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Wikigeotech:Évaluer la difficulté d'extraction des déblais rocheux : Différence entre versions

De Wikhydro
 
(23 révisions intermédiaires par 2 utilisateurs sont masquées)
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== Introduction ==
 
== Introduction ==
Le terrassement des déblais rocheux ne s'improvise pas et impose d'étudier spécifiquement la difficulté d'extraction des matériaux. On peut parler de l'excavabilité des massifs. Ceci nécessite une étude à part entière qui ne porte ni sur le réemploi ni sur la stabilité des talus ni sur le dimensionnement des arases. Il s'agit bien d'une étude spécifique qu'il s'agit de mener en appliquant les outils précisés dans cet article. L'approche est complexe et il existe une multitude de méthodes dont les principales en vigueur sont décrites ci-dessous. L'intérêt de ces études est de permettre le dimensionnement des ateliers d'extraction que l'entreprise de terrassement pourra mettre en œuvre. La difficulté d'extraction permet souvent de proposer des modes de rémunération différents<ref>CFTR (2002). Terrassement à l’explosif dans les travaux routiers. Guide technique. Ed. Setra. 127 pages.</ref> prenant en compte la gradation de la difficulté. Ainsi, il est souvent fait mention de deux catégories de matériaux : les [[wikigeotech:Déblais de catégorie 1|déblais de catégorie 1]] et les [[wikigeotech:Déblais de catégorie 2|déblais de catégorie 2]]. Dans la réalité, les matériaux ne se classent pas automatiquement dans une ou l'autre des catégories, et le simple fait de parler de déblais rocheux ne suffit pas pour envisager une rémunération de type [[wikigeotech:Déblai de catégorie 2|déblai de catégorie 2]]. Il est également possible de rémunérer l'exécution d'un déblai toutes sujétions comprises en laissant à l'entreprise le soin d'évaluer la difficulté du terrassement sur la base des données géotechniques fournies en général dans le dossier d'appel d'offre.<br />
+
Le terrassement des déblais rocheux ne s'improvise pas et impose d'étudier spécifiquement la difficulté d'extraction des matériaux. On peut parler de l'excavabilité des massifs. Ceci nécessite une étude à part entière qui ne porte ni sur le réemploi ni sur la stabilité des talus ni sur le dimensionnement des arases. Il s'agit bien d'une étude spécifique qu'il s'agit de mener en appliquant les outils précisés dans cet article. L'approche est complexe et il existe une multitude de méthodes dont les principales en vigueur sont décrites ci-dessous. L'intérêt de ces études est de permettre le dimensionnement des ateliers d'extraction que l'entreprise de terrassement pourra mettre en œuvre. La difficulté d'extraction permet souvent de proposer des modes de rémunération différents<ref>CFTR (2002). Terrassement à l’explosif dans les travaux routiers. Guide technique. Ed. Setra. 127 pages.</ref> prenant en compte la gradation de la difficulté. Ainsi, il est souvent fait mention de deux catégories de matériaux : les [[wikigeotech:Déblai de catégorie 1|déblais de catégorie 1]] et les [[wikigeotech:Déblai de catégorie 2|déblais de catégorie 2]]. Dans la réalité, les matériaux ne se classent pas automatiquement dans une ou l'autre des catégories, et le simple fait de parler de déblais rocheux ne suffit pas pour envisager une rémunération de type [[wikigeotech:Déblai de catégorie 2|déblai de catégorie 2]]. Il est également possible de rémunérer l'exécution d'un déblai toutes sujétions comprises en laissant à l'entreprise le soin d'évaluer la difficulté du terrassement sur la base des données géotechniques fournies en général dans le dossier d'appel d'offre.<br />  
 
Ne pas envisager d'étude spécifique pour ce sujet entraîne une prise de [[Wikigeotech:Risques géotechnique et Terrassement|risque géotechnique]] non négligeable pouvant se solder par des réclamations d'entreprises justifiées par le manque d'informations géotechniques fournies dans le dossier d'appel d'offre.
 
Ne pas envisager d'étude spécifique pour ce sujet entraîne une prise de [[Wikigeotech:Risques géotechnique et Terrassement|risque géotechnique]] non négligeable pouvant se solder par des réclamations d'entreprises justifiées par le manque d'informations géotechniques fournies dans le dossier d'appel d'offre.
  
 +
On trouveras ci dessous une bibliographie des méthodes d'évaluation des difficultés d'extraction; présentée dans un ordre chronologique.
 +
La diversité apparente des approches est en grande partie liée aux spécificités des études initiales (tunnels, mines de charbon à ciel ouvert , etc..) qui en limite l'extrapolation aux problémes de terrassements rocheux des infrastructures. Toutefois deux types de paramètres restent dominants : ceux liés à la résistance et dureté de la roche, et ceux liés à la fracturation; dans des proportions variables.
  
 
== MÉTHODE D’ATKINSON (1977) ==
 
== MÉTHODE D’ATKINSON (1977) ==
 
Il est proposé des zones d’application pour chaque type de machine en fonction exclusivement de la résistance à la compression simple des roches.<br />
 
Il est proposé des zones d’application pour chaque type de machine en fonction exclusivement de la résistance à la compression simple des roches.<br />
 
+
[[File:tableau Atkinson 1977.png|center|400px|thumb|domaines d'utilisation des machines en fonction de la résistance à la compression (Atkinson, 1977)]]
 
   
 
   
domaines d'utilisation des machines en fonction de la résistance à la compression (Atkinson, 1977)
+
Les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis.
+
Il faut préciser que les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis l'établissement de ce tableau.
  
 
== MÉTHODE DE FRANKLIN( 1971) ==
 
== MÉTHODE DE FRANKLIN( 1971) ==
  
 
Il a proposé de classer les massifs rocheux en fonction de 2 paramètres :
 
Il a proposé de classer les massifs rocheux en fonction de 2 paramètres :
* Is : indice de résistance sous charge ponctuelle (essai Franklin).
+
* Is : indice de résistance sous charge ponctuelle ([[Wikigeotech:Essai Franklin|essai Franklin]]).
* If : indice d’espacement entre les fractures.
+
* If : indice d’espacement entre les fractures.
Ceci donne lieu à une classification du type graphique" pour l’étude des méthodes d’excavation (de manière générale, on ne spécifie pas le type de machine), ainsi que des relations entre Is et If et d’autres paramètres géomécaniques.
+
Ceci donne lieu à une classification du type graphique pour l’étude des méthodes d’excavation (de manière générale, on ne spécifie pas le type de machine), ainsi que des relations entre Is et If et d’autres paramètres géomécaniques.
  
+
[[File:tableau Franklin 1971.png|center|400px|thumb|classification des massifs rocheux en fonction de leur excavabilité (Franklin et al, 1971)]]
classification des massifs rocheux en fonction de leur excavabilité (Franklin et al, 1971)
+
 
If = 3/Jv
+
* If = 3/Jv
Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 (Si espacement des joints de la famille “i”)
+
* Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 <br />
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(avec S''i'' l'espacement des joints de la famille ''i'')
 +
<br />
 +
<br />
  
Remarques 
+
Il convient de préciser que les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis l'élaboration de ce tableau.
- Les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis.
+
On peut également établir un lien entre la résistance en compression et l'indice Is tel que <br />
- Rc=21*Is (RC= 19,5 à 23 Is selon la nature du matériaux)
+
Rc = ''a'' × Is (''a'' pouvant varier entre 19,5 et 23 selon la nature du matériaux)<br />
  
 
== MÉTHODE DE WEAVER (1975) ==
 
== MÉTHODE DE WEAVER (1975) ==
  
Il a déterminé le degré de ripabilité d’un massif rocheux grâce à la valorisation de 7 facteurs, dont les plus importants sont :  
+
Cet auteur a déterminé le degré de rippabilité d’un massif rocheux grâce à la valorisation de 7 facteurs, dont les plus importants sont :  
 
* L’espacement entre joints
 
* L’espacement entre joints
 
* Vitesse sismique
 
* Vitesse sismique
Ligne 35 : Ligne 40 :
 
* Dureté
 
* Dureté
  
Ceci donne lieu à une table où sont proposés certains types de machines en fonction de ces paramètres :  
+
Ceci donne lieu à une table où sont proposés certains types de machines en fonction de ces paramètres :  
 +
[[File:tableau Weaver 1975.bmp|center|400px|thumb|table de Weaver, 1975)]]
  
CLASSE DE ROCHE I II III IV V
 
DESCRIPTION très bonne bonne moyenne médiocre très médiocre
 
VITESSE SISMIQUE (m/s) > 2150 2150 - 1850 1850 - 1500 1500 - 1200 1200 - 450
 
NOTES 26 24 20 12 5
 
DURETE extrêmement dure très dure dure tendre très tendre
 
NOTES 10 5 2 1 0
 
ALTERATION saine légèrement altérée altérée très altérée complètement altérée
 
NOTES 9 7 5 3 1
 
ESPACEMENT JOINTS (m) >3000 3000-1000 1000-300 300-50 <50
 
NOTES 30 25 20 10 5
 
CONTINUITE JOINTS discontinus peu continus continus sans remplissage continus avec quelque remplissage continus avec remplissage
 
NOTES 5 5 3 0 0
 
REMPLISSAGE JOINTS fermés séparés séparation < 1 mm remplissage < 5 mm remplissage > 5 mm
 
NOTES 5 5 4 3 1
 
ORIENTATION ET DIRECTION PENDAGE très défavorable défavorable peu défavorable favorable très favorable
 
NOTES 15 13 10 5 3
 
NOTE TOTALE 100 - 90 90 - 70 70 - 50 50 - 25 < 25
 
RIPABILITE explosifs extrêmement difficile : explosif très difficile difficile facile
 
MACHINES - DD9G / D9G D9 / D8 D8 / D7 D7
 
PUISSANCE (CV) - 770 / 385 385 / 270 270 / 180 180
 
kW - 575 / 290 290 / 200 200 / 135 135
 
  
La matrice intervient pour 1/3 de l’indice (20 à 45 % selon la part de « matrice » affectée a la vitesse sismique)
+
La matrice intervient pour 1/3 de l’indice (20 à 45 % selon la part de « matrice » affectée a la vitesse sismique).<br />
 +
 
 
Les discontinuités comptent pour 2/3 de l’indice
 
Les discontinuités comptent pour 2/3 de l’indice
 
 
 
  
 
== MÉTHODE DE KIRSTEN (1982) ==
 
== MÉTHODE DE KIRSTEN (1982) ==
Ligne 69 : Ligne 52 :
 
Il propose un système de classification pour l’excavation des massifs rocheux basé sur l’indice suivant (Q system Barton):
 
Il propose un système de classification pour l’excavation des massifs rocheux basé sur l’indice suivant (Q system Barton):
  
N = Ms*(RQD/Jn)*Js*(Jr/Ja) ,
+
<math>N = Ms*(RQD/Jn)*Js*(Jr/Ja)</math> ,
 +
<br />
 
avec :
 
avec :
 
* Ms : Mass Strength Number (= Rc *densité/27 en KN/m3)
 
* Ms : Mass Strength Number (= Rc *densité/27 en KN/m3)
Ligne 76 : Ligne 60 :
 
* Js : valeur de la disposition relative des blocs inclinés selon la direction d’abattage (matériau intact : Js = 1)
 
* Js : valeur de la disposition relative des blocs inclinés selon la direction d’abattage (matériau intact : Js = 1)
 
* Ja : facteur d’altération du joint
 
* Ja : facteur d’altération du joint
Selon l’indice N, on évalue la facilité d’abattage par ripage sous la forme suivante :
+
Selon l’indice N, on évalue ainsi la facilité d’abattage par rippage :
+
RIPPAGE N
+
facile 1-10
+
difficile 10-100
+
très difficile 100-1.000
+
extrêmement difficile : explosifs 1.000-10.000
+
explosifs >10.000
+
 
   
 
   
 +
* facile :                       N = 1 à 10
 +
* difficile :                       N = 10 à 100
 +
* très difficile :               N = 100 à 1.000
 +
* extrêmement difficile :            N = 1.000 à 10.000
 +
* explosifs :                N >10.000
 +
 
== MÉTHODE D’ABDULLATIF ET CRUDEN (1983) ==
 
== MÉTHODE D’ABDULLATIF ET CRUDEN (1983) ==
  
Comme résultat d’une enquête menée sur 23 projets, ils ont estimé que l’excavation est possible jusqu’à un RMR de 30 et rippable jusqu’à 60. Les massifs considérés comme de "meilleure qualité" doivent faire l’objet de perforations avec usage d’explosifs.
+
Ces auteurs ont exploité des données provenant de 23 chantiers. L'exploitation de ces données a permis d'établir le graphique ci-dessous, exprimant Q[https://en.wikipedia.org/wiki/Q-system_%28geotechnical_engineering%29 Indice de Barton - Q] en fonction de l'indice [https://en.wikipedia.org/wiki/Rock_mass_rating RMR ou Rock Mass Rating]. Ils interprètent les résultats en estimant ainsi que l’excavation est possible par des moyens classiques jusqu’à un RMR de 30 et rippable jusqu’à 60. Les massifs considérés comme de "meilleure qualité" doivent faire l’objet de perforations avec usage d’explosifs.   
   
+
[[File:tableau abdullatif et cruden 1983.jpg|center|400px|thumb|techniques d'excavation en fonction des indices de qualité RMR et Q (Abdullatif et Cruden, 1983)]]
techniques d'excavation en fonction des indices de qualité RMR et Q (Abdullatif et Cruden, 1983)
+
+
  
 
== MÉTHODE DE SCOBLE ET MUFTUOGLU (1983) ==
 
== MÉTHODE DE SCOBLE ET MUFTUOGLU (1983) ==
  
 
Ceux-ci ont défini un indice d’excavabilité IE, en combinant 4 paramètres géomécaniques :  
 
Ceux-ci ont défini un indice d’excavabilité IE, en combinant 4 paramètres géomécaniques :  
Résistance à la compression simple
+
S la [[Wikigeotech:Compression uniaxiale roche|résistance à la compression simple]] ou la [[Wikigeotech:Essai Franklin|résistance entre pointe Is]]
Extension de l’altération
+
W représentant l'importance  de l’altération
Espacement des joints
+
S l'espacement des joints (en m)
Espacement des plans de stratifications
+
J l'épaisseur des strates (en m)
On a ainsi :
+
 
IE = W + S + J + B ,
+
On a ainsi :
 +
<math>IE = W + S + J + B</math>
 +
<br />
 +
 
 +
[[File:classe massif rocheux SCOBLE et MUFTUOGLU 1983.jpg|center|400px|thumb|système de classification des massifs rocheux, Scoble et Muftuoglu, 1983]]
 +
 
 +
En fonction de l'indice IE, ils proposent la classification suivante :
 +
[[File:classification SCOBLE et MUFTUOGLU 1983.jpg|center|400px|thumb|évaluation de la difficulté d'extraction selon la classe du massif rocheux, Scoble et Muftuoglu, 1983]]
 +
La matrice (altération / résistance) compte pour 38%.<br />
  
PARAMETRES CLASSES DE MASSIFS ROCHEUX
 
1 2 3 4 5
 
ALTERATION intense élevée moyenne légère nulle
 
NOTE (W) <0 5 15 20 25
 
RESISTANCE COMPRESSION SIMPLE (Mpa) < 20 20 - 40 40 - 60 60 - 100 > 100
 
RESISTANCE entre pointes (Mpa)  Is(50) < 0,5 0,5 - 1,5 1,5 - 2 2 - 3,5 > 3,5
 
NOTE (S) 0 10 15 20 25
 
SEPARATION DIACLASES (m) 0,3 0,6 - 1,5 0,6 - 1,5 1,5 - 2 > 2
 
NOTE (J) 5 15 30 45 50
 
TAILLE STRATES (m) < 0,1 0,1 - 0,3 0,3 - 0,6 0,6 - 1,5 > 1,5
 
NOTE (B) 0 5 10 20 30
 
En fonction de l’indice IE, ils proposent la classification suivante :
 
CLASSE EXCAVATION IE
 
1 très facile < 40
 
2 facile 40 - 50
 
3 moyennement difficile 50 - 60
 
4 difficile 60 - 70
 
5 très difficile 70 - 95
 
6 extrêmement difficile 95 - 100
 
7 marginale sans explosions > 100
 
La matrice (altération / résistance) compte pour 38%
 
 
Les discontinuités comptent pour 62%
 
Les discontinuités comptent pour 62%
  
Ligne 128 : Ligne 96 :
  
 
Ce système de classification empirique pour évaluer la facilité d’excavation des massifs rocheux combine les 4 paramètres suivants :
 
Ce système de classification empirique pour évaluer la facilité d’excavation des massifs rocheux combine les 4 paramètres suivants :
* Résistance sous charge ponctuelle
+
* La résistance sous charge ponctuelle ou [[Wikigeotech:Essai Franklin|résistance entre pointe Is]]
* Taille des blocs
+
* La taille des blocs
* Altération
+
* le degré d'altération des roches
* Disposition structurelle relative
+
* La disposition structurelle relative, évaluée par l'orientation des joints par rapport au sens d'extraction
 +
<br />
 
Ainsi l’indice d’excavabilité devient ici :
 
Ainsi l’indice d’excavabilité devient ici :
IE = (Is + Bs)*W*Js
+
<math>IE = (Is + Bs)*W*Js</math>
 
   
 
   
Classe I II III IV V
+
[[File:tableau HADJIGEORGIOU ET SCOBLE.jpg|center|400px|thumb|tableau d'évaluation de la difficulté d'extraction, HADJIGEORGIOU ET SCOBLE]]
Point load index < 0,5 0,5 – 1,5 1,5 – 2,0 2,0 – 3,5 > 3,5
+
Note (Is) 0 10 15 20 25
+
Taille blocsVolumetric joint countJv (J/m3) Très petits> 30 Petits30– 10 Moyens10 – 3 Grands3 – 1 Très grands1
+
Note (Bs) 5 15 30 45 50
+
Altération Complete forte modérée faible sain
+
Note (W) 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
+
Orientation des joints Très favorable favorable légèrement défavorable défavorable très défavorable
+
Note (Js) 0,5 0,7 1,0 1,3 1,5
+
IE = (Is + Bs)*W*Js <20 20-30 30-45 45-55 >55
+
FACILITE D’EXCAVATION très facile facile difficile très difficile explosifs
+
  
La matrice intervient pour environ 1/3 de l’indice
+
La matrice intervient pour environ 1/3 de l’indice.<br />
La fracturation intervient pour environ 2/3 de l’indice
+
 
 +
La fracturation intervient pour environ 2/3 de l’indice.
  
 
   
 
   
Ligne 159 : Ligne 119 :
 
* Degré d’abrasivité  
 
* Degré d’abrasivité  
 
Ainsi, ils ont proposé la classification suivante des massifs rocheux en fonction de leur rippabilité :
 
Ainsi, ils ont proposé la classification suivante des massifs rocheux en fonction de leur rippabilité :
PARAMETRES CLASSES DE MASSIFS ROCHEUX
 
1 2 3 4 5
 
RESISTANCE A LA TRACTION (MPa) <2 2-6 6-10 10-15 >15
 
NOTES 0-4 4-8 8-12 12-16 16-20
 
DEGRE D’ALTERATION complet élevé moyen léger nul
 
NOTES 0-4 4-8 8-12 12-16 16-20
 
DEGRE D’ABRASIVITE Très faible faible moyen élevé extrême
 
NOTES 0-4 4-8 8-12 12-16 16-20
 
ESPACEMENT ENTRE DISCONTINUITES (m) <0,06 0,06-0,3 0,3-1 1-2 >2
 
NOTES 0-10 10-20 20-30 30-40 40-50
 
NOTES TOTALES <22 22-44 44-66 66-88 >88
 
RIPPABILITE facile moyenne difficile marginale explosifs
 
TRACTEUR RECOMMANDE léger moyen lourd très lourd très lourd
 
PUISSANCE (kW) <150 150-250 250-350 >350 -
 
POIDS (t) <25 25-35 35-55 >55 -
 
  
La matrice (altération / résistance) compte pour 55%
+
[[File:tableau SINGH 1987.jpg|center|400px|thumb|tableau établi par SINGH, 1987]]
Les discontinuités comptent pour 45%
+
 
 +
La matrice (altération / résistance) compte pour 55%.<br />
 +
 
 +
Les discontinuités comptent pour 45%.
  
  
Ligne 183 : Ligne 131 :
 
== MÉTHODE DE PETTIFER ET FOOKE (1994) ==
 
== MÉTHODE DE PETTIFER ET FOOKE (1994) ==
  
Ils adaptent la méthode de Franklin sur la base de nombreux chantiers (> 100 cas).
+
Ces deux auteurs adaptent la méthode de Franklin sur la base de nombreux chantiers (> 100 cas).<br />
 
+
 
Les paramètres d’espacement de discontinuité sont à ajuster (entre + 20 et +40%) selon l’orientation de celles ci par rapport au travail de l’engin.
 
Les paramètres d’espacement de discontinuité sont à ajuster (entre + 20 et +40%) selon l’orientation de celles ci par rapport au travail de l’engin.
 
+
[[File:tableau PETTIFER ET FOOKE 1994.jpg|center|400px|tableau établi par PETTIFER ET FOOKE, 1994]]
 
   
 
   
If = 3/Jv
+
rappel :<br />
Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 (Si espacement des joints de la famille “i”)
+
  
+
<math>If = 3/Jv</math><br />
 +
 
 +
avec :<br />
 +
 
 +
<math>Jv = 1/S1+1/S2+1/S3</math> <br />
 +
 
 +
(S''i'' étant l'espacement des joints de la famille ''i'')
  
 
== MÉTHODE DE KAUSHIK (2008) ==
 
== MÉTHODE DE KAUSHIK (2008) ==
Ligne 201 : Ligne 153 :
 
* la puissance de la machine (originalité)
 
* la puissance de la machine (originalité)
  
Classe I II III IV V
+
[[File:table de KAUSHIK 2008.jpg|center|400px|thumb|classification de KAUSHIK, 2008]]
Résistance entre pointes (Is50) < 0,5 0,5 – 1,5 1,5 – 2,0 2,0 – 3,5 > 3,5
+
Note (Is) 5 10 15 20 25
+
Volumetric joint count (no/m3) > 30 30– 10 10 – 3 3 – 1 1
+
Note (Jv) 5 10 15 20 25
+
Abrasivité (CERCHAR) < 0,5 0,5 – 1,0 1,0 – 2,0 2,0 – 3,0 > 3,0
+
Note (Aw) 3 6 9 12 15
+
Direction de travail vis à vis direction de fracturation principale 72° - 90° 54° - 72° 36° - 54° 18° - 36° 0° - 18°
+
Note (Js) 3 6 9 12 15
+
Machine power (kW) > 1000 800 – 1000 600 – 800 400 – 600 < 400
+
Note (M) 4 8 12 16 20
+
  
Cuttability Index   
+
Cuttability Index <br />
CI= Is + Jv + Aw + Js + M
+
   
 +
<math>CI= Is + Jv + Aw + Js + M</math>
  
Cuttability index Possibility of ripping
+
Cuttability index et évaluation de la difficulté d'extraction (possibility of ripping)
50 > CI Very easy excavation
+
* 50 > CI extraction très facile (Very easy excavation)
50 < CI < 60 Easy excavation
+
* 50 < CI < 60 extraction facile (Easy excavation)
60 < CI < 70 Economic excavation
+
* 60 < CI < 70 extraction nécessitant des engins d'extraction peu rentables (Economic excavation)
70 < CI < 80 Difficult excavation, may be not economic
+
* 70 < CI < 80 extraction difficile, économiquement non rentable (Difficult excavation, may be not economic)
CI > 80 Surface miner should not be deployed
+
* CI > 80 extraction difficile nécessitant des énergies d'extraction supplémentaires (Surface miner should not be deployed)
  
Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 (Si espacement des joints de la famille “i”)
+
<math>Jv = 1/S1+1/S2+1/S3</math> <br />
 +
 
 +
avec S''i'' l'espacement des joints de la famille ''i''<br />
 +
 
 +
 
 +
Remarque : Une estimation de Jv (dans le système de barton - ou ''Q system'') peut être :<br />
 +
 
 +
<math>RQD = 115-3,3*Jv</math><br />
 +
 
 +
On peut estimer Rc = 21*Is (RC= 19,5 à 23*Is selon la nature du matériau)<br />
  
Remarque
 
Une estimation de Jv (Q system) peut être RQD=115-3,3 Jv
 
On peut estimer Rc=21*Is (RC= 19,5 à 23*Is selon la nature du matériau)
 
  
 
On notera également que le découpage angulaire montre 2 classes de 36° (perpendiculairement et parallèlement à la facturation principale ); les autres classes étant ouvertes de 18° seulement.
 
On notera également que le découpage angulaire montre 2 classes de 36° (perpendiculairement et parallèlement à la facturation principale ); les autres classes étant ouvertes de 18° seulement.
+
 
 
== MÉTHODE DE KIRMANLI (2009) ==
 
== MÉTHODE DE KIRMANLI (2009) ==
  
 
Adaptation des méthodes de Rzhevsky, Muftuoglu and Pasamehmetoglu
 
Adaptation des méthodes de Rzhevsky, Muftuoglu and Pasamehmetoglu
  
Paramètre / Classe 1 2 3 4 5
+
[[File:table KIRMANLI 2009.jpg|center|400px|thumb|classification de KIRMANLI, 2009]]
Resistance en compression (MPa) <20 20–40 40–60 60–100 >100
+
Note R 0 10 15 20 25
+
Altération Décomposé Fortement altéré Moyennement altéré Légèrement altéré sain
+
Note A 0 5 10 15 20
+
Vitesse sismique, (m/s) <1750 1750–2000 2000–2500 2500–3200 >3200
+
Note V 5 12 20 28 30
+
Espacement moyen des discontinuities (m) <0.1 0.1–0.5 0.5–1 1–1.5 >1.5
+
Note D 5 10 15 20 25
+
Espacement des bancs (m) <0.1 0.1–0.3 0.3–0.6 0.6–1.5 >1.5
+
Note E 0 5 10 20 30
+
DI = R+A+V+D+E <20 20–40 40–70 70–100 >100
+
Digging class Easy Medium Medium-hard Hard Very hard
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Excavabilité à la pelle hydraulique facile facile minage minage minage
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Cette méthode semble très “séduisante” dans son approche mais elle ne prend pas en compte l’espacement des discontinuités ; seulement la structure (nombre de familles) et l’état de surface des discontinuités.
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Cette méthode semble très “séduisante” dans son approche mais elle ne prend pas en compte l’espacement des discontinuités ; seulement la structure (nombre de familles) et l’état de surface des discontinuités.<br />
  
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Version actuelle en date du 27 novembre 2015 à 13:02

Sommaire

[modifier] Introduction

Le terrassement des déblais rocheux ne s'improvise pas et impose d'étudier spécifiquement la difficulté d'extraction des matériaux. On peut parler de l'excavabilité des massifs. Ceci nécessite une étude à part entière qui ne porte ni sur le réemploi ni sur la stabilité des talus ni sur le dimensionnement des arases. Il s'agit bien d'une étude spécifique qu'il s'agit de mener en appliquant les outils précisés dans cet article. L'approche est complexe et il existe une multitude de méthodes dont les principales en vigueur sont décrites ci-dessous. L'intérêt de ces études est de permettre le dimensionnement des ateliers d'extraction que l'entreprise de terrassement pourra mettre en œuvre. La difficulté d'extraction permet souvent de proposer des modes de rémunération différents[1] prenant en compte la gradation de la difficulté. Ainsi, il est souvent fait mention de deux catégories de matériaux : les déblais de catégorie 1 et les déblais de catégorie 2. Dans la réalité, les matériaux ne se classent pas automatiquement dans une ou l'autre des catégories, et le simple fait de parler de déblais rocheux ne suffit pas pour envisager une rémunération de type déblai de catégorie 2. Il est également possible de rémunérer l'exécution d'un déblai toutes sujétions comprises en laissant à l'entreprise le soin d'évaluer la difficulté du terrassement sur la base des données géotechniques fournies en général dans le dossier d'appel d'offre.
Ne pas envisager d'étude spécifique pour ce sujet entraîne une prise de risque géotechnique non négligeable pouvant se solder par des réclamations d'entreprises justifiées par le manque d'informations géotechniques fournies dans le dossier d'appel d'offre.

On trouveras ci dessous une bibliographie des méthodes d'évaluation des difficultés d'extraction; présentée dans un ordre chronologique. La diversité apparente des approches est en grande partie liée aux spécificités des études initiales (tunnels, mines de charbon à ciel ouvert , etc..) qui en limite l'extrapolation aux problémes de terrassements rocheux des infrastructures. Toutefois deux types de paramètres restent dominants : ceux liés à la résistance et dureté de la roche, et ceux liés à la fracturation; dans des proportions variables.

[modifier] MÉTHODE D’ATKINSON (1977)

Il est proposé des zones d’application pour chaque type de machine en fonction exclusivement de la résistance à la compression simple des roches.

domaines d'utilisation des machines en fonction de la résistance à la compression (Atkinson, 1977)


Il faut préciser que les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis l'établissement de ce tableau.

[modifier] MÉTHODE DE FRANKLIN( 1971)

Il a proposé de classer les massifs rocheux en fonction de 2 paramètres :

  • Is : indice de résistance sous charge ponctuelle (essai Franklin).
  • If : indice d’espacement entre les fractures.

Ceci donne lieu à une classification du type graphique pour l’étude des méthodes d’excavation (de manière générale, on ne spécifie pas le type de machine), ainsi que des relations entre Is et If et d’autres paramètres géomécaniques.

classification des massifs rocheux en fonction de leur excavabilité (Franklin et al, 1971)
  • If = 3/Jv
  • Jv = 1/S1+1/S2+1/S3

(avec Si l'espacement des joints de la famille i)

Il convient de préciser que les caractéristiques des machines ont fortement évolués depuis l'élaboration de ce tableau. On peut également établir un lien entre la résistance en compression et l'indice Is tel que
Rc = a × Is (a pouvant varier entre 19,5 et 23 selon la nature du matériaux)

[modifier] MÉTHODE DE WEAVER (1975)

Cet auteur a déterminé le degré de rippabilité d’un massif rocheux grâce à la valorisation de 7 facteurs, dont les plus importants sont :

  • L’espacement entre joints
  • Vitesse sismique
  • Orientation / direction des discontinuités
  • Dureté

Ceci donne lieu à une table où sont proposés certains types de machines en fonction de ces paramètres :

table de Weaver, 1975)


La matrice intervient pour 1/3 de l’indice (20 à 45 % selon la part de « matrice » affectée a la vitesse sismique).

Les discontinuités comptent pour 2/3 de l’indice

[modifier] MÉTHODE DE KIRSTEN (1982)

Il propose un système de classification pour l’excavation des massifs rocheux basé sur l’indice suivant (Q system Barton):

$ N = Ms*(RQD/Jn)*Js*(Jr/Ja) $ ,
avec :

  • Ms : Mass Strength Number (= Rc *densité/27 en KN/m3)
  • RQD : Rock Quality Designation (%)
  • Jn, Jr : paramètres du système de Barton
  • Js : valeur de la disposition relative des blocs inclinés selon la direction d’abattage (matériau intact : Js = 1)
  • Ja : facteur d’altération du joint

Selon l’indice N, on évalue ainsi la facilité d’abattage par rippage :

  • facile : N = 1 à 10
  • difficile : N = 10 à 100
  • très difficile : N = 100 à 1.000
  • extrêmement difficile : N = 1.000 à 10.000
  • explosifs : N >10.000

[modifier] MÉTHODE D’ABDULLATIF ET CRUDEN (1983)

Ces auteurs ont exploité des données provenant de 23 chantiers. L'exploitation de ces données a permis d'établir le graphique ci-dessous, exprimant QIndice de Barton - Q en fonction de l'indice RMR ou Rock Mass Rating. Ils interprètent les résultats en estimant ainsi que l’excavation est possible par des moyens classiques jusqu’à un RMR de 30 et rippable jusqu’à 60. Les massifs considérés comme de "meilleure qualité" doivent faire l’objet de perforations avec usage d’explosifs.

techniques d'excavation en fonction des indices de qualité RMR et Q (Abdullatif et Cruden, 1983)

[modifier] MÉTHODE DE SCOBLE ET MUFTUOGLU (1983)

Ceux-ci ont défini un indice d’excavabilité IE, en combinant 4 paramètres géomécaniques :

On a ainsi : $ IE = W + S + J + B $

système de classification des massifs rocheux, Scoble et Muftuoglu, 1983

En fonction de l'indice IE, ils proposent la classification suivante :

évaluation de la difficulté d'extraction selon la classe du massif rocheux, Scoble et Muftuoglu, 1983

La matrice (altération / résistance) compte pour 38%.

Les discontinuités comptent pour 62%

[modifier] MÉTHODE DE HADJIGEORGIOU ET SCOBLE

Ce système de classification empirique pour évaluer la facilité d’excavation des massifs rocheux combine les 4 paramètres suivants :

  • La résistance sous charge ponctuelle ou résistance entre pointe Is
  • La taille des blocs
  • le degré d'altération des roches
  • La disposition structurelle relative, évaluée par l'orientation des joints par rapport au sens d'extraction


Ainsi l’indice d’excavabilité devient ici : $ IE = (Is + Bs)*W*Js $

tableau d'évaluation de la difficulté d'extraction, HADJIGEORGIOU ET SCOBLE

La matrice intervient pour environ 1/3 de l’indice.

La fracturation intervient pour environ 2/3 de l’indice.


[modifier] MÉTHODE DE SINGH (1987)

Avec l’aide de ses collaborateurs, il a défini un nouvel indice de rippabilité IR, afin d’évaluer la facilité avec laquelle a lieu l’abattage mécanique. Les paramètres pris en considération sont les suivants :

  • L’espacement entre discontinuités
  • Résistance à la traction
  • Degré d’altération
  • Degré d’abrasivité

Ainsi, ils ont proposé la classification suivante des massifs rocheux en fonction de leur rippabilité :

tableau établi par SINGH, 1987

La matrice (altération / résistance) compte pour 55%.

Les discontinuités comptent pour 45%.



[modifier] MÉTHODE DE PETTIFER ET FOOKE (1994)

Ces deux auteurs adaptent la méthode de Franklin sur la base de nombreux chantiers (> 100 cas).
Les paramètres d’espacement de discontinuité sont à ajuster (entre + 20 et +40%) selon l’orientation de celles ci par rapport au travail de l’engin.

tableau établi par PETTIFER ET FOOKE, 1994

rappel :

$ If = 3/Jv $

avec :

$ Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 $

(Si étant l'espacement des joints de la famille i)

[modifier] MÉTHODE DE KAUSHIK (2008)

Cette méthode multiparamètre intègre :

  • la résistance,
  • la fracturation
  • l’abrasivité
  • la direction de travail vis à vis de la structure
  • la puissance de la machine (originalité)
classification de KAUSHIK, 2008

Cuttability Index

$ CI= Is + Jv + Aw + Js + M $

Cuttability index et évaluation de la difficulté d'extraction (possibility of ripping)

  • 50 > CI extraction très facile (Very easy excavation)
  • 50 < CI < 60 extraction facile (Easy excavation)
  • 60 < CI < 70 extraction nécessitant des engins d'extraction peu rentables (Economic excavation)
  • 70 < CI < 80 extraction difficile, économiquement non rentable (Difficult excavation, may be not economic)
  • CI > 80 extraction difficile nécessitant des énergies d'extraction supplémentaires (Surface miner should not be deployed)

$ Jv = 1/S1+1/S2+1/S3 $

avec Si l'espacement des joints de la famille i


Remarque : Une estimation de Jv (dans le système de barton - ou Q system) peut être :

$ RQD = 115-3,3*Jv $

On peut estimer Rc = 21*Is (RC= 19,5 à 23*Is selon la nature du matériau)


On notera également que le découpage angulaire montre 2 classes de 36° (perpendiculairement et parallèlement à la facturation principale ); les autres classes étant ouvertes de 18° seulement.

[modifier] MÉTHODE DE KIRMANLI (2009)

Adaptation des méthodes de Rzhevsky, Muftuoglu and Pasamehmetoglu

classification de KIRMANLI, 2009

Cette classification ne fait pas apparaître le rippage.

La matrice intervient pour environ 35 à 58% dans l’indice.

La fracturation intervient pour 42 à 65 % environ dans l’indice.


[modifier] MÉTHODE TSIMBAOS ET SAROGLOU (2010)

Méthode développée en Grèce basée sur la description :

  • de l’organisation des discontinuités (nombre de famille)
  • de l’état de surface des discontinuités (altération des joints)
  • la résistance
classification TSIMBAOS ET SAROGLOU, 2010

Cette méthode semble très “séduisante” dans son approche mais elle ne prend pas en compte l’espacement des discontinuités ; seulement la structure (nombre de familles) et l’état de surface des discontinuités.

2 chartes sont définies selon la résistance (Is ≥ 3 Mpa soit Rc ≥ 70 Mpa)

Proposed GSI chart for excavatability of rock masses (Is50 < 3 MPa)
Proposed GSI chart for excavatability of rock masses (Is50 ≥ 3 MPa)



































[modifier] MÉTHODE CATERPILLAR

Le fabricant de machine propose des tables adaptées à chaque engin en fonction de la nature des matériaux et de la seule vitesse sismique. Caterpillar attire l’attention des utilisateurs sur les limites de la prise en compte de la seule vitesse sismique.


table caterpillar

Cette méthode est majoritairement utilisée en France par les entreprises malgré les limites clairement annoncées.

[modifier] PRATIQUE DES LRPC

La pratique des LRPC est toujours largement appuyée sur l’expérience locale. Elle est basée sur :

  • l'application des tables Caterpillar tempérée par l’expérience locale
  • l’intégration d’une analyse de la fracturation par le RQD
  • la mise en pratique de méthodes associant la fracturation (RQD, ID), l’étude de l'altération de la matrice et une description de la typologie de la frange altérée,
  • l'interprétation de méthodes combinant : la sismique réfraction, la diagraphie microsismique, les paramètres de forage et les essais sur échantillons (Rc et Vp).

Pour cette dernière catégorie l’usage des indices AFTES IC et ICm, ainsi que des corrélations entre microsismique et fracturation sont souvent combinées.

Une limite de rippabilité souvent prise en compte est liée un espacement de discontinuité de l’ordre de 30 cm. D’où l’utilisation que l’on peut rencontrer d’un indice RQD300 (seuil de prise en compte à 30 cm au lieu des 10 cm standard).

[modifier] Références

  1. CFTR (2002). Terrassement à l’explosif dans les travaux routiers. Guide technique. Ed. Setra. 127 pages.
Outils personnels