Courantomètre (HU) : Différence entre versions
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− | * soit on utilise un rayonnement ultrasonique avec une sonde immergée (''figure 4'') ; on parle alors de courantomètre acoustique à effet Doppler, ou encore plus souvent, on utilise le sigle anglais ''ADCP'' (pour ''Acoustic Doppler Current Profiler'' ; | + | * soit on utilise un rayonnement ultrasonique avec une sonde immergée (''figure 4'') ; on parle alors de courantomètre acoustique à effet Doppler, ou encore plus souvent, on utilise le sigle anglais ''ADCP'' (pour ''Acoustic Doppler Current Profiler'') ; |
− | * soit on utilise un rayonnement laser, généralement dans l'infra-rouge avec une sonde aérienne ; ce rayonnement très fin est en effet suffisamment énergétique pour pénétrer dans le liquide (''figure 5''). | + | * soit on utilise un rayonnement laser, généralement dans l'infra-rouge, avec une sonde aérienne ; ce rayonnement très fin est en effet suffisamment énergétique pour pénétrer dans le liquide (''figure 5''). |
Dans les deux cas le faisceau est réfléchi par les particules ou les bulles d'air en suspension dans l'eau ; cette technique de mesurage admet donc comme hypothèse fondamentale que les particules ou les bulles d’air se déplacent avec la même vitesse que l'eau. | Dans les deux cas le faisceau est réfléchi par les particules ou les bulles d'air en suspension dans l'eau ; cette technique de mesurage admet donc comme hypothèse fondamentale que les particules ou les bulles d’air se déplacent avec la même vitesse que l'eau. |
Version du 7 septembre 2024 à 16:57
Traduction anglaise : current meter
article en chantier
Dernière mise à jour : 07/09/2024
Appareil permettant le mesurage d’une vitesse locale au sein d’un écoulement ; les vélocimètres de ce type sont généralement portables et mis en œuvre pour des opérations de jaugeage permettant par exemple d'établir une courbe de tarage dans une section de contrôle ou de calibrer d'un autre type de vélocimètre fonctionnant en continu.
Sommaire |
Différents types de courantomètres
Les courantomètres utilisent différents principes physiques :
- l'existence d'une relation entre la vitesse et l'énergie mécanique de l'écoulement : moulinet hydrométrique ;
- le différentiel entre la pression statique et la pression dynamique : tube de Pitot ;
- le principe de Faraday : courantomètre électromagnétique ;
- l'effet Doppler : sonde laser, radar ou autre à effet Doppler.
Les différents types d'appareil sont rapidement décrits dans les paragraphes suivants, avec, pour certains, un renvoi vers un article spécifique proposant une description plus détaillée.
Moulinet hydrométrique
Un moulinet hydrométrique est composé d’une hélice mobile fixée au bout d'une tige et que l'on plonge dans l'écoulement. La vitesse de rotation de l'hélice est reliée à la vitesse de l’eau dans son voisinage (Figure 1). La vitesse de rotation de l’hélice est mesurée grâce à un compteur à impulsions, électrique, magnétique ou optique selon les modèles. Les formes de l’hélice et de son support sont étudiées pour perturber le moins possible l’écoulement et en particulier pour éviter de modifier la vitesse que l'on souhaite mesurer. Les moulinets font l'objet de la norme NF ISO 2537-2007 qui définit en particulier les modalités de leur étalonnage.
Il existe différents types d'appareils, plus ou moins lourds et donc plus ou moins susceptibles de perturber l'écoulement (saumon, micro-moulinet, etc.)
Pour en savoir plus : Moulinet (HU).
Tube de Pitot
La charge spécifique totale d’un écoulement s'exprime traditionnellement en hauteur d'eau de la façon suivante (relation (1)).
Avec :
- $ H_S $ : charge spécifique totale (m) ;
- $ H_{ST} $ : charge spécifique statique (m) ;
- $ V $ : vitesse locale de l'écoulement (m/s) ;
- $ p $ : pression (Pa ou N/m2) (nota : en général, on ne tient pas compte de la pression atmosphérique et on raisonne en pression relative en considérant une pression nulle en surface) ;
- $ ρ $ : masse volumique (kg/m3) ;
- $ g $ : accélération de la pesanteur (m/s2).
Un tube de Pitot (figure 2) mesure en un même point la charge spécifique totale et la charge spécifique statique.
La valeur du différentiel de pression ($ H_S-H_{ST} $) par un manomètre différentiel donne donc accès directement à la valeur de la vitesse (relation (3)) :
Courantomètre électromagnétique
Les courantomètres électromagnétiques reposent sur le principe qu'un liquide conducteur traversant un champ magnétique crée une différence de potentiel proportionnelle à la vitesse d'écoulement. Les appareils de ce type utilisent donc un champ magnétique d'intensité constante, généré par une bobine intégrée dans l'appareil. La tension produite est mesurée par deux électrodes également moulées dans la sonde.
Comme indiquée, cette tension est proportionnelle à la vitesse de déplacement du fluide conducteur, mais également à la puissance du champ magnétique et à la distance séparant les électrodes, ce qui permet d'ajuster la sensibilité (voir relation (4)).
Avec :
- $ V_m $ : Vitesse mesurée (m/s) ;
- $ E $ : Différence de potentiel mesurée aux électrodes (V) ;
- $ H_m $ : Intensité du champ magnétique (T) ;
- $ L $ : Distance entre les électrodes (m) (généralement égale au diamètre $ D_c $ de la conduite) ;
- $ K $ : coefficient de proportionnalité (sans dimension, théoriquement égal à 1).
La sonde, à laquelle on donne une forme hydrodynamique pour perturber le moins possible l'écoulement, est de taille réduite (quelques centimètres de diamètre et une dizaine de cm de longueur). Pour effectuer les mesures, on la fixe à l'extrémité d'une tige graduée qui permet de connaître sa profondeur dans l'écoulement (figure 3).

Courantomètres à effet Doppler
Les vélocimètres à effet Doppler sont bien connus des automobilistes puisque c'est ce type de technologie qui est utilisé par les radars installés au bord des routes pour contrôler la vitesse des véhicules. Le principe de ce type de mesurage est assez simple : on envoie une onde de fréquence connue vers un objet en mouvement et on mesure la fréquence de l'onde retour qui s'est réfléchie sur l'objet. Celle-ci va être raccourcie ou augmentée selon que l'objet se rapproche ou s'éloigne de la sonde. La vitesse de l'objet est directement liée au décalage de fréquence entre l'onde émise et l'onde réfléchie.
Ce principe peut être utilisé de deux façons différentes pour mesurer la vitesse locale de l'eau en utilisant des longueurs d'onde (inverses de la fréquence) différentes :
- soit on utilise un rayonnement ultrasonique avec une sonde immergée (figure 4) ; on parle alors de courantomètre acoustique à effet Doppler, ou encore plus souvent, on utilise le sigle anglais ADCP (pour Acoustic Doppler Current Profiler) ;
- soit on utilise un rayonnement laser, généralement dans l'infra-rouge, avec une sonde aérienne ; ce rayonnement très fin est en effet suffisamment énergétique pour pénétrer dans le liquide (figure 5).
Dans les deux cas le faisceau est réfléchi par les particules ou les bulles d'air en suspension dans l'eau ; cette technique de mesurage admet donc comme hypothèse fondamentale que les particules ou les bulles d’air se déplacent avec la même vitesse que l'eau.
Courantomètres profileurs
Les courantomètres Doppler à ondes pulsées, quelle que soit la longueur d'onde utilisée (ultrasons ou laser), permettent de sonder l'écoulement à différentes profondeur et donc d'établir un profil de vitesses le long du faisceau ; on parle alors de profileur de vitesses.
Dans le cas des courantomètres profileur à ultrasons ((souvent nommés ADCP), l'appareil est le plus souvent positionné juste sous la surface, fixé sur une bouée, ou embarqué à bord d'un navire ; il peut également être installé au fond avec une cage de protection.
Nota : Certains appareils sont même équipés de plusieurs sondes avec des faisceaux émis dans des directions différentes. Il est alors possible de mesurer le champ de vitesse à partir d'une seule position de l'appareil (figure 6) ; on est alors plus proche d'un vélocimètre que d'un courantomètre au sens strict.
Éléments de synthèse
- moulinet hydrométrique : dispositif intrusif, surtout utilisé pour les cours d'eau ;
- tube de Pitot : dispositif intrusif, risque de colmatage ; difficile à utiliser pour les écoulements chargés (cas des réseaux) ;
- courantomètre électromagnétique : dispositif intrusif, utilisable aussi en réseau ;
- sondes laser à effet Doppler : dispositif non intrusif, utilisable en réseau ou pour les cours d'eau ; possibilité de mesurer un profil de vitesse ;
- sondes ultrasons à effet Doppler : dispositif peu intrusif, utilisable en réseau ou pour les cours d'eau ; possibilité de mesurer un profil de vitesse ;
Bibliographie :
- Le Coz, J., Larrarte, F., Saysset, G., Pierrefeu, G., Brochot, J.F., Marchand, P. (2009) : Mesures hydrologiques par profileur à effet Doppler (aDcp) en France : application aux cours d'eau et aux réseaux urbains ; La Houille Blanche - Revue internationale de l’eau ; 2009 ; n°3 ; p. 115 - 122 ; disponible sur https://hal.science
- https://www.artois-picardie.eaufrance.fr/qualite-et-quantite-des-eaux/situation-hydrologique-hydrogeologique-et-pluviometrique/article/les-jaugeages-dans-le-bassin
- https://web.archive.org/web/20111215222559id_/http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/54/75/81/PDF/LY2009-PUB00026555.pdf
Pour en savoir plus :
- Bernard M. (coordinatrice) (2019) : Guide d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales ; cahier 7 : Méthodes de mesure du débit ; Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec ; 321p. ; disponible sur https://www.ceaeq.gouv.qc.ca/documents/publications/echantillonnage/debit_conduit_ouvc7.pdf.
- Bertrand-Krajewski, J.-L., Laplace, D., Joannis, C., Chebbo, G. (2008) : Mesures en hydrologie urbaine et assainissement ; ed. tec et Doc, Lavoisier, Paris ; 292p. (épuisé).
- Ministère chargé de l’Environnement (2017) : Charte qualité de l’hydrométrie, Guide de bonnes pratiques, janvier 2017, 82 p. ; disponible sur https://www.eaufrance.fr/sites/default/files/documents/pdf/Schapi_Charte_hydro_P01-84_BasseDefinition_5Mo_.pdf