Méthode de Caquot (HU) : Différence entre versions
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+ | Suite aux travaux de la commission Loriferne commencés en 1973, un groupe de travail essentiellement alimenté par les travaux de Desbordes (1977) va aboutir en 1977 à la publication de l'Instruction technique relative aux réseaux d'assainissement des agglomérations (Ministères, 1977). Cette instruction technique préconise toujours l'utilisation de la Méthode de Caquot mais limite en particulier son domaine d'application aux bassins versant fortement urbanisés (<math>C > 0,2</math>) de taille inférieure à 200 ha. La France est découpée en 3 régions pluviométriques, supposées homogènes en termes de pluviométrie, et des coefficients <math>k(T)</math>, <math>α(T)</math>, <math>β(T)</math> et <math>γ(T)</math> sont proposés pour chacune des régions et pour les périodes de retour comprises de 1, 2, 5 et 10 ans. | ||
+ | Le développement des outils informatiques à partir des années 1980 va cependant progressivement limiter de plus en plus l'utilisation de la méthode de Caquot. | ||
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+ | ==Fondements théoriques== | ||
− | + | D’un point de vue théorique, la méthode de Caquot part d’un bilan volumétrique écrit à l’instant <math>t_p</math> d’apparition du débit de pointe de ruissellement à l‘exutoire d’une unité hydrologique donnée. Elle prend en compte le remplissage des conduites pour la mise en route du débit de pointe et s’apparente ainsi à la méthode du temps d’envahissement proposé par [[SUPINO Giulio (1898-1978) (HU)|Supino]] en Italie (1921). Par la suite, Caquot approxime le temps <math>t_p</math> par le temps de concentration <math>t_c < t_p</math> transformant son modèle en [[Méthode rationnelle (HU)|méthode rationnelle]]. Par rapport à cette dernière, toutes choses étant égales par ailleurs, le modèle de Caquot qui prend en compte l’amortissement de l’écoulement dans la formation du débit de pointe donne des valeurs de débit plus proches de la réalité. | |
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Version du 3 février 2020 à 09:52
Traduction anglaise : Caquot's method
Méthode globale de calcul du débit maximum $ Q_p(T) $ correspondant à une période de retour donnée $ T $, à l'exutoire d'un bassin versant urbain.
Formulation de la méthode
La méthode de Caquot se met sous la forme :
Avec :
- $ Q_p $ : Débit de pointe recherché ($ L/ $s) ;
- $ I $ : pente du bassin versant ($ m/m $) ;
- $ C $ : Coefficient de ruissellement (sans dimension) ;
- $ A $ : surface du bassin versant ($ ha $) ;
- $ k(T) $, $ α(T) $, $ β(T) $ et $ γ(T) $ : coefficients fonctions de la période de retour choisie et de la pluviométrie locale.
Historique de la Méthode de Caquot
La méthode mise au point par A.Caquot a été présentée pour la première fois le 20 octobre 1941 (Caquot, 1941) sous la forme :
Suite aux travaux de Grisollet (1948) sur les données pluviométriques de Paris, cette formule est réajustée est publiée le 22 février 1949 dans la circulaire générale CG1333 (Ministère, 1949) sous la forme suivante :
Même si la circulaire précise que cette formule n'est valable que pour la région parisienne, elle sera utilisée pendant 30 ans aussi bien sur l'ensemble du territoire métropolitain que dans les colonies du fait de l'absence de données pluviométriques locales permettent de la réajuster.
Suite aux travaux de la commission Loriferne commencés en 1973, un groupe de travail essentiellement alimenté par les travaux de Desbordes (1977) va aboutir en 1977 à la publication de l'Instruction technique relative aux réseaux d'assainissement des agglomérations (Ministères, 1977). Cette instruction technique préconise toujours l'utilisation de la Méthode de Caquot mais limite en particulier son domaine d'application aux bassins versant fortement urbanisés ($ C > 0,2 $) de taille inférieure à 200 ha. La France est découpée en 3 régions pluviométriques, supposées homogènes en termes de pluviométrie, et des coefficients $ k(T) $, $ α(T) $, $ β(T) $ et $ γ(T) $ sont proposés pour chacune des régions et pour les périodes de retour comprises de 1, 2, 5 et 10 ans.
Le développement des outils informatiques à partir des années 1980 va cependant progressivement limiter de plus en plus l'utilisation de la méthode de Caquot.
Fondements théoriques
D’un point de vue théorique, la méthode de Caquot part d’un bilan volumétrique écrit à l’instant $ t_p $ d’apparition du débit de pointe de ruissellement à l‘exutoire d’une unité hydrologique donnée. Elle prend en compte le remplissage des conduites pour la mise en route du débit de pointe et s’apparente ainsi à la méthode du temps d’envahissement proposé par Supino en Italie (1921). Par la suite, Caquot approxime le temps $ t_p $ par le temps de concentration $ t_c < t_p $ transformant son modèle en méthode rationnelle. Par rapport à cette dernière, toutes choses étant égales par ailleurs, le modèle de Caquot qui prend en compte l’amortissement de l’écoulement dans la formation du débit de pointe donne des valeurs de débit plus proches de la réalité.