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Méthode des volumes (HU) : Différence entre versions

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<u>Dernière mise à jour</u> : 14/06/2021
 
<u>Dernière mise à jour</u> : 14/06/2021
  
Méthode simplifiée permettant de déterminer le volume de stockage des [[Bassin de retenue (HU)|bassins de retenue]]. On parle parfois de méthode des courbes enveloppes.
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Méthode simplifiée permettant de déterminer le volume de stockage des [[Bassin de retenue (HU)|bassins de retenue]] ou autre ouvrages de stockage-infiltration. On parle parfois de méthode des courbes enveloppes.
  
 
==Hypothèses de départ==
 
==Hypothèses de départ==
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La méthode repose sur les hypothèses suivantes :
 
La méthode repose sur les hypothèses suivantes :
 
* le débit de fuite de l'ouvrage de stockage est supposé constant ;
 
* le débit de fuite de l'ouvrage de stockage est supposé constant ;
* il y a transfert instantané de la pluie à l'ouvrage de retenue. Les phénomènes d'amortissement dus au ruissellement sur le bassin sont donc négligés. Cela veut dire que cette méthode ne sera applicable que pour des bassins versants relativement petits.
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* il y a transfert instantané de la pluie à l'ouvrage de retenue ; les phénomènes d'amortissement dus au ruissellement sur le bassin sont donc négligés ; cela veut dire que cette méthode ne sera applicable que pour des bassins versants relativement petits ;
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* les différentes grandeurs (débit de fuite et volume de l'ouvrage) sont adimensionnalisée en les divisant par la [[Surface active (HU)|surface active]] du bassin versant, on raisonne ainsi en [[Débit spécifique (HU)|débit spécifique]] (de dimension L.T<sup>-1</sup>) et en volume spécifique (qui a la dimension d'une hauteur d'eau L).
  
 
==Principes de la méthode==
 
==Principes de la méthode==
  
La méthode des volumes diffère de la méthode des pluies par le fait que l'on essaye de mieux prendre en compte la réalité de la distribution temporelle des apports dans la retenue. Pour ce faire, on considère qu'un épisode pluvieux ne se termine qu'à la fin de la vidange (théorique) de la retenue.
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La méthode des volumes essaye de prendre en compte la distribution temporelle des apports dans l'ouvrage de stockage en utilisant un traitement voisin de la méthode des pluies appliqué à une série chronologique de pluies réelles observées. La figure 1 illustre graphiquement le traitement statistique effectué sur les données. On trace sur un graphe temporel le cumul des volumes (exprimées en hauteurs de pluie) produits successivement par chaque pluie ainsi que le cumul des volumes (également exprimés en hauteurs d'eau) évacués, avec l'hypothèse d'un débit de fuite constant tant qu'il y a de l'eau dans l'ouvrage. La vidange se termine donc que lorsque l'ouvrage est vide et plusieurs événements successifs peuvent se cumuler. La différence, à chaque instant, entre la hauteur produite et la hauteur évacuée: ΔH(t, qs) doit être stockée dans l'ouvrage.  
  
Une des façons les plus courantes pour dépouiller les données consiste à cumuler les hauteurs d'eau par année (voir la figure 1).
 
  
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[[File:methode des volumes 1.JPG|400px|thumb|center|<center>''<u>Figure 1</u> : Courbe des hauteurs à stocker en fonction du temps''</center>]]
Figure 1 : Courbe des hauteurs cumulées sur une année.
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Pour chaque année i, pour chaque épisode pluvieux j et pour chaque débit spécifique qs , on calcule la hauteur *hij (qs) (différence entre la courbe des hauteurs cumulées pour chaque épisode et la courbe d'évacuation qs.t ), on détermine les valeurs maximales annuelles et on réalise ensuite le classement fréquentiel sur ces valeurs maximales. On peut ainsi construire un graphe *hmax (qs , T) en fonction de qs et T (voir la figure 2).
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On peut en déduire la valeur maximum ΔHmax(i, qs), soit pour l'événement i si on raisonne par événement, soit pour la période de temps i si on raisonne par période de temps (par exemple par jour, par mois, par année). Le choix du mode de dépouillement (raisonner par événements ou par période de temps) conditionne les résultats et en particulier la façon d'en déduire un risque de dépassement d'une hauteur (''i.e.'' d'un volume).
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Une des façons les plus courantes d'effectuer ce traitement, qui est correcte pour les grandes périodes de retour (supérieure à 1 an), consiste à travailler par année. Pour chaque année i et pour chaque débit spécifique qs , on calcule ainsi la hauteur Δhmax(i, qs) qui représente la plus grande différence observée pendant l'année i entre la courbe des hauteurs apportées et celles des hauteur évacuées. On réalise ensuite le classement fréquentiel de ces valeurs maximales de façon à construire un graphe Δhmax (qs , T) en fonction de qs et T (voir la figure 2).
 
   
 
   
  
Figure 2 : Courbes permettant la détermination de la hauteur spécifique.
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[[File:methode des volumes 2.JPG|400px|thumb|center|<center>''<u>Figure 2</u> : Courbe des hauteurs à stocker en fonction du débit spécifique de vidange et de la période de retour''</center>]]
  
 
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C'est cette méthode qui a été utilisée pour construire les abaques de l'[[Instruction technique (HU)|Instruction technique de 1977]] qui propose des courbes moyennes sur les grandes régions pluviométriques.
Le volume à stocker est alors déterminé par la relation :
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avec V : volume stocké (en m3) ;
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*hmax : hauteur cumulée maximum (en mm) ;
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Sa : surface active (en ha).
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Sa est la surface active d'apport du bassin (la même que celle définie dans la méthode des pluies). C'est le principe de construction des abaques de la  méthode recommandée dans l'Instruction technique de 1977 qui propose des courbes moyennes sur les grandes régions pluviométriques.
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==Comparaison de la méthode des pluie et de la méthode des volumes==
 
==Comparaison de la méthode des pluie et de la méthode des volumes==
  
Des comparaisons ont été menées sur des séries pluviométriques longues des stations Montpellier Bel Air et Paris-Montsouris mettant en évidence le fait que la méthode des volumes donnait des valeurs supérieures à celles de la méthode des pluies.
 
 
Les résultats obtenus sur la station Montpellier Bel air à partir d'enregistrements pluviographiques effectués sur 52 ans montrent des écarts de capacité entre les deux méthodes, pour une période de retour de 10 ans, variant de 5 à 50% [Raous, 1983].
 
 
On comprend bien intuitivement pourquoi. Dans la méthode des pluies, on isole et on extrait les événements "intéressants" d'une série pluviométrique complète, on perd alors la notion de succession des pluies. Or pour certains débits de fuite, et compte tenu du temps de vidange, plusieurs épisodes pluvieux peuvent se produire successivement, la deuxième pluie se produisant alors que le bassin n'est pas complètement vidangé de la première.
 
 
L'Instruction technique de 1977 [Ministères, 1977] propose des abaques, permettant d'utiliser cette méthode pour chacune des trois régions pluviométriques. Ces abaques ont été établis à partir de séries de mesures faites sur un nombre très réduit de postes pluviométriques. Leur extension à l'ensemble d'une région pluviométrique n'est pas sans risque du fait de l'hétérogénéité de la pluviométrie à l'intérieur d'une même région, mais également, pour les périodes de retour longues, du fait de la faible longueur des séries de mesures utilisées. Par exemple, à Lyon, ces abaques peuvent conduire à un sous-dimensionnement des ouvrages de l'ordre de 30% si le débit de vidange est faible.
 
  
 
Il est donc conseillé de faire un effort important pour rassembler des données pluviométriques de bonne qualité et de privilégier la méthode des débits. Voir Bassin de retenue.
 
Il est donc conseillé de faire un effort important pour rassembler des données pluviométriques de bonne qualité et de privilégier la méthode des débits. Voir Bassin de retenue.

Version du 14 juin 2021 à 18:03

Traduction anglaise : Volumes design method

Dernière mise à jour : 14/06/2021

Méthode simplifiée permettant de déterminer le volume de stockage des bassins de retenue ou autre ouvrages de stockage-infiltration. On parle parfois de méthode des courbes enveloppes.

Hypothèses de départ

La méthode repose sur les hypothèses suivantes :

  • le débit de fuite de l'ouvrage de stockage est supposé constant ;
  • il y a transfert instantané de la pluie à l'ouvrage de retenue ; les phénomènes d'amortissement dus au ruissellement sur le bassin sont donc négligés ; cela veut dire que cette méthode ne sera applicable que pour des bassins versants relativement petits ;
  • les différentes grandeurs (débit de fuite et volume de l'ouvrage) sont adimensionnalisée en les divisant par la surface active du bassin versant, on raisonne ainsi en débit spécifique (de dimension L.T-1) et en volume spécifique (qui a la dimension d'une hauteur d'eau L).

Principes de la méthode

La méthode des volumes essaye de prendre en compte la distribution temporelle des apports dans l'ouvrage de stockage en utilisant un traitement voisin de la méthode des pluies appliqué à une série chronologique de pluies réelles observées. La figure 1 illustre graphiquement le traitement statistique effectué sur les données. On trace sur un graphe temporel le cumul des volumes (exprimées en hauteurs de pluie) produits successivement par chaque pluie ainsi que le cumul des volumes (également exprimés en hauteurs d'eau) évacués, avec l'hypothèse d'un débit de fuite constant tant qu'il y a de l'eau dans l'ouvrage. La vidange se termine donc que lorsque l'ouvrage est vide et plusieurs événements successifs peuvent se cumuler. La différence, à chaque instant, entre la hauteur produite et la hauteur évacuée: ΔH(t, qs) doit être stockée dans l'ouvrage.


Figure 1 : Courbe des hauteurs à stocker en fonction du temps

On peut en déduire la valeur maximum ΔHmax(i, qs), soit pour l'événement i si on raisonne par événement, soit pour la période de temps i si on raisonne par période de temps (par exemple par jour, par mois, par année). Le choix du mode de dépouillement (raisonner par événements ou par période de temps) conditionne les résultats et en particulier la façon d'en déduire un risque de dépassement d'une hauteur (i.e. d'un volume).

Une des façons les plus courantes d'effectuer ce traitement, qui est correcte pour les grandes périodes de retour (supérieure à 1 an), consiste à travailler par année. Pour chaque année i et pour chaque débit spécifique qs , on calcule ainsi la hauteur Δhmax(i, qs) qui représente la plus grande différence observée pendant l'année i entre la courbe des hauteurs apportées et celles des hauteur évacuées. On réalise ensuite le classement fréquentiel de ces valeurs maximales de façon à construire un graphe Δhmax (qs , T) en fonction de qs et T (voir la figure 2).


Figure 2 : Courbe des hauteurs à stocker en fonction du débit spécifique de vidange et de la période de retour

C'est cette méthode qui a été utilisée pour construire les abaques de l'Instruction technique de 1977 qui propose des courbes moyennes sur les grandes régions pluviométriques.


Comparaison de la méthode des pluie et de la méthode des volumes

Il est donc conseillé de faire un effort important pour rassembler des données pluviométriques de bonne qualité et de privilégier la méthode des débits. Voir Bassin de retenue.

Bibliographie :

  • [Desbordes, 1975b] : Desbordes M. ; " Quelques méthodes de calcul des bassins de rétention des eaux pluviales. " ; Centre belge d’étude et de documentation des eaux ; N°377 ; Avril 1975.
  • [Ministères, 1977] : Ministère de la culture et de l'environnement, Ministère de l'équipement et de l'aménagement du territoire, Ministère de l'agriculture, Ministère de la santé et de la sécurité sociale ; "Instruction technique relative aux réseaux d'assainissement des agglomérations" ; IT 77 284 INT ; Imprimerie nationale ; Paris ; 62 p + annexes ; 1977.


Voir aussi : Méthode des débits, Méthode des pluies.

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