Piège à charriage (HU) : Différence entre versions
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+ | La stratégie la plus pertinente consiste à piéger les solides avant les zones à risque et dans des endroits où il est facile de les extraire. Comme il n'est pas toujours facile de trouver des emplacements remplissant simultanément ces deux conditions, il est possible d'associer au piège à charriage un dispositif placé à l'amont et assurant le transport des solides à travers la zone à risque (par exemple une [[Vanne à ouverture cyclique (HU)|vanne à ouverture cyclique]]) (''figure 3''). | ||
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+ | * Laplace, D., Félouzis L. (1997) : Le piège à charriage, une technique innovante pour l’entretien des réseaux d’assainissement ; TSM ; N9 ; 6 p. | ||
+ | * Laplace, D., De prato, K., Bournot, P., Félouzis, L. (2008) : Mesure et modélisation des flux charriés dans un collecteur d’assainissement unitaire ; La Houille blanche ; 94:5, pp. 86-91, DOI: 10.1051/lhb:2008060 ; disponible sur https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1051/lhb%3A2008060?needAccess=true | ||
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Version actuelle en date du 16 juin 2025 à 16:29
Traduction anglaise : Bedtrap, Bedload trap
Dernière mise à jour : 16/06/2025
Ouvrage destiné à arrêter préférentiellement les solides les plus grossiers (en particulier les solides minéraux comme les sables) transportés par charriage.
[modifier] Inconvénient des pièges à sable traditionnels
Les techniques de piégeage traditionnelles (chambres à sable) sont fondées sur un concept de décantation et donc interceptent indifféremment les solides charriés et les solides transportés en suspension. Or, les solides transportés en suspension :
- d'une part, ne prennent pas, ou très peu, part à la constitution des dépôts en réseau ;
- d'autre part, contiennent souvent une fraction organique fermentescible importante, à l'origine de nuisances olfactives potentielles et de risques de dégagement de gaz toxiques (Sulfure d'hydrogène en particulier).
Il est donc préférable de maintenir les matières organiques transportées en suspension dans l'écoulement de façon à les amener jusqu'à la station d'épuration.
La conception d'un piège à charriage doit donc intégrer cet aspect de sélection et permettre d'éviter tout ralentissement de l'écoulement afin d'éviter la décantation.
[modifier] Conception d'un piège à charriage adapté
Le principe, préconisé depuis la fin du XXème siècle (Laplace et Félouzis, 1997), consiste à installer les ouvrages sous le radier de la conduite. L’ouverture se situe au niveau du radier et se présente sous la forme d'une fente, de largeur réduite, perpendiculaire au sens d'écoulement. La largeur du piège est inférieure à la largeur maximale de la section d'écoulement et l'ouverture occupe toute la largeur du piège. Le volume de stockage des sables est réparti en réservation dans le radier (figures 1 et 2)
Cette conception permet d'éviter la décantation dans le piège, d'intercepter les solides charriés et d'empêcher la remise en mouvement ultérieure des solides interceptés.
[modifier] Implantation des pièges à charriage
La stratégie la plus pertinente consiste à piéger les solides avant les zones à risque et dans des endroits où il est facile de les extraire. Comme il n'est pas toujours facile de trouver des emplacements remplissant simultanément ces deux conditions, il est possible d'associer au piège à charriage un dispositif placé à l'amont et assurant le transport des solides à travers la zone à risque (par exemple une vanne à ouverture cyclique) (figure 3).
Pour en savoir plus :
- Laplace, D., Félouzis L. (1997) : Le piège à charriage, une technique innovante pour l’entretien des réseaux d’assainissement ; TSM ; N9 ; 6 p.
- Laplace, D., De prato, K., Bournot, P., Félouzis, L. (2008) : Mesure et modélisation des flux charriés dans un collecteur d’assainissement unitaire ; La Houille blanche ; 94:5, pp. 86-91, DOI: 10.1051/lhb:2008060 ; disponible sur https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1051/lhb%3A2008060?needAccess=true