Système unitaire (HU) : Différence entre versions
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Les systèmes unitaires sont les premiers qui ont été construits et les centres des villes européennes sont presque toujours drainés par un système unitaire. Par temps sec, les écoulements, principalement constitués d'eaux usées (avec cependant quelques sédiments et autres polluants résiduels des événements pluvieux précédents) sont conduits par gravité (ou dans certains cas particuliers par pompage, voire sous vide) aux ouvrages de traitement situés aux exutoires du système. En cas de précipitation, l'eau de pluie rejoint le système d'assainissement par l'intermédiaire des caniveaux (puis des avaloirs) et des branchements d’immeubles. Les eaux usées sont alors diluées par les eaux pluviales. | Les systèmes unitaires sont les premiers qui ont été construits et les centres des villes européennes sont presque toujours drainés par un système unitaire. Par temps sec, les écoulements, principalement constitués d'eaux usées (avec cependant quelques sédiments et autres polluants résiduels des événements pluvieux précédents) sont conduits par gravité (ou dans certains cas particuliers par pompage, voire sous vide) aux ouvrages de traitement situés aux exutoires du système. En cas de précipitation, l'eau de pluie rejoint le système d'assainissement par l'intermédiaire des caniveaux (puis des avaloirs) et des branchements d’immeubles. Les eaux usées sont alors diluées par les eaux pluviales. | ||
− | Traditionnellement, les systèmes unitaires sont dimensionnés pour écouler une partie des débits par temps de pluie jusqu'à la station d'épuration. La fraction acceptée est généralement comprise, selon les pays et les situations, entre 2 et 5 fois le débit moyen de temps sec. L'excédent est directement renvoyé au milieu naturel par l'intermédiaire de [[Déversoir d'orage (HU)|déversoirs d’orage]]. Le rapport entre le débit de pointe en temps de pluie et le débit moyen d'eau usée est très variable selon le degré d'imperméabilisation, la population raccordée et l'importance de la précipitation. Des rapports supérieurs à 30 sont courants et des valeurs supérieures à 100 sont possibles. Les rejets par les déversoirs d'orage peuvent donc représenter des volumes considérables. Comme les eaux usées sont alors très diluées, on a longtemps pensé que les masses de polluants rejetées étaient acceptables par les milieux naturels. On sait maintenant que les masses de polluants rejetées par les déversoirs d'orage sont très importantes et | + | Traditionnellement, les systèmes unitaires sont dimensionnés pour écouler une partie des débits par temps de pluie jusqu'à la station d'épuration. La fraction acceptée est généralement comprise, selon les pays et les situations, entre 2 et 5 fois le débit moyen de temps sec. L'excédent est directement renvoyé au milieu naturel par l'intermédiaire de [[Déversoir d'orage (HU)|déversoirs d’orage]]. Le rapport entre le débit de pointe en temps de pluie et le débit moyen d'eau usée est très variable selon le degré d'imperméabilisation, la population raccordée et l'importance de la précipitation. Des rapports supérieurs à 30 sont courants et des valeurs supérieures à 100 sont possibles. Les rejets par les déversoirs d'orage peuvent donc représenter des volumes considérables. Comme les eaux usées sont alors très diluées, on a longtemps pensé que les masses de polluants rejetées étaient acceptables par les milieux naturels. On sait maintenant que les masses de polluants rejetées par les déversoirs d'orage sont très importantes et qu'elles constituent souvent l'une des sources majeures de l’altération de la qualité des milieux aquatiques, en particulier pour les eaux de surface. |
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− | Le principal avantage des systèmes unitaires est d'éviter les mauvais branchements, défaut fréquent dans les systèmes séparatifs, où le raccordement d'eaux usées dans le réseau d'eau pluviale limite fortement l'intérêt de maintenir les deux systèmes séparés. Cependant, leur conception fondée sur les débits maximum par temps de pluie, entraîne un surdimensionnement des conduites qui peut avoir comme conséquence des problèmes de dépôt par temps sec. | + | Le principal avantage des systèmes unitaires est d'éviter les mauvais branchements, défaut fréquent dans les systèmes séparatifs, où le raccordement d'eaux usées dans le réseau d'eau pluviale limite fortement l'intérêt de maintenir les deux systèmes séparés. Cependant, leur conception fondée sur les débits maximum par temps de pluie, entraîne un surdimensionnement des conduites qui peut avoir comme conséquence des problèmes de dépôt par temps sec (même si ces dépôts peuvent être gérés par des mesures appropriées). |
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Version du 24 janvier 2020 à 16:29
Traduction anglaise : Combined sewer system, Unitary system
Dernière mise à jour : 29/12/2019
Système d'assainissement formé d’un seul réseau véhiculant à la fois les eaux usées et les eaux pluviales.
Les systèmes unitaires sont les premiers qui ont été construits et les centres des villes européennes sont presque toujours drainés par un système unitaire. Par temps sec, les écoulements, principalement constitués d'eaux usées (avec cependant quelques sédiments et autres polluants résiduels des événements pluvieux précédents) sont conduits par gravité (ou dans certains cas particuliers par pompage, voire sous vide) aux ouvrages de traitement situés aux exutoires du système. En cas de précipitation, l'eau de pluie rejoint le système d'assainissement par l'intermédiaire des caniveaux (puis des avaloirs) et des branchements d’immeubles. Les eaux usées sont alors diluées par les eaux pluviales.
Traditionnellement, les systèmes unitaires sont dimensionnés pour écouler une partie des débits par temps de pluie jusqu'à la station d'épuration. La fraction acceptée est généralement comprise, selon les pays et les situations, entre 2 et 5 fois le débit moyen de temps sec. L'excédent est directement renvoyé au milieu naturel par l'intermédiaire de déversoirs d’orage. Le rapport entre le débit de pointe en temps de pluie et le débit moyen d'eau usée est très variable selon le degré d'imperméabilisation, la population raccordée et l'importance de la précipitation. Des rapports supérieurs à 30 sont courants et des valeurs supérieures à 100 sont possibles. Les rejets par les déversoirs d'orage peuvent donc représenter des volumes considérables. Comme les eaux usées sont alors très diluées, on a longtemps pensé que les masses de polluants rejetées étaient acceptables par les milieux naturels. On sait maintenant que les masses de polluants rejetées par les déversoirs d'orage sont très importantes et qu'elles constituent souvent l'une des sources majeures de l’altération de la qualité des milieux aquatiques, en particulier pour les eaux de surface.
Le principal avantage des systèmes unitaires est d'éviter les mauvais branchements, défaut fréquent dans les systèmes séparatifs, où le raccordement d'eaux usées dans le réseau d'eau pluviale limite fortement l'intérêt de maintenir les deux systèmes séparés. Cependant, leur conception fondée sur les débits maximum par temps de pluie, entraîne un surdimensionnement des conduites qui peut avoir comme conséquence des problèmes de dépôt par temps sec (même si ces dépôts peuvent être gérés par des mesures appropriées).