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Métal de numéro atomique 29 appartenant à la même famille que l’argent et l’or.
 
Métal de numéro atomique 29 appartenant à la même famille que l’argent et l’or.
  
Le cuivre est un métal largement répandu dans l'industrie de transformation qui pénètre dans l'environnement urbain principalement par la corrosion et l'abrasion des composants des véhicules tels que les garnitures de freins. Dans certains pays, le cuivre est utilisé comme matériau de construction, principalement sur les toitures et les gouttières, ce qui peut amener de grandes quantités de cuivre dans des eaux urbaines. D'autres sources mineures de cuivre sont les algicides, les fongicides et certains produits chimiques de traitement de l'eau (dont la bouillie bordelaise).
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==Origine du cuivre dans les eaux et concentrations moyennes==
  
Le cuivre est également distribué entre les phases particulaire et dissoute dans l'eau de pluie urbaine. La part fixée sur les matières en suspension augmente au fur et à mesure que l'on progresse dans le système d'assainissement, depuis l'amont vers l'aval. Le cuivre présente une affinité avec les molécules organiques, et certains chélateurs organiques tels que les acides humiques, jouent un rôle favorable dans la réduction de la toxicité du cuivre présent dans les sédiments, probablement en diminuant la concentration ionique en cuivre hydraté. Au contraire, dans la phase soluble, la biodisponibilité et la toxicité du cuivre peuvent être favorisées par des molécules complexantes organiques synergiques qui sont liposolubles et par conséquent capables de traverser les membranes cellulaires. Les concentrations moyennes événementielles pour le cuivre total dans les eaux de ruissellement urbain varient du seuil de détectabilité à 450 mg/L. Le cuivre est un composant essentiel de beaucoup d'enzymes et une insuffisance en cuivre entraîne souvent comme conséquence des troubles de la croissance et une perte de poids, que l'on peut relier à la réduction de l'activité oxydase du cytochrome. La plupart des organismes supérieurs possèdent des mécanismes cellulaires spécifiques qui leur permettent de stocker le cuivre en périodes d'insuffisance et de l'excréter quand il est en excès. Dans l'environnement aquatique la toxicité du cuivre pour les poissons et les macroinvertèbrés est bien documentée et il est admis qu'une augmentation de la dureté réduit sa toxicité aiguë. Cette relation est prise en compte dans les normes concernant les concentrations en cuivre admissibles en eau douce. On tolère par exemple une concentration en cuivre dissous de 112 mg/L si la dureté de l'eau dépasse 100 mg/L de CaC03 tandis que si la dureté est inférieure à 10 mg/L la concentration ne doit pas dépasser 5 mg/L. La concentration limite de référence pour l'utilisation agricole des boues de station d'épuration est fixée à 1000 mg/kg de matière sèche par la norme NF U 44-041. Les méthodes normalisées de mesure des concentrations en cuivre dans les eaux sont décrites dans les normes NF T 90-112 et T 90-119.
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Du fait de sa faible température de fusion, le cuivre a été le premier métal travaillé par l'homme il y a plus de 7000 ans. Utilisé depuis longtemps dans l'industrie ou dans la construction (en particulier sur les toitures et les gouttières), il est logiquement répandu dans l'environnement où il pénètre du fait de la corrosion et de l'abrasion des composants qui en contiennent. Les eaux de ruissellement urbain constituent la source principale avec des [[Concentration moyenne événementielle / CME (HU)|concentrations moyennes événementielles]] qui varient du seuil de détectabilité à 450 mg/L, les eaux de toiture étant les plus chargées. D'autres sources plus rurales sont constituées par certains traitements phytosanitaire (bouillie bordelaise).
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==Biodisponibilité du cuivre==
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Le cuivre est également distribué entre les phases particulaire et dissoute dans les eaux de ruissellement. La part fixée sur les matières en suspension augmente au fur et à mesure que l'on progresse dans le système d'assainissement, depuis l'amont vers l'aval. Le cuivre présente une affinité avec les molécules organiques, et certains chélateurs organiques tels que les acides humiques, jouent un rôle favorable dans la réduction de la toxicité du cuivre présent dans les sédiments, probablement en diminuant la concentration ionique en cuivre hydraté. Au contraire, dans la phase soluble, la biodisponibilité et la toxicité du cuivre peuvent être favorisées par des molécules complexantes organiques synergiques qui sont liposolubles et par conséquent capables de traverser les membranes cellulaires.  
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==Dangers présentés par la présence de cuivre dans l'eau et dans les boues de station d'épuration==
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Le cuivre est un composant essentiel de beaucoup d'enzymes et une insuffisance en cuivre entraîne souvent comme conséquence des troubles de la croissance et une perte de poids, que l'on peut relier à la réduction de l'activité oxydase du cytochrome. La plupart des organismes supérieurs possèdent des mécanismes cellulaires spécifiques qui leur permettent de stocker le cuivre en périodes d'insuffisance et de l'excréter quand il est en excès. Dans l'environnement aquatique la toxicité du cuivre pour les poissons et les macro-invertèbrés est bien documentée et il est admis qu'une augmentation de la dureté réduit sa toxicité aiguë. Cette relation est prise en compte dans les normes concernant les concentrations en cuivre admissibles en eau douce. On tolère par exemple une concentration en cuivre dissous de 112 mg/L si la dureté de l'eau dépasse 100 mg/L de CaC0<sub>3</sub> tandis que si la dureté est inférieure à 10 mg/L la concentration ne doit pas dépasser 5 mg/L.  
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La concentration limite de référence pour l'utilisation agricole des boues de station d'épuration est fixée à 1000 mg/kg de matière sèche par la norme NF U 44-041.  
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Les méthodes normalisées de mesure des concentrations en cuivre dans les eaux sont décrites dans les normes NF T 90-112 et T 90-119.
  
 
[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]
 
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Version du 22 avril 2020 à 11:52

Traduction anglaise : Copper

Dernière mise à jour : 22/4/2020

Métal de numéro atomique 29 appartenant à la même famille que l’argent et l’or.

Origine du cuivre dans les eaux et concentrations moyennes

Du fait de sa faible température de fusion, le cuivre a été le premier métal travaillé par l'homme il y a plus de 7000 ans. Utilisé depuis longtemps dans l'industrie ou dans la construction (en particulier sur les toitures et les gouttières), il est logiquement répandu dans l'environnement où il pénètre du fait de la corrosion et de l'abrasion des composants qui en contiennent. Les eaux de ruissellement urbain constituent la source principale avec des concentrations moyennes événementielles qui varient du seuil de détectabilité à 450 mg/L, les eaux de toiture étant les plus chargées. D'autres sources plus rurales sont constituées par certains traitements phytosanitaire (bouillie bordelaise).

Biodisponibilité du cuivre

Le cuivre est également distribué entre les phases particulaire et dissoute dans les eaux de ruissellement. La part fixée sur les matières en suspension augmente au fur et à mesure que l'on progresse dans le système d'assainissement, depuis l'amont vers l'aval. Le cuivre présente une affinité avec les molécules organiques, et certains chélateurs organiques tels que les acides humiques, jouent un rôle favorable dans la réduction de la toxicité du cuivre présent dans les sédiments, probablement en diminuant la concentration ionique en cuivre hydraté. Au contraire, dans la phase soluble, la biodisponibilité et la toxicité du cuivre peuvent être favorisées par des molécules complexantes organiques synergiques qui sont liposolubles et par conséquent capables de traverser les membranes cellulaires.

Dangers présentés par la présence de cuivre dans l'eau et dans les boues de station d'épuration

Le cuivre est un composant essentiel de beaucoup d'enzymes et une insuffisance en cuivre entraîne souvent comme conséquence des troubles de la croissance et une perte de poids, que l'on peut relier à la réduction de l'activité oxydase du cytochrome. La plupart des organismes supérieurs possèdent des mécanismes cellulaires spécifiques qui leur permettent de stocker le cuivre en périodes d'insuffisance et de l'excréter quand il est en excès. Dans l'environnement aquatique la toxicité du cuivre pour les poissons et les macro-invertèbrés est bien documentée et il est admis qu'une augmentation de la dureté réduit sa toxicité aiguë. Cette relation est prise en compte dans les normes concernant les concentrations en cuivre admissibles en eau douce. On tolère par exemple une concentration en cuivre dissous de 112 mg/L si la dureté de l'eau dépasse 100 mg/L de CaC03 tandis que si la dureté est inférieure à 10 mg/L la concentration ne doit pas dépasser 5 mg/L.

La concentration limite de référence pour l'utilisation agricole des boues de station d'épuration est fixée à 1000 mg/kg de matière sèche par la norme NF U 44-041.

Les méthodes normalisées de mesure des concentrations en cuivre dans les eaux sont décrites dans les normes NF T 90-112 et T 90-119.

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