Arsenic (HU) : Différence entre versions
Ligne 5 : | Ligne 5 : | ||
<u>Dernière mise à jour : 05/09/2022</u> | <u>Dernière mise à jour : 05/09/2022</u> | ||
− | Métalloïde de symbole As et de numéro atomique 33 ; l'arsenic | + | Métalloïde de symbole As et de numéro atomique 33 ; bien que l'arsenic ait des propriétés intermédiaires entre celles des métaux et des non-métaux, il est souvent classé parmi les [[Métaux lourds (HU)|métaux lourds]] du fait de sa toxicité. |
==Nature et différentes formes physico-chimiques== | ==Nature et différentes formes physico-chimiques== | ||
Ligne 22 : | Ligne 22 : | ||
* comme antiparasite (arsenicage) sous la forme d'arseniate de soude ; | * comme antiparasite (arsenicage) sous la forme d'arseniate de soude ; | ||
* pour améliorer la dureté de certains métaux (plombs de chasse) ; | * pour améliorer la dureté de certains métaux (plombs de chasse) ; | ||
− | * pour "doper" certains semi-conducteurs (alliages avec du gallium ou de l'indium) utilisé en particulier pour les cellules photovoltaïques et les diodes électroluminescentes (DEL) ; | + | * pour "doper" certains semi-conducteurs (alliages avec du gallium ou de l'indium, par exemple sous la forme arséniure de gallium) utilisé en particulier pour les cellules photovoltaïques et les diodes électroluminescentes (DEL) ; |
− | * comme insecticide (anti-fourmis) ; | + | * comme insecticide (l'utilisation du dimethylarsinate de sodium est cependant interdit pour les produits anti-fourmis dans l'UE) ; |
+ | * mélangé avec du cuivre et du chrome (CCA) pour le traitement du bois ; | ||
* etc. | * etc. | ||
+ | Les sources vers l'environnement sont donc à la fois naturelle (érosion, incendies, volcans) et anthropiques. La majeure partie de l'arsenic atmosphérique est cependant d’origine industrielle et provient de la combustion de produits fossiles (charbons, pétroles, huiles), contenant un pourcentage important d'arsenic (Bisson ''et al'', 2010). L'origine de la pollution anthropique des sols et des eaux est plus diversifiée ([https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-26185.html www.senat.fr]) et ''figure 1'' : | ||
+ | * les activités industrielles (industrie du plomb, du cuivre, du zinc, du cuir, du bois, industrie chimique, etc.) constituent la cause principale (70% de la masse) ; | ||
+ | * les décharges apportent environ 20% ; | ||
+ | * l'agriculture (engrais, pesticides) contribue pour 9%. | ||
+ | |||
+ | [[File:arsenic_senat.JPG|400px|center|thumb|<center>''<u>Figure 1</u> : Origine anthropique des pollutions à l'arsenic ; <u>Source</u> : [https://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-26185.html www.senat.fr.''</center>]] | ||
===Concentrations moyennes dans les rejets=== | ===Concentrations moyennes dans les rejets=== |
Version du 5 septembre 2022 à 15:50
Traduction anglaise : Arsenic
mot en chantier
Dernière mise à jour : 05/09/2022
Métalloïde de symbole As et de numéro atomique 33 ; bien que l'arsenic ait des propriétés intermédiaires entre celles des métaux et des non-métaux, il est souvent classé parmi les métaux lourds du fait de sa toxicité.
Sommaire |
Nature et différentes formes physico-chimiques
L'arsenic est un élément relativement répandu dans la croute terrestre (en moyenne 2mg/kg, mais pouvant atteindre 100 à 200mg/kg). Son principal minerai est l'arsénopyrite, les autres minerais d’arsenic sont le réalgar et l’orpiment. L’arsenic est également présent dans de nombreux autres minéraux, particulièrement les arséniures, les arséniates, quelques sulfosels. On le trouve également sous forme native (www.geowiki.fr).
L'arsenic et ses composés peuvent se présenter sous deux formes principales : inorganiques ou organiques.
- l'arsenic est dit inorganique, en dehors de sa forme pure, quand il est lié à l’oxygène, au chlore ou au soufre ; il est alors extrêmement toxique, même à très faible dose, et ceci d'autant plus qu'il est moins oxydé (on trouve l'arsenic essentiellement sous forme trivalente ; As III ou pentavalente As V) ; par exemple le trioxyde d'arsenic (As2O3), d'ailleurs souvent confondu avec le corps pur et nommé simplement arsenic, est un poison violent ;
- l'arsenic est dit organique quand il est chimiquement lié au carbone ou à l'hydrogène ; sous cette forme il reste toxique à forte dose mais constitue un oligo-élément dont les besoins pour l’homme sont évalués entre 10 et 20 µg par jour.
Sources et concentrations moyennes
Différentes sources de l'arsenic dans l'environnement
L'arsenic est utilisé pour différents usages :
- comme antiparasite (arsenicage) sous la forme d'arseniate de soude ;
- pour améliorer la dureté de certains métaux (plombs de chasse) ;
- pour "doper" certains semi-conducteurs (alliages avec du gallium ou de l'indium, par exemple sous la forme arséniure de gallium) utilisé en particulier pour les cellules photovoltaïques et les diodes électroluminescentes (DEL) ;
- comme insecticide (l'utilisation du dimethylarsinate de sodium est cependant interdit pour les produits anti-fourmis dans l'UE) ;
- mélangé avec du cuivre et du chrome (CCA) pour le traitement du bois ;
- etc.
Les sources vers l'environnement sont donc à la fois naturelle (érosion, incendies, volcans) et anthropiques. La majeure partie de l'arsenic atmosphérique est cependant d’origine industrielle et provient de la combustion de produits fossiles (charbons, pétroles, huiles), contenant un pourcentage important d'arsenic (Bisson et al, 2010). L'origine de la pollution anthropique des sols et des eaux est plus diversifiée (www.senat.fr) et figure 1 :
- les activités industrielles (industrie du plomb, du cuivre, du zinc, du cuir, du bois, industrie chimique, etc.) constituent la cause principale (70% de la masse) ;
- les décharges apportent environ 20% ;
- l'agriculture (engrais, pesticides) contribue pour 9%.
Concentrations moyennes dans les rejets
Toxicité et danger associés
Impacts possibles sur la santé
L’arsenic est naturellement présent à des concentrations élevées dans les eaux souterraines d’un certain nombre de pays. Il est très toxique sous forme inorganique. Sa présence dans les eaux contaminées utilisées pour la boisson, la préparation des aliments et l’irrigation constitue la plus forte menace pour la santé publique.
L’exposition prolongée à l’arsenic dans l’eau de boisson et les aliments peut provoquer des cancers et des lésions cutanées. Un lien a aussi été établi avec les maladies cardiovasculaires et le diabète. On a aussi attribué à l’exposition in utero et au cours de la petite enfance des effets négatifs sur le développement cognitif et un nombre plus élevé de décès chez les jeunes adultes.
La limite de concentration pour l'eau destinée à la consommation humaine est de 10 μg/L.
Impacts possibles sur les milieux aquatiques
La valeur retenue par l'arrêté du 27 juillet 2015 comme Norme de Qualité Environnementale (NQE) pour les eaux douces de surface est de μg/L en moyenne annuelle.
Bibliographie :
- Al-Juhaishi, M.R.D. (2018) : Caractérisation et impact de la pollution dans les rejets urbains par temps de pluie (RUTP) sur des bassins versants de l'agglomération Orléanaise ; Thèse de doctorat, Institut des Sciences de la terre d'Orléans, 210p.
- Baize, D., Courbe, C., Suc, O., Schwartz, C., Tercé, M., Bispo, A., Sterckman, T., Ciesielski, H. (2006) : Épandages de boues d’épuration urbaines sur des terres agricoles : impacts sur la composition en éléments en traces des sols et des grains de blé tendre ; Courrier de l’environnement de l’INRA n°53, décembre 2006 ; téléchargeable sur : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01199208/file/C53Baize.pdf
- Becouze-Lareure, C. (2010) : Caractérisation et estimation des flux de substances prioritaires dans les rejets urbains par temps de pluie sur deux bassins versants expérimentaux. Thèse de doctorat, INSA-Lyon, laboratoire DEEP, 298 p.
- Coquery M., Pomiès M., Martin-Ruel S., Budzinski H., Miège C., Esperanza M., Soulier C., Choubert J.-M.(2011) : Mesurer les micropolluants dans les eaux brutes et traitées - Protocoles et résultats pour l'analyse des concentrations et des flux ; Techniques Sciences et Méthodes, 1/2 : 25-43 ; disponible sur : projetamperes.cemagref.fr
- CGDD (2019) : La contamination des sols par les métaux ; Conseil Général au Développement Durable ; disponbible sur : www.notre-environnement.gouv.fr
- Dembélé, A. (2010) : MES, DCO et polluants prioritaires des rejets urbains de temps de pluie : mesure et modélisation des flux événementiels, Thèse de doctorat, INSA Lyon, DEEP.
- Desportes I. (coord.) (2007) : Bilan des flux de contaminants entrant sur les sols agricoles de France métropolitaine ; étude ADEME-SOGREAH ; rapport final ; 330p. ; disponible sur le site de l'ADEME.
- Dutordoir, S. (2014) : Bilan des flux de métaux, carbone organique et nutriments contenus dans une rivière alpine : part des rejets urbains de l‘agglomération de Grenoble et apports amont (Isère et Drac).
- Ellis, B., Chocat, B., Fujita, S., Rauch, W., Marsalek, J. (2004) : Urban drainage, a multilingual glossary ; IWA publishing ; 512p.
- Gromaire, M.-C. (2012) : Contribution à l’étude des sources et flux de contaminants dans les eaux pluviales urbaines. Mémoire HDR, Université Paris Est, 107p.
- Moilleron, R. (2004) - Hydrocarbures et métaux en milieu urbain. Mémoire HDR, 79 p.
Pour en savoir plus :
- Bisson, M., La Rocca, B., Houeix, N., Andres, S. (2010) : L'arsenic et ses dérivés inorganiques ; fiche de données toxicologiques et environnementales ; INERIS ; 124p. ; disponible sur le Portail substances chimiques de l'INERIS.