S'abonner à un flux RSS
 

Déconnexion des surfaces imperméables (HU) : Différence entre versions

De Wikhydro
(Que faire de l’eau produite par les surfaces aménagées)
(Que faire de l’eau produite par les surfaces aménagées)
Ligne 59 : Ligne 59 :
 
* <u>L’atmosphère</u>  : cette solution est toujours disponible mais la capacité d'évaporation, comme celle d’évapotranspiration de la végétation, est faible, particulièrement en hiver ; l’eau doit rester stockée longtemps et les volumes de stockage intermédiaires nécessaires peuvent être importants ;  
 
* <u>L’atmosphère</u>  : cette solution est toujours disponible mais la capacité d'évaporation, comme celle d’évapotranspiration de la végétation, est faible, particulièrement en hiver ; l’eau doit rester stockée longtemps et les volumes de stockage intermédiaires nécessaires peuvent être importants ;  
 
* <u>Un milieu de surface naturel</u>  c’est la solution classique du réseau séparatif, cette solution ne résout que partiellement les problèmes évoqués précédemment ;
 
* <u>Un milieu de surface naturel</u>  c’est la solution classique du réseau séparatif, cette solution ne résout que partiellement les problèmes évoqués précédemment ;
* <u>Un réseau séparatif dédié</u>  alimentant un ouvrage de gestion alternative « au bout du tuyau » (par exemple un bassin d’infiltration) ; cette solution nécessite que la collectivité est préalablement développé un tel dispositif.
+
* <u>Un réseau séparatif dédié</u>  alimentant un ouvrage de gestion alternative « au bout du tuyau » (par exemple un bassin d’infiltration) ; cette solution nécessite que la collectivité ait préalablement développé un tel dispositif.
  
 
Il est à noter que des exutoires différents peuvent être utilisés conjointement (par exemple en fonction de l’importance de l’événement pluvieux) ; il est même envisageable qu’une partie de l’eau de pluie continue à être transférée au réseau initial.
 
Il est à noter que des exutoires différents peuvent être utilisés conjointement (par exemple en fonction de l’importance de l’événement pluvieux) ; il est même envisageable qu’une partie de l’eau de pluie continue à être transférée au réseau initial.

Version du 31 octobre 2022 à 18:01

Traduction anglaise : Deconnexion of impervious areas

mot en chantier

Dernière mise à jour : 31/10/2022

Stratégie de gestion des eaux pluviales urbaines consistant à supprimer les liaisons directes entre les surfaces aménagées, généralement imperméables, et le réseau collectif d’assainissement pluvial ou unitaire et à favoriser l’écoulement des eaux qu’elles produisent par temps de pluie vers un autre exutoire.

Sommaire

Quelques précisions de vocabulaire

Surfaces imperméables ou surfaces aménagées ?

Dans un milieu urbain on confond souvent les surfaces imperméables et les surfaces aménagées. Cette analogie est vraie pour les bâtiments qui sont bien évidemment imperméables, mais parfois inexacte pour les autres surfaces aménagées (rues, places, parking, cheminements, etc.), ceci pour deux raisons :

  • Il est possible de traiter certains des aménagements habituellement imperméables (places, parking, etc.) avec des revêtements perméables ;
  • Certaines surfaces aménagées sont perméables (pelouses par exemple) mais peuvent cependant contribuer au ruissellement rapide pendant les pluies intenses.

Il est donc nécessaire de se demander quelles sont les surfaces susceptibles de produire un ruissellement, ceci quelle que soit leur nature.

Déconnecter ou désimperméabiliser ?

On parle souvent de désimperméabiliser la ville. A une échelle locale, en termes de gestion des eaux pluviales, déconnecter les surfaces aménagées correspond à une approche beaucoup plus générale que de les désimpermabiliser, ceci pour différentes raisons :

  • mettre un revêtement drainant à une voirie au lieu d'un revêtement imperméable ne constitue que l'une des solutions possibles pour réduire efficacement les flux d’eau et de polluants produits par les bassins versants urbains ;
  • la solution de désimperméabilisation ne peut s'appliquer qu'à certains espaces urbains ; en particulier les bâtiments seront toujours imperméables ; ceci n’impose pas pour autant à connecter leurs toitures à un réseau ;
  • certaines surfaces supposées perméables peuvent contribuer au ruissellement ; la désimperméabilisassion ne constitue donc pas nécessairement la garantie absolue d’une gestion totalement transparente des eaux pluviales.

Ces remarques ne sont cependant pas contradictoires avec la nécessité de limiter au maximum les surfaces imperméables.

Surfaces directement connectées, surfaces connectées et surfaces non connectées

Dans le but d’une évacuation rapide des eaux, on a souvent cherché à connecter le plus directement possible les surfaces aménagées au réseau :

  • raccordement des toitures par des branchements ;
  • densification du réseau de conduites, jusqu’à en avoir parfois une sous chaque rue ;
  • mise en place de canivaux permettant l’arrivée rapide des eaux au réseau d’assainissement ;
  • etc.

Ne pas mettre en place ces équipements de connexion rapide ne garantit cependant pas que l’eau de pluie ne finira pas par rejoindre le réseau : les eaux de toiture conduites dans la rue par une gouttière vont s’écouler en suivant la ligne de pente, le plus souvent en suivant le réseau de rues et une partie importante finira par rejoindre le réseau. Les pertes au ruissellement seront cependant plus importantes et le temps nécessaire beaucoup plus long.

Seules pourront être réellement considérées comme non connectées les surfaces urbaines qui seront connectées à un autre exutoire que le réseau.

Pourquoi déconnecter les surfaces aménagées des réseaux d’assainissement ?

Pendant de très nombreuses décennies la stratégie de gestion des eaux pluviales urbaines a consisté à les collecter dans un réseau pour les évacuer le plus rapidement possible de la ville. Ceci est vrai aussi bien dans les systèmes unitaires, dans lesquels les eaux pluviales sont mélangées aux eaux usées que dans les systèmes séparatifs. Cette stratégie présente de très nombreux inconvénients :

  • Elle accélère les écoulements et augmente les débits de pointe à l’aval ;
  • Elle provoque le rejet localisé de volumes importants d’eau polluée et contribue à la dégradation de la qualité des milieux aquatiques ;
  • Elle augmente le risque d’inondation urbaine par débordement de réseau ;
  • Elle est très onéreuse du fait de la taille des réseaux nécessaires à l’évacuation d’énormes volumes d’eau ;
  • Finalement elle transforme une ressource précieuse en déchet et en menace.

La non connexion des nouvelles surfaces aménagées (en évitant de les imperméabiliser ou en gérant localement les eaux de pluie) et la déconnexion des surfaces déjà raccordées au réseau constituent donc des solutions de bon sens.

Comment déconnecter les surfaces aménagées des réseaux d’assainissement ?

Que faire de l’eau produite par les surfaces aménagées

Comme indiqué plus haut, la déconnexion d’une surface nécessite comme préalable qu’un autre exutoire soit disponible et capable d’absorber les volumes générés. Il n’est cependant pas nécessaire que la capacité de cet exutoire soit suffisante pour permettre une évacuation immédiate. En effet un stockage intermédiaire tampon est possible. La durée de ce stockage peut aller de quelques dizaines de minutes à plusieurs jours, voire plusieurs mois dans le cas d’un stockage saisonnier (stockage de l’eau des pluies d’hiver pour alimenter la végétation pendant l’été).

Différents exutoires sont envisageables :

  • Le sous-sol et la nappe : c’est la solution la plus simple et la plus utilisée ; elle nécessite que des surfaces suffisamment perméables soient disponibles à proximité ;
  • L’atmosphère  : cette solution est toujours disponible mais la capacité d'évaporation, comme celle d’évapotranspiration de la végétation, est faible, particulièrement en hiver ; l’eau doit rester stockée longtemps et les volumes de stockage intermédiaires nécessaires peuvent être importants ;
  • Un milieu de surface naturel c’est la solution classique du réseau séparatif, cette solution ne résout que partiellement les problèmes évoqués précédemment ;
  • Un réseau séparatif dédié alimentant un ouvrage de gestion alternative « au bout du tuyau » (par exemple un bassin d’infiltration) ; cette solution nécessite que la collectivité ait préalablement développé un tel dispositif.

Il est à noter que des exutoires différents peuvent être utilisés conjointement (par exemple en fonction de l’importance de l’événement pluvieux) ; il est même envisageable qu’une partie de l’eau de pluie continue à être transférée au réseau initial.

Quelles sont les méthodes pratiques de déconnexion ?

Cas des immeubles

Cas des autres espaces aménagés

Figure 1 : Mettre les voiries à une cote supérieure à celle des pelouses et prévoir des passages pour l'eau est une façon extrêmement efficace et peu onéreuse de déconnecter des surfaces imperméables ; crédit photo : Jean Pierre Tabuchi.
Outils personnels