Dépôts de temps sec (HU) : Différence entre versions
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Dans le domaine de l'hydrologie et de l'assainissement ce terme désigne les déchets, poussières et particules qui s’accumulent sur le sol, dans les caniveaux (et même parfois à l'intérieur du réseau) pendant les périodes de [[Temps sec (HU)|temps sec]]. On l'utilise également pour parler de façon plus spécifique des polluants qui sont associés à ces déchets, poussières ou particules. | Dans le domaine de l'hydrologie et de l'assainissement ce terme désigne les déchets, poussières et particules qui s’accumulent sur le sol, dans les caniveaux (et même parfois à l'intérieur du réseau) pendant les périodes de [[Temps sec (HU)|temps sec]]. On l'utilise également pour parler de façon plus spécifique des polluants qui sont associés à ces déchets, poussières ou particules. | ||
− | + | Curieusement, il est principalement employé lorsque l'on s'intéresse à la pollution des rejets urbains de temps de pluie. | |
==Origine des dépôts de temps sec et des polluants qui leur sont associés == | ==Origine des dépôts de temps sec et des polluants qui leur sont associés == | ||
− | Pendant les périodes de temps sec, de très nombreux polluants sont émis sous des formes variées. On distingue assez classiquement | + | Pendant les périodes de temps sec, de très nombreux polluants sont émis sous des formes variées et de très nombreux dépôts s’accumulent sur la ville. On distingue assez classiquement, les dépôts atmosphériques des autres dépôts. |
+ | * Les dépôts atmosphériques correspondent à des polluants qui ont été originellement émis dans l’atmosphère et qui se sont ensuite déposés sur le sol. Certains ont pu parcourir de très grandes distances et il est donc possible de les retrouver très loin de leur lieu d’émission. Du fait de leur mobilité ils se répartissent de façon relativement homogène dans l’espace. Leurs origines sont diverses. Elles peuvent être naturelles (érosion éolienne, volcans, végétation, etc.) ou anthropiques (émissions industrielles, circulation automobile, chauffage, épandages agricoles de pesticides, etc.). Les polluants sont émis dans l'atmosphère soit sous forme particulaire soit sous forme gazeuse. Même dans ce dernier cas beaucoup sont rapidement adsorbés sur des particules et sont donc susceptibles de se déposer. | ||
+ | * Les autres dépôts proviennent d'une multitude de sources (chantiers, rejets plus ou moins volontaires, végétation, animaux, poubelles non étanches, nettoyage des places de marchés, etc.). Ils sont pour leur part souvent concentrés dans certains lieux particuliers. | ||
− | + | Cette distinction entre dépôts atmosphériques et autres dépôts est cependant un peu arbitraire. En effet : | |
− | + | * la mobilité des polluants atmosphériques est en réalité très variable : certains du fait de leur densité se déposent à quelques dizaines de mètres de leur lieu d’émission alors que d’autres peuvent rester très longtemps en suspension dans l’air et parcourir des milliers de kilomètres ; | |
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* certains dépôts très légers, papiers ou plastiques par exemple, bien que n’étant pas émis dans l’atmosphère, peuvent cependant être déplacés sur de grandes distances par le vent. | * certains dépôts très légers, papiers ou plastiques par exemple, bien que n’étant pas émis dans l’atmosphère, peuvent cependant être déplacés sur de grandes distances par le vent. | ||
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+ | * les polluants associés à la pluie ; | ||
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+ | * l'érosion des surfaces urbaines. | ||
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==Localisation préférentielle des dépôts de temps sec== | ==Localisation préférentielle des dépôts de temps sec== | ||
− | En général on trouve les particules les plus grossières en bordure des routes et dans les caniveaux, tandis que les poussières plus fines sont réparties sur tous les types de surface, même si le trafic provoque le transport des particules plus fines en direction de la bordure de trottoir. | + | En général on trouve les particules les plus grossières en bordure des routes et dans les caniveaux, tandis que les poussières plus fines sont réparties sur tous les types de surface, même si le trafic automobile provoque le transport des particules plus fines en direction de la bordure de trottoir. |
[[File:BC_bouche_egour_sale.JPG|400px|center|thumb|<center>''Les caniveaux, en particulier à proximité immédiate des avaloirs et des bouches d'égout, sont les lieux préférentiels sur lesquels s'accumulent les dépôts de temps sec ; crédit photo Bernard Chocat.''</center>]] | [[File:BC_bouche_egour_sale.JPG|400px|center|thumb|<center>''Les caniveaux, en particulier à proximité immédiate des avaloirs et des bouches d'égout, sont les lieux préférentiels sur lesquels s'accumulent les dépôts de temps sec ; crédit photo Bernard Chocat.''</center>]] |
Version du 19 février 2021 à 11:01
Traduction anglaise : Dry deposition
Dernière mise à jour : 18/02/2021
Dans le domaine de l'hydrologie et de l'assainissement ce terme désigne les déchets, poussières et particules qui s’accumulent sur le sol, dans les caniveaux (et même parfois à l'intérieur du réseau) pendant les périodes de temps sec. On l'utilise également pour parler de façon plus spécifique des polluants qui sont associés à ces déchets, poussières ou particules.
Curieusement, il est principalement employé lorsque l'on s'intéresse à la pollution des rejets urbains de temps de pluie.
Sommaire |
Origine des dépôts de temps sec et des polluants qui leur sont associés
Pendant les périodes de temps sec, de très nombreux polluants sont émis sous des formes variées et de très nombreux dépôts s’accumulent sur la ville. On distingue assez classiquement, les dépôts atmosphériques des autres dépôts.
- Les dépôts atmosphériques correspondent à des polluants qui ont été originellement émis dans l’atmosphère et qui se sont ensuite déposés sur le sol. Certains ont pu parcourir de très grandes distances et il est donc possible de les retrouver très loin de leur lieu d’émission. Du fait de leur mobilité ils se répartissent de façon relativement homogène dans l’espace. Leurs origines sont diverses. Elles peuvent être naturelles (érosion éolienne, volcans, végétation, etc.) ou anthropiques (émissions industrielles, circulation automobile, chauffage, épandages agricoles de pesticides, etc.). Les polluants sont émis dans l'atmosphère soit sous forme particulaire soit sous forme gazeuse. Même dans ce dernier cas beaucoup sont rapidement adsorbés sur des particules et sont donc susceptibles de se déposer.
- Les autres dépôts proviennent d'une multitude de sources (chantiers, rejets plus ou moins volontaires, végétation, animaux, poubelles non étanches, nettoyage des places de marchés, etc.). Ils sont pour leur part souvent concentrés dans certains lieux particuliers.
Cette distinction entre dépôts atmosphériques et autres dépôts est cependant un peu arbitraire. En effet :
- la mobilité des polluants atmosphériques est en réalité très variable : certains du fait de leur densité se déposent à quelques dizaines de mètres de leur lieu d’émission alors que d’autres peuvent rester très longtemps en suspension dans l’air et parcourir des milliers de kilomètres ;
- certains dépôts très légers, papiers ou plastiques par exemple, bien que n’étant pas émis dans l’atmosphère, peuvent cependant être déplacés sur de grandes distances par le vent.
Importance relative des dépôts de temps sec dans la pollution des eaux de ruissellement
Les polluants présents dans les eaux de ruissellement (avant qu'elles ne pénètrent dans le système d'assainissement lui-même) proviennent de trois sources différentes :
- les polluants associés à la pluie ;
- la remobilisation des dépôts de temps sec ;
- l'érosion des surfaces urbaines.
Localisation préférentielle des dépôts de temps sec
En général on trouve les particules les plus grossières en bordure des routes et dans les caniveaux, tandis que les poussières plus fines sont réparties sur tous les types de surface, même si le trafic automobile provoque le transport des particules plus fines en direction de la bordure de trottoir.
Dynamique de dépôt
Le taux d'accumulation des sédiments est fonction de toutes les activités associées à la vie des rues et celles-ci sont fortement variables. L'accumulation des dépôts a deux composantes : une composante dynamique, pour laquelle l'accumulation et la reprise des sédiments sont dans un état d'équilibre dynamique, et une composante permanente, qui correspond à un stockage permanent fonction de la texture et de l'état de surface de la rue ; Cette composante n'est que peu sensible à un enlèvement par la pluie ou par un nettoyage conventionnel. L'accumulation totale est donc la somme du stockage permanent et de la quantité supplémentaire accumulée depuis le dernier nettoyage par la pluie ou par un autre moyen. Le nettoyage des rues joue un rôle relatif. On estime que seulement la moitié des particules les plus fines (sur lesquelles sont fixés la majorité des polluants) sont enlevées par le balayage des voiries.
Modélisation du dépôt
Plusieurs relations représentant l'accumulation des sédiments ont été développées empiriquement à partir d'observations. En général elles prennent en compte une croissance tendant asymptotiquement vers une valeur maximum, valeur pour laquelle un équilibre s'établit entre l'accumulation et la reprise. L'utilisation de n'importe lequel de ces modèles nécessite impérativement des mesures locales et un calage.
En tout état de cause les dépôts de temps sec ne représentent qu’une partie des polluants mobilisés au moment des pluies. Les deux autres sources principales sont l’érosion des surfaces urbaines et le lessivage de l’atmosphère pendant la pluie.
Nota : Le mot anglais « dust and dirt », littéralement : « poussières et saletés » n’a pas réellement d’équivalent en français. Il désigne tout ce qui, sur la surface de la ville, est potentiellement mobilisable par le ruissellement pluvial : retombées sèches (dry deposition), retombées humides (wet deposition), produits provenant de la corrosion, de l’érosion des surfaces et de toutes les autres sources de déchets, qu’elles soient humaines, animales ou végétales.