Un patrimoine naturel encore mal connu : Différence entre versions
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La vie marine remonte à près de 4 milliards d’années, les premières formes de vie complexes étant apparues il y a moins de 2 milliards d’années. La sortie des eaux a eu lieu il y a 400 à 500 millions d’années selon les groupes. La grande majorité des embranchements<sup>8</sup> du règne animal actuellement décrits sont représentés en mer et une part importante est exclusivement marine (nombreux embranchements de vers et cténaires). À ce jour, 300 000 espèces marines ont été recensées ; beaucoup sont microscopiques et vivent dans la colonne d’eau au gré des courants. Les lacunes sont encore très importantes. La profondeur moyenne des océans est de 2 000 à 3 000 mètres et tous les grands fonds n’ont pas encore pu être explorés du fait des difficultés technologiques et du coût de la prospection en haute mer. De nombreux programmes internationaux de recherche sont en cours<br>afin de pallier ces carences et de mieux connaître les grands fonds et les espèces qui les habitent.<br> | La vie marine remonte à près de 4 milliards d’années, les premières formes de vie complexes étant apparues il y a moins de 2 milliards d’années. La sortie des eaux a eu lieu il y a 400 à 500 millions d’années selon les groupes. La grande majorité des embranchements<sup>8</sup> du règne animal actuellement décrits sont représentés en mer et une part importante est exclusivement marine (nombreux embranchements de vers et cténaires). À ce jour, 300 000 espèces marines ont été recensées ; beaucoup sont microscopiques et vivent dans la colonne d’eau au gré des courants. Les lacunes sont encore très importantes. La profondeur moyenne des océans est de 2 000 à 3 000 mètres et tous les grands fonds n’ont pas encore pu être explorés du fait des difficultés technologiques et du coût de la prospection en haute mer. De nombreux programmes internationaux de recherche sont en cours<br>afin de pallier ces carences et de mieux connaître les grands fonds et les espèces qui les habitent.<br> | ||
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"[http://www.developpement-durable.gouv.fr/Environnement-littoral-et-marin.html Environnement littoral et marin]" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011<br> | "[http://www.developpement-durable.gouv.fr/Environnement-littoral-et-marin.html Environnement littoral et marin]" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011<br> | ||
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Version du 14 février 2013 à 19:14
Cette page appartient au chapitre II: Biodiversité et espaces protégés De nombreux paramètres déterminent la répartition des espèces marines tant dans la masse d’eau que sur les fonds sous-marins et expliquent l’extraordinaire diversité des formes que prend la vie en mer. La salinité, la profondeur et la pression de la colonne d’eau, le relief et la nature du fond, la lumière et l’obscurité progressive à mesure que l’on s’éloigne de la surface, les courants et les flux de nutriments associés, la houle, le pH, les vagues, la température de l’eau et ses variations, la turbidité sont autant de paramètres qui interagissent dans un espace en trois dimensions.La vie marine remonte à près de 4 milliards d’années, les premières formes de vie complexes étant apparues il y a moins de 2 milliards d’années. La sortie des eaux a eu lieu il y a 400 à 500 millions d’années selon les groupes. La grande majorité des embranchements8 du règne animal actuellement décrits sont représentés en mer et une part importante est exclusivement marine (nombreux embranchements de vers et cténaires). À ce jour, 300 000 espèces marines ont été recensées ; beaucoup sont microscopiques et vivent dans la colonne d’eau au gré des courants. Les lacunes sont encore très importantes. La profondeur moyenne des océans est de 2 000 à 3 000 mètres et tous les grands fonds n’ont pas encore pu être explorés du fait des difficultés technologiques et du coût de la prospection en haute mer. De nombreux programmes internationaux de recherche sont en cours
afin de pallier ces carences et de mieux connaître les grands fonds et les espèces qui les habitent.
Les grands types d’écosystèmes marins où se concentre la biodiversité sont pour la plupart connus. Ils se retrouvent à tous les étages, du domaine médiolittoral aux plaines abyssales et aux grandes fosses. Les travaux mis en oeuvre dans le cadre des conventions régionales signées par la France comme Ospar9 pour l’Atlantique du Nord-Est et Barcelone10 en Méditerranée ainsi que les études réalisées pour la mise en oeuvre du réseau Natura 2000 ont permis d’établir une première liste de ces habitats. Il s’agit par exemple des coraux profonds, des monts sousmarins, des herbiers de phanérogames ou des champs d’algues.
Depuis 2010, un inventaire du patrimoine biologique marin a été lancé par l’Agence des aires marines protégées en collaboration avec les directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (Dreal) concernées et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Il vise à mieux connaître et à cartographier les habitats patrimoniaux de 70 sites d’intérêt dont 65 sites Natura 2000, de 4 périmètres d’étude de futurs parcs marins et du périmètre du prochain Parc national des Calanques. Cela représente le tiers de la mer territoriale métropolitaine.
Cartographie prédictive des habitats sous-marins
Les données biologiques sous-marines sont souvent limitées aux secteurs où d’importants moyens de recherche ont été mis en
oeuvre et il n’est pas possible de faire des cartographies continues d’habitats sur de vastes surfaces.
Pourtant, la connaissance des habitats est un préalable important à la gestion globale et cohérente de l’ensemble des activités en mer et à la désignation d’aires marines protégées. Depuis quelques années, des méthodes prédictives sont utilisées pour définir les paysages sous-marins. Différents types de données sont utilisés : nature des fonds, bathymétrie, délimitation des zones photiques et aphotiques, turbidité, température, intensité de la houle, agitation à proximité du fond… Après avoir combiné toutes ces informations, une typologie des paysages sous-marins peut être définie et ces derniers cartographiés : roche éclairée, aplat
sableux peu profond, sédiments mélangés avec stress de houle important… En parallèle, à partir de données biologiques sur des
secteurs tests, il est possible d’identifier les paramètres physicochimiques associés à la présence de tel ou tel habitat ou de telle
ou telle espèce patrimoniale.
En croisant l’ensemble de ces informations avec l’appui de méthodes statistiques, il est alors possible de faire des cartes prédictives de présence d’espèces ou d’habitats, leur qualité dépendant de la précision des données modélisées.
Les différents étages de la vie sous-marine
Les conditions de vie varient très fortement en fonction de la profondeur (submersion partielle ou totale, température, pression,
lumière…). On définit ainsi plusieurs étages successifs de la limite terre-mer aux abysses :
Étage supralittoral : il est situé au-dessus du niveau des hautes mers moyennes et est uniquement recouvert lors des marées
d’équinoxe. Il assure la transition entre la terre et la mer.
Étage médiolittoral : c’est la zone de balancement des marées.
Étage infralittoral : il représente la zone toujours immergée dont la limite inférieure correspond à la limite des phanérogames (zostères et posidonies) et des algues photophiles. Cet étage peut descendre à 20 à 30 m suivant les conditions d’éclairement et de turbidité.
Étage sublittoral (ou circalittoral) : il correspond à la zone basse où la lumière pénètre. Il est marqué par l’abondance des algues
ayant besoin de peu de lumière (espèces sciaphiles comme les fucales). Cet étage, en fonction de la turbidité, va de 30 à 100 ou
200 m de profondeur, en limite du plateau continental.
Étage bathyal : ce niveau correspond à la pente continentale (tombant) entre la limite du plateau et les zones abyssales. Toujours
dans l’obscurité, il marque le début des grandes profondeurs. Sa limite inférieure va de 1 000 à 2 000 m suivant les cas.
Étage abyssal : il correspond aux grandes plaines en deçà de 2 000 m, parfois entaillées de fosses et marqués par la présence de monts sous-marins. Encore assez peu connus, ces monts seraient entre 100 000 et 200 000 à travers le globe. Ce sont de hauts lieux de la biodiversité du fait de phénomènes de courants ascendants (upwelling).
Pour en savoir plus:
"Environnement littoral et marin" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011