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Wikibardig:Crue lente du bassin parisien de janvier 1910

De Wikhydro

Sommaire


La position géographique de Paris, en aval de la confluence de la Seine et de la Marne, en fait l’une des métropoles d’Europe les plus exposées au risque d’inondation par crue lente. Au cours du XXe siècle, Paris a connu dix-huit crues majeures, dont celles de 1924 (7,32 mètres), 1955 (7,12 mètres) et surtout la grande crue de janvier 1910 où le plus haut niveau mesuré des eaux, le 28 janvier, était de 8,62 mètres sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz, pour un débit maximal d’environ 2400 m3 par seconde. A l’image de la photo ci-dessous le débordement de la Seine envahit les rues de la capitale, qui sera rebaptisée « Paris-Venise ». Le bilan humain s’élève à 1 mort sur l'ensemble de l’épisode. Les dégâts matériels sont énormes, 12 arrondissements de Paris soit environ 720 hectares et 20 000 immeubles sont touchés représentant 150 000 habitants sinistrés. Les dommages ont été estimés entre 1.4 et 2 Milliards d’euros.

Paris1910-Photo2.png
Image de la crue de la seine janvier 1910

Contexte météorologique

La crue de la Seine de Janvier 1910 s'inscrit dans un contexte météorologique exceptionnel selon Météo France. Plusieurs facteurs simultanés vont s’imbriquer provoquant la crue centennale :

La mauvaise capacité d'infiltration des sols

Des sols saturés d’eau durant la fin de l'année 1909 :

La fin de l'année 1909 a été très humide : les précipitations observées sur les quatre derniers mois étaient supérieures de 38% aux normales. En décembre 1909, les précipitations ont été à la fois abondantes et régulières avec un excédent de pluie de l'ordre de 50 %.

Des sols gelés par les faibles températures hivernales :

Le premier épisode de pluie générateur de la crue (17-20 janvier) est vraisemblablement tombé, pour une grande partie, sur des sols gelés ce qui a limité fortement la capacité d'infiltration et augmenté les ruissellements des précipitations.

Des épisodes pluvieux à répétition

Durant le mois de Janvier 2010, des pluies importantes accompagnées d’épisodes neigeux ont frappé la région Île-de-France particulièrement en amont de la Seine provoquant des inondations dans de nombreuses villes du bassin versant de la Seine. En plus des épisodes de décembre « non purgés », au cours du mois de janvier 1910, trois périodes distinctes apportant de la pluie et de la neige ont développé le phénomène de crue :

  • Le premier épisode, du 9 au 12 janvier, accompagné de précipitations modérées, a probablement contribué à finaliser la saturation des sols sur une grande partie du bassin versant de la Seine ;
  • du 17 au 20 janvier, plusieurs perturbations actives se succèdent dans un rapide courant d'ouest générant des pluies très abondantes. En quatre jours, la moitié Nord du bassin de la Seine a recueilli 30 à 50 mm de pluie, la moitié Sud 60 mm à 100 mm, voire plus de 130 mm sur le Morvan. Ces cumuls sont exceptionnels en cette saison sur une durée aussi courte ;
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Cumul des précipitations du 17 au 20 Janvier 1910 (source Météo France)

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