Ingénierie écologique (HU) : Différence entre versions
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− | <u>Pour en savoir plus</u> | + | <u>Pour en savoir plus</u> : |
+ | * Chocat, B. (coordonnateur) et groupe de travail ASTEE/SHF (2013) : Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques : pourquoi ? comment ? Téléchargeable sur le [https://www.astee.org/publications/ingenierie-ecologique-appliquee-aux-milieux-aquatiques-pourquoi-comment/ site de l’ASTEE]. | ||
+ | * Rey, F. (coordonnateur) et groupe de travail de l'ASTEE (2018) : Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques. Pour qui ? Pour quels bénéfices ? Téléchargeable sur le [https://www.astee.org/publications/ingenierie-ecologique-appliquee-aux-milieux-aquatiques-pour-qui-pour-quels-benefices/ site de l’ASTEE]. | ||
+ | * [http://www.graie.org/eaumelimelo/Meli-Melo/Questions/Ingenierie-ecologique/?parent=6 dossier EauMéliMélo sur l'ingénierie écologique] | ||
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Version actuelle en date du 20 septembre 2024 à 17:35
Traduction anglaise : Ecological engineering
Dernière mise à jour : 20/09/2024
Ensemble des « savoirs scientifiques et des pratiques, y compris empiriques, mobilisables pour la gestion de milieux et de ressources, la conception, la réalisation et le suivi d’aménagements ou d’équipements inspirés de, ou basés sur les mécanismes qui gouvernent les systèmes écologiques. » (Chocat et al, 2013).
L'idée de base consiste à utiliser les opportunités offertes par la nature plutôt que tenter de la dominer (figure 1). L'ingénierie écologique s'applique, entre autres, aux milieux aquatiques.

[modifier] Grands principes de l'ingénierie écologique
Plutôt que de chercher à construire une définition précise, Chocat et al (2013) propose d’utiliser quatre critères principaux qui doivent être pris en compte pour qualifier un bon projet d’ingénierie écologique (figure 2) :
- « s’appuyer sur des pratiques de gestion et/ou de conception d’aménagements basés sur, ou inspirés de, mécanismes qui gouvernent les systèmes écologiques (processus fonctionnels biotiques/abiotiques) : Par le vivant ».
- contribuer au maintien et/ou à la restauration du bon fonctionnement des milieux aquatiques et des services écosystémiques associés, par la prévention des pressions et des altérations potentielles et par la réduction des pressions et des altérations existantes : Pour le vivant »
- s’inscrire dans une politique territoriale durable, c'est-à-dire dans un projet politique qui se construit dans l’espace et dans le temps, qui intègre une gestion écologique et qui soit en équilibre avec le tissu social et ses activités ainsi qu’avec le développement socio-économique et les usages du milieu : Objectifs concertés et vision intégrée ».
- viser à garantir la résilience de l’écosystème de façon à atteindre les objectifs associés au projet avec de moins en moins d’interventions humaines. Pour cela, la capacité de l’écosystème à s’auto-organiser et à s’adapter aux changements à venir doit être fixée comme un objectif à part entière, ceci dès la conception du projet. En conséquence, il faudra réfléchir aux trajectoires possibles et laisser du temps à l’écosystème pour s’ajuster. Il faudra également intégrer les interventions humaines dans le temps propre de l’écosystème. Ceci ne signifie pas que l’entretien soit inutile, mais implique que la réflexion sur les opérations d’entretien et de gestion du milieu doit être partie intégrante du projet d’ingénierie : Durabilité, pérennité et adaptabilité ».
[modifier] Applications en hydrologie urbaine et en assainissement
Les principes précédents sont mis en œuvre dans de nombreuses applications en hydrologie urbaine et en assainissement. On peut par exemple citer :
- les solutions alternatives pour gérer les eaux pluviales urbaines ;
- les filtres plantés pour l'épuration des eaux usées ;
- les techniques végétales pour stabiliser les berges des cours d'eau urbains (tunage, fascinage, etc.) ;
etc.
Pour en savoir plus :
- Chocat, B. (coordonnateur) et groupe de travail ASTEE/SHF (2013) : Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques : pourquoi ? comment ? Téléchargeable sur le site de l’ASTEE.
- Rey, F. (coordonnateur) et groupe de travail de l'ASTEE (2018) : Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques. Pour qui ? Pour quels bénéfices ? Téléchargeable sur le site de l’ASTEE.
- dossier EauMéliMélo sur l'ingénierie écologique