire grandement.

Surveillance normale Photo 3.jpg Surveillance normale Photo 8.jpg Surveillance normale Photo 5.jpg
Affaissement du couronnement perreyé de la digue de l'Allier à Moulins (Allier) : indice d'érosion interne et/ou de tassement du remblai. Les terriers peuvent être à l'origine de graves désordres s'ils sont de grandes dimensions et/ou nombreux et si la digue possède un profil étroit. Les pentes de talus trop raides (ici côté fleuve) exposent la digue à un risque d'instabilité.

Bon nombre de désordres pouvant affecter une digue et ses ouvrages annexes se révèlent par des indices de surface : mouvements ou accidents de terrain (au sens le plus large), érosions et ravinements, zones de végétation singulière, suintements, terriers de fouisseurs, sorties de canalisation, fissures, déplacements, etc. L’examen visuel constitue le meilleur moyen de repérer de tels indices et s'avère incontournable pour établir un état initial de la digue puis en permettre le suivi ultérieur.

Le principe général de cet examen par le gestionnaire consiste à parcourir intégralement à pied le linéaire de la digue, en répertoriant toutes les informations visuelles sur les désordres ou les présomptions de désordre affectant l'une ou l'autre de ses composantes. Lors de la première visite, il s’agit de réaliser un état des lieux par un parcours méthodique de la digue. Il est vivement souhaitable de disposer pour cela d'un plan topographique détaillé afin d’y reporter les désordres constatés. Ces plans faciliteront le suivi de l’évolution des désordres lors des visites suivantes. Les désordres peuvent être décrits à l’aide de fiches et de photographies.

Surveillance normale Photo 1.jpg Surveillance normale Photo 2.jpg
Allure typique d'une levée de la Loire Moyenne : digue en remblai, profil large, talus enherbés et voie de circulation en crête. Digue en remblai du Petit Rhône en Camargue (Bouches-du-Rhône). Profil avant travaux de confortement de 1994: crête étroite ne permettant pas la circulation d'engins mécaniques

Pour les digues fluviales en remblai, les points à observer sont répertoriés dans le tableau ci-dessous extrait du guide pour la surveillance, l’entretien et le diagnostic des digues de protection contre les inondations [Mériaux et al, 2004], regroupés selon les mécanismes de rupture redoutés et pour les trois différentes parties d'ouvrage à examiner.

Pour les murs en béton ou en maçonnerie, les désordres que l’on cherche à identifier peuvent être regroupés en trois familles : les désordres structuraux, les affouillements de leur fondation et les dégradations locales. Les observations à faire sont synthétisées dans le deuxième tableau ci-dessous, issu du même guide.

Pour les digues bordées par le cours d'eau et pour un examen approfondi, la surveillance sera complétée par :

  • une reconnaissance par barque (cas d'un pied de talus subvertical, inaccessible et/ou boisé) ;
  • une visite subaquatique (cas d'un perré ou d'une protection de pied se prolongeant sous le niveau d'étiage).

Enfin, la plupart des digues sont aussi occupées par des ouvrages situés à proximité de la digue ou encastrés dedans. Ces ouvrages singuliers demandent une attention particulière. Il peut s’agir de maisons, de constructions diverses, de batardeaux, de débouchés ou de regards de galerie ou de canalisation. Le gestionnaire de la digue définira, si possible par convention avec chaque responsable, les modalités de surveillance, d’exploitation en toutes circonstances et d’entretien de l’ouvrage singulier considéré.

Surveillance normale Photo 4.jpg Les passages de canalisation (ici conduite de pompage dans le Grand-Rhône) sont des points à examiner particulièrement lors des inspections.

Conditions et moyens de mise en œuvre

Les visites de surveillance doivent se dérouler après un dégagement soigné de la végétation herbacée et arbustive afin de bénéficier de conditions de visibilité optimales.

Surveillance normale Photo 6.jpg La présence de végétation (ici cannes de Provence) rend très difficile l'inspection visuelle de cette digue du Petit-Rhône.

L'équipe de terrain est formée d'une brigade de deux (ou trois) agents pour garantir l'exhaustivité et la pertinence de l'inventaire et pour la sécurité des opérations.

Texte de la cellule Texte de la cellule

Rappel des liens accessibles depuis cette page :


Références :

MERIAUX P., ROYET R. et FOLTON C. (2004). Surveillance, entretien et diagnostic des digues de protection contre les inondations, Cemagref éditions, 134 p. + annexes.

Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE), 2015. Référentiel technique digues maritimes et fluviales, 190 p. Le téléchargement est disponible ici.



Image-retour-Visite Guidée.png Pour revenir au menu « Visite guidée »


Pour plus d'information sur l'auteur : Irstea - UR RECOVER - Equipe G2DR


Le créateur de cet article est Irstea - UR RECOVER - Equipe G2DR
Note : d'autres personnes peuvent avoir contribué au contenu de cet article, [Consultez l'historique].

  • Pour d'autres articles de cet auteur, voir ici.
  • Pour un aperçu des contributions de cet auteur, voir ici.
Outils personnels