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Qualité des eaux du Rhin

De Wikhydro

Dans le cadre d'une collaboration franco-allemande, l'agence de l'eau Rhin-Meuse collabora avec son homologue allemande pour suivre et harmoniser les mesures de la qualité des eaux du Rhin.

Intervenants :

Denis Besozzi - Chargé de Mission Internationale. Agence de l'eau Rhin Meuse.
 



WIKHYDRO - Qualité des eaux du Rhin par Wikhydro


Sommaire

Introduction


Un premier état des milieux réalisé en 1996 a permis de définir les grandes orientations de l’agence de l’eau pour la préservation de l’eau et de la ressource aquatique. Depuis, un constat d’évolution positive de la qualité se profile.

En 1996, les petits cours d’eau présentaient un bilan de santé insatisfaisant (seulement un tiers de ces cours d’eau avaient une qualité conforme aux objectifs)

On constate un défaut d’entretien des berges et du lit de très nombreux cours d’eau et une raréfaction des zones humides (moins de 5% des zones humides d’intérêt au moins régional bénéficiaient alors de mesures de protection). Les eaux souterraines sont malmenées, avec plus de 2% de la ressource considérée comme perdue et 10% considérée comme gravement menacée par les pollutions.

Aujourd'hui, la qualité des cours d’eau progresse et les gros foyers de pollutions ont été résorbés. 6600 km de cours d’eau ont été restaurés ou sont en cours de restauration.
Une amélioration de la qualité physique des milieux se dessine mais plus de 50% des linéaires étudiés restent de qualité médiocre.

Les pressions polluantes d’origine diffuse restent très présentes : les nitrates et les phytosanitaires sont une menace pour des ressources emblématiques telles que la nappe d’Alsace ou bien les calcaires du Dogger.

A l’horizon 2015, si rien n’est fait pour inverser la tendance, plus de 40% des cours d’eau et 54% des nappes d’eau souterraine sur le bassin Rhin-Meuse risquent de ne pas atteindre un bon état écologique pour 2015 demandé par la directive cadre sur l’eau.

Ce constat est partagé par l’ensemble des pays européens qui ont décidé de donner un nouvel élan à leur politique de protection des milieux aquatiques en se fixant l’objectif commun de reconquérir le bon état écologique de toutes nos eaux avant 2015.

Cette reconquête ne pourra pas se faire sans une prise de conscience collective et une remise en question du rapport de l’homme à l’environnement.


Les composantes de la qualité des rivières


Milieux de vie, ressources en eau, lieux de loisirs, les 30 000 kilomètres de rivières du bassin Rhin-Meuse remplissent au quotidien de multiples fonctions. Une bonne connaissance de leur qualité est nécessaire pour leur gestion, pour l'orientation des décisions d'actions et l'évaluation des politiques de protection et de reconquête des eaux mises en œuvre.
Il est aujourd'hui reconnu que la gestion des cours d'eau doit reposer sur une approche globale intégrant toutes les composantes de ces milieux. L'évaluation de la qualité des rivières doit s'adapter à cette ambition. C'est pourquoi vous est présentée une synthèse des informations sur les trois volets complémentaires de l'évaluation de la qualité écologique globale des rivières :

  • la qualité de l'eau : s'intéresse aux matières organiques et oxydables, aux nitrates, au phosphore, à l'eutrophisation, aux métaux lourds et aux micropolluants organiques et à la contamination bactériologique.
  • la qualité milieu physique (lits, berges, débits) : On entend par "milieu physique" l'ensemble des éléments constituant la structure physique du cours d'eau. Le lit mineur (chenal d'écoulement en basses eaux), le lit majeur (zone d'expansion des crues), les berges, les conditions d'écoulement des eaux.
  • la qualité biologique : quatre types d'organismes peuvent servir d'indicateurs de l'état de la qualité biologique des cours d'eau : les diatomées (algues microscopiques), les invertébrés, les poissons, les oiseaux...


Les principales dégradations des cours d'eaux


Les macropolluants

Sont les principales sources de pollution. Les pollutions par le phosphore et les matières organiques sont les plus préoccupantes.

La dernière décennie a vu une évolution favorable sur ces deux paramètres, particulièrement le phosphore. La baisse des teneurs est consécutive à la mise ne place de systèmes de traitements spécifiques des effluents urbains, à une réduction du phosphore contenu dans les lessives et à la mise aux normes des bâtiments d'élevages. Après une année 2006 marquée par une dégradation de la qualité des eaux due à des conditions climatiques exceptionnelles (alternances de sécheresses et de crues), la qualité observée en 2007 retrouve le niveau des années 2004-2005.

Les pesticides

Ces substances retrouvées constituent une profusion de molécules. 39 substances (sur les 68 substances recherchées en 2004) sont retrouvées plus ou moins fréquemment dans les eaux superficielles du bassin.

Le milieu physique

L’état des berges des rivières et la présence de zones humides sont des éléments primordiaux de préservation des ensembles aquatiques. Le bassin Rhin-Meuse doit faire face à un lourd héritage face à l’ampleur des dégradations occasionnées aux lits et aux berges des rivières. Depuis 10 ans ce sont :

- 3500 km qui ont été restaurés ou sont en cours de restauration.
- Plus de 5000 km sont concernés par un programme d'étude ou de suivi.

La biologie

Les organismes vivants dans les cours d’eau sont sensibles aux perturbations engendrées par les activités humaines sur les milieux aquatiques (pollutions, dégradations physiques, etc.). Leur observation constitue alors un moyen efficace de constater l’impact des ces activités, la qualité globale des milieux aquatiques et leur évolution à long terme.

La grande diversité des animaux et plantes aquatiques rend difficile un diagnostic complet, aussi peut-on choisir des organismes sentinelles relativement bien connus et dont l’étude est normalisée : les invertébrés (larves, mollusques, crustacés et vers aquatiques) et les diatomées (algues microscopiques). Les méthodes utilisées permettent de synthétiser l’informations sous forme d’une note de 1 (très mauvaise qualité biologique) à 20 (très bonne qualité biologique).


L'évolution de la qualité de l'eau


La grille de qualité générale des eaux utilisée pour calculer les qualités générales a été élaborée en 1971. Elle permet d'estimer l'écart de qualité des rivières par rapport aux objectifs approuvés par le comité de bassin rhin-Meuse en novembre 1984 et réaffirmés dans le SDAGE en 1996. Ils sont fixés pour satisfaire certains usages (baignade, alimentation en eau potable...) et pour maintenir un fonctionnement biologique équilibré. La grille de qualité s'appuie principalement sur des paramètres représentatifs de l'impact des macropolluants sur la qualité du cours d'eau [température, oxygène dissous et demandes en oxygène (DBO5, DCO), composés azotés indésirables (ammonium et nitrates)].


Les réseaux de mesure


Suivi de la qualité des eaux de surface

Plus de 450 points de mesures de la qualité des cours d’eau sur lesquels près de 1 500 000 analyses sont effectuées chaque année sont en activité sur le bassin Rhin-Meuse.

Le coût total des réseaux de suivi de la qualité des eaux (de surface et souterraines) est de l’ordre de 3,3 millions d’euros par an, soit 82 centimes par habitant et par an. Ces suivis constituent le socle de connaissance indispensable à la définition des actions à entreprendre pour sauvegarder les milieux aquatiques et à leur évaluation.

  •  Le programme de surveillance lié à la Directive Cadre sur l’Eau (DCE)

La directive cadre sur l'eau (DCE) requiert dans son article 8 que soient établis des programmes de surveillance de l'état des eaux afin de dresser « un tableau cohérent et complet » de l'état des eaux de chaque district hydrographique. Cette démarche s'inscrit aussi dans le processus de rationalisation du système d'information sur l'eau, dans le prolongement de l'élaboration des schémas directeurs des données sur l'eau (SDDE) dans les bassins.

Quatre types de contrôles sont imposés par la directive (annexe V) :

Le contrôle de surveillance est constitué par un réseau de sites représentatifs du fonctionnement global des bassins versants. Ce contrôle a un objectif de connaissance patrimoniale.
Il est conçu de manière à fournir une image d’ensemble cohérente de l’état écologique et chimique en classifiant selon 5 classes : très bon état, bon état, état moyen, état médiocre, état mauvais.
Il est mis en oeuvre sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat et de ses établissements publics (Agence de l’eau, Conseil supérieur de la pêche, Direction régionale de l’environnement).
Dans les bassins du Rhin et de la Meuse (partie française), le réseau de contrôle de surveillance est composé de 107 sites pour le suivi des cours d’eau et de 19 sites pour les plans d’eau.

Le contrôle opérationnelest destiné aux suivis des perturbations du milieu et de l’efficacité des mesures (actions). Ce suivi va concerner plus particulièrement les masses d’eau risquant de ne pas atteindre le bon état. La mise en œuvre pourra aussi impliquer des partenariats avec les acteurs concernés par les pressions et leurs impacts. La définition de ce réseau interviendra en 2007 pour un déploiement vers 2008.

Le contrôle additionnel renforce le suivi des zones protégées (directives eau potable, nitrates, eaux résiduaires urbaines, eaux conchylicoles, baignade, oiseaux, habitat, cours d’eau classés)

Le contrôle d’enquête qui sera mis en place ponctuellement pour permettre la compréhension de problèmes particuliers (pollutions accidentelles, dégradations d’origine mal connue). Les conditions et délais de mise en oeuvre, de ce réseau, restent à préciser.

  •  Les réseaux locaux

Le réseau de surveillance de la qualité des rivières des bassins miniers (RBM)

Le Nord de la Lorraine a connu une importante activité minière sur deux secteurs :

- le bassin ferrifère situé principalement dans le Nord-Est mosellan, le Nord de la Meurthe-et-Moselle (Pays-haut) et une frange meusienne,
- le bassin houiller dans le secteur de Forbach - St-Avold - Creutzwald,

L'exploitation de ces gisements qui est aujourd'hui arrêtée (bassin ferrifère) ou sur le point de l'être (bassin houiller), ne s'est pas faite sans incidence sur les eaux superficielles, du fait de la perturbation induite dans le sous-sol et de la présence d'importants pompages d'exhaures.

Le réseau de suivi des bassins miniers (R.B.M.) est un réseau de suivi de la qualité des cours d'eau superficielle des bassins miniers Nord-lorrains. Doté d'environ une cinquantaine de stations de mesures, il complète le réseau national de bassin dont les données doivent être agrégées à celles du R.B.M. pour toute exploitation sur ce secteur (certaines stations sont communes aux deux réseaux). Ce réseau comporte actuellement trois volets relatifs à la qualité des eaux superficielles :

- physicochimie et bactériologie,
- hydrobiologie (macroinvertébrés),
- micropolluants sur matières en suspension.

Le réseau d'intérêt départemental du Bas-Rhin (RID)

En vue d'une meilleure gestion départementale des cours d'eau, le conseil général du Bas-Rhin et l'agence de l'eau ont décidé de compléter le réseau national de bassin (RNB) par la mise en place d'un "réseau d'intérêt départemental de suivi de la qualité des cours d'eau du Bas-Rhin" (RID 67). Les objectifs visés par ce réseau sont les suivants :

- acquérir une connaissance plus fine de la qualité du "chevelu" des rivières bas-rhinoises qui représente environ 2000 km,
- établir des priorités d'interventions en matière de lutte contre la pollution,
- suivre l'efficacité des actions entreprises en particulier en milieu rural et sur les hauts bassins.

Le réseau compte aujourd'hui 50 stations RID 67 qui complètent les 51 stations du RNB intéressant le département. 20 et 40 paramètres de physicochimie classiques sont analysés une fois par mois et des relevés d'IBGN (Indice Biologique Global Normalisé) sont effectués une fois par an.

Suivi de la qualité des eaux souterraines

Plus de 280 points de mesures de la qualité des eaux souterraines sur lesquels près de 900 000 analyses sont effectuées chaque année sont en activité sur le bassin Rhin-Meuse.

Le coût total des réseaux de suivi de la qualité des eaux (de surface et souterraines) est de l’ordre de 0,9 millions d’euros par an, soit 24 centimes par habitant et par an. Ces suivis constituent le socle de connaissance indispensable à la définition des actions à entreprendre pour sauvegarder les milieux aquatiques et à leur évaluation. A chaque réseau est assigné des objectifs spécifiques.

  • Le programme de surveillance lié à la Directive Cadre sur l’Eau (DCE)

La directive cadre sur l'eau (DCE) requiert dans son article 8 que soient établis des programmes de surveillance de l'état des eaux afin de dresser « un tableau cohérent et complet » de l'état des eaux de chaque district hydrographique. Cette démarche s'inscrit aussi dans le processus de rationalisation du système d'information sur l'eau, dans le prolongement de l'élaboration des schémas directeurs des données sur l'eau (SDDE) dans les bassins.

Trois types de contrôles sur les eaux souterraines sont imposés par la directive (annexe V) :

Le contrôle de surveillance est constitué par un réseau de sites représentatifs du fonctionnement global des bassins versants. Ce contrôle a un objectif de connaissance patrimoniale.
Il est conçu de manière à fournir une image d’ensemble cohérente de l’état chimique en classifiant selon 5 classes : très bon état, bon état, état moyen, état médiocre, état mauvais. Il est mis en oeuvre sous maîtrise d’ouvrage de l’agence de l’eau.
Dans les bassins du Rhin et de la Meuse (partie française), le réseau de contrôle de surveillance est composé de 199 sites pour le suivi des eaux souterraines.

Le contrôle opérationnel est destiné aux suivis des perturbations du milieu et de l’efficacité des mesures (actions). Ce suivi va concerner plus particulièrement les masses d’eau risquant de ne pas atteindre le bon état. La mise en œuvre pourra aussi impliquer des partenariats avec les acteurs concernés par les pressions et leurs impacts. La définition de ce réseau interviendra en 2007 pour un déploiement vers 2008 (103 points de suivis en juin 2008).

Le contrôle d’enquête  qui sera mis en place ponctuellement pour permettre la compréhension de problèmes particuliers (pollutions accidentelles, dégradations d’origine mal connue). Les conditions et délais de mise en oeuvre, de ce réseau, restent à préciser.

  • Les inventaires qualité

Tous les 5 ans, des inventaires détaillés de la qualité des eaux souterraines sont réalisés en alsace et en lorraine.

Ces inventaires qui comprennent chacun un millier de points fournissent une image détaillée de la qualité des eaux souterraines sur le bassin.



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