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Urbanisme et hydrologie (HU) : Différence entre versions

De Wikhydro
(Quelles sont les règles qui peuvent être mises en œuvre pour respecter ces enjeux ?)
(Pourquoi est-il très difficile de mettre en place des règles efficaces ?)
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Mettre en œuvre des règles qui contrôlent de façon efficace le développement urbain vis à vis des contraintes et/ou des opportunités liées à l'eau est cependant très difficile pour plusieurs raisons.
 
Mettre en œuvre des règles qui contrôlent de façon efficace le développement urbain vis à vis des contraintes et/ou des opportunités liées à l'eau est cependant très difficile pour plusieurs raisons.
  
La première difficulté, qui est aussi sans doute la principale, réside dans la diversité des acteurs et des échelles concernés. Il n'y a pas un seul décideur public capable d'édicter ces règles, mais plusieurs. Ce plus ces acteurs ne travaillent pas sur le même territoire. Certains agissent à l'échelle nationale, voire supranationale (européen en particulier). D'autres sont structurés par des territoires associés à l'eau (les bassins versants et leurs imbrications). D'autres enfin agissent à l'échelle des territoires urbains, eux mêmes varis
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===Diversité des échelles territoriales et des acteurs===
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La première difficulté, qui est aussi sans doute la principale, réside dans la diversité des acteurs et des échelles concernés. Il n'y a pas un seul décideur public capable d'édicter ces règles, mais plusieurs. Ce plus ces acteurs ne travaillent pas sur le même territoire. Certains agissent à l'échelle nationale, voire supranationale (européen en particulier). D'autres sont structurés par des territoires associés à l'eau (les bassins versants et leurs imbrications). D'autres enfin agissent à l'échelle de territoires urbains eux mêmes variés (les communes et les intercommunalités). Tous sont soumis à des groupes de pression plus ou moins organisés : agriculteurs, pécheurs, défenseurs de l'environnement, propriétaires fonciers, etc..
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Les intérêts de ces différents acteurs sont différents, voire contradictoires : conflits d'usage pour l'eau ou certains espaces, difficultés de la solidarité amont-aval, enjeux financiers et de pouvoir politique, etc..
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Cette diversité des acteurs a pour corolaire une grande diversité des points de vue et donc une difficulté certaine à définir des objectifs communs et clairement définis, préalable indispensable à la construction des règles.
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===Diversité des actions possibles et complexité de leurs interactions===
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Pour maîtriser l'urbanisation les décideurs politiques ont a leur disposition une grande diversité d'outils qui peuvent se ranger en trois catégories principales :
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* la maîtrise d’œuvre directe : acquisition de terrains, aménagements divers ou constructions d'infrastructures par exemple ;
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* l'incitation, en particulier financière, mais aussi l'information et la formation des citoyens ;
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* l'interdiction ou la réglementation.
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Une fois les objectifs définis, l'ensemble des acteurs doit donc mettre en place un ensemble d'outils appartenant à ces trois catégories. C'est là qu'apparaît la deuxième difficulté.
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Ces outils doivent être cohérents et complémentaires  alors même qu'ils sont produits ou maîtrisés dans des timing différents par des puissances publiques différentes, qu'ils agissent à des échelles de temps et d'espace différentes et qu'ils utilisent des leviers de natures diverses.
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Version du 10 février 2021 à 15:05

Traduction anglaise : Urban planning and hydrology

Dernière mise à jour : 09/02/2021

Même si cet article a un titre très large, il traitera seulement et de façon spécifique, de la façon dont les questions relatives à la gestion de l'eau sont (ou pourraient/devraient être) prises en compte dans les règles d'urbanisme et de planification urbaine. Nous n'aborderons pas non plus en détail la façon dont ces règles peuvent plus ou moins facilement être intégrées dans les règlements d'urbanisme et resterons au niveau des principes.

Différents articles généraux traitent des autres relations très variés entre l'eau et la ville. Ils sont structurés par un article chapeau général "Eau et ville".

Les différentes possibilités techniques de prise en compte des contraintes et opportunités liées à l'eau dans les documents d'urbanisme seront pour leur part traitées dans des articles spécifiques.

Sommaire

Quels sont les enjeux de la planification urbaine vis-à-vis de l'eau ?

On peut définir la planification urbaine comme le contrôle de l’urbanisation (compris ici comme le développement des villes) exercé par le pouvoir politique.

La volonté d'encadrer le développement urbain pour éviter une croissance anarchique (c'est à dire sans plan préétabli et sans contrôle de l'adéquation des ressources aux besoins) est probablement aussi vieille que les villes. Selon les époques et les civilisations le contrôle a été plus ou moins strict. La ville romaine, structurée autour du forum situé à la croisée du cardo maximus (principal axe Nord-Sud) et du decumanus (axe Est-Ouest) constitue l'un des exemples antiques les plus frappant d'un développement parfaitement structuré. A l'opposé les immenses quartiers d'habitat spontané des villes africaines ou les favelas brésiliennes constituent des archétypes d'une absence totale de planification. Entre les deux, les villages provençaux ou les centres villes anciens, montrent qu'une croissance lente, probablement associée à quelques règles strictement locales, peut conduire, par une sorte d'auto-organisation, à des plans et des modes de fonctionnement parfaitement adaptés au contexte

Dans le cas qui nous intéresse ici, il ne s'agit pas tant d'organiser les espaces urbains conformément à un plan structuré que de s'assurer que le développement de la ville se fait en respectant les principales contraintes et les principaux enjeux liés à l'eau :

  • assurer la continuité de l'approvisionnement en eau ;
  • évacuer les déchets et les eaux usées, protéger la santé des personnes ;
  • protéger les citadins et les équipements des risques liés aux inondations.

A ces enjeux principaux, selon les époques et selon les situations, peuvent se rajouter un grand nombre d'enjeux complémentaires, par exemple :

  • maîtriser la qualité des milieux aquatiques et des espaces associés (par exemple en cas d'enjeux touristiques) ;
  • maîtriser le débit et le tirant d'eau (en cas d'enjeux de transport fluvial) ;
  • etc.

Il est important de noter que les règles doivent à la fois prendre en compte les impacts de l'eau sur la ville et ceux de la ville sur l'eau.

Pourquoi est-il très difficile de mettre en place des règles efficaces ?

Les citoyens exigent de plus en plus que la puissance publique prenne en charge les enjeux qui les touchent. C'est bien sur aussi le cas des enjeux liés à l'eau.

Mettre en œuvre des règles qui contrôlent de façon efficace le développement urbain vis à vis des contraintes et/ou des opportunités liées à l'eau est cependant très difficile pour plusieurs raisons.

Diversité des échelles territoriales et des acteurs

La première difficulté, qui est aussi sans doute la principale, réside dans la diversité des acteurs et des échelles concernés. Il n'y a pas un seul décideur public capable d'édicter ces règles, mais plusieurs. Ce plus ces acteurs ne travaillent pas sur le même territoire. Certains agissent à l'échelle nationale, voire supranationale (européen en particulier). D'autres sont structurés par des territoires associés à l'eau (les bassins versants et leurs imbrications). D'autres enfin agissent à l'échelle de territoires urbains eux mêmes variés (les communes et les intercommunalités). Tous sont soumis à des groupes de pression plus ou moins organisés : agriculteurs, pécheurs, défenseurs de l'environnement, propriétaires fonciers, etc..

Les intérêts de ces différents acteurs sont différents, voire contradictoires : conflits d'usage pour l'eau ou certains espaces, difficultés de la solidarité amont-aval, enjeux financiers et de pouvoir politique, etc..

Cette diversité des acteurs a pour corolaire une grande diversité des points de vue et donc une difficulté certaine à définir des objectifs communs et clairement définis, préalable indispensable à la construction des règles.

Diversité des actions possibles et complexité de leurs interactions

Pour maîtriser l'urbanisation les décideurs politiques ont a leur disposition une grande diversité d'outils qui peuvent se ranger en trois catégories principales :

  • la maîtrise d’œuvre directe : acquisition de terrains, aménagements divers ou constructions d'infrastructures par exemple ;
  • l'incitation, en particulier financière, mais aussi l'information et la formation des citoyens ;
  • l'interdiction ou la réglementation.

Une fois les objectifs définis, l'ensemble des acteurs doit donc mettre en place un ensemble d'outils appartenant à ces trois catégories. C'est là qu'apparaît la deuxième difficulté.

Ces outils doivent être cohérents et complémentaires alors même qu'ils sont produits ou maîtrisés dans des timing différents par des puissances publiques différentes, qu'ils agissent à des échelles de temps et d'espace différentes et qu'ils utilisent des leviers de natures diverses.





Les contraintes et avantages liés à l'eau doivent être pris en compte le plus en amont possible dans les études d'aménagement et la planification urbaine.


Mot en chantier

Pour en savoir plus : Guide pour la prise en compte des eaux pluviales dans les documents de planification et d'urbanisme (Document GRAIE.

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