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Quelques habitats patrimoniaux

De Wikhydro

Sommaire

Récifs de coraux froids

Moins connus que les coraux tropicaux, les récifs de coraux froids se développent notamment dans l’Atlantique du Nord-Est, dans des eaux ayant une température comprise entre 4 et 8 °C. Suivant la latitude, ils sont localisés entre 200 et 2 000 m de profondeur, voire à plus faible profondeur dans les fjords scandinaves. Au large de nos côtes, on les retrouve au niveau des tombants, en limite du plateau continental, principalement au nord du golfe de Gascogne et en mer Celtique, mais aussi en Méditerranée, dans certains canyons. Le brassage de l’eau y est suffisant pour l’alimentation en plancton et pour limiter l’accumulation sédimentaire qui pourrait les étouffer. Dans les ténèbres, ils ne contiennent pas d’algues symbiotiques comme les coraux tropicaux et Lophelia pertusa, principal corail, capture directement son alimentation dans la colonne d’eau. Lieux importants de biodiversité, la communauté des récifs peut être trois fois plus importante que celle des sédiments meubles environnants d’après les travaux menés dans le cadre de la convention Ospar. Ils servent d’abris à des poissons et de nombreuses espèces cohabitent : des crustacés et des mollusques, des éponges, des échinodermes et des vers.

Bancs de maërl

Le terme de maërl désigne l’accumulation d’algues rouges calcifiées (principalement Lithothamnion calcareum et L. coralloides) qui vivent sur des sédiments sans y être fixées. Cette accumulation peut être de quelques centimètres à plusieurs mètres et forme des bancs dont seules les algues de surface sont vivantes, celles en profondeur meurent et blanchissent. Suivant les conditions, les bancs de maërl sont situés de l’estran à 30 m de profondeur sur le littoral de la Manche et de l’Atlantique et très localement en Méditerranée, devant les pointes et les caps.

L’architecture complexe des bancs détermine un grand nombre de niches écologiques. Ils forment un écosystème d’une grande diversité. L’Ifremer recense ainsi 900 espèces d’invertébrés et 150 espèces d’algues vivant sur le maërl des côtes bretonnes. On y trouve des concentrations importantes d’espèces à grande valeur économique, mollusques (coquilles Saint-Jacques, praires, pétoncles et palourdes) et poissons (bars, daurades).

Herbiers de zostères

localisation sommaire des herbiers a zostera noltii
Les zostères, Zostera marina et Zostera noltii, sont les deux seules plantes à fleurs vivant en milieu marin sur les façades Manche – mer du Nord et atlantique. Z. noltii se développe dans la zone intertidale alors que Z. marina, plus grande, pousse du bas de l’estran à trois ou quatre mètres de profondeur. On les trouve sur les estrans sableux à sablovaseux et abrités, surtout dans les grandes baies, les golfes et le estuaires, de l’ouest Cotentin à Arcachon.

Les deux principaux sites sont Arcachon où les surfaces concernées ont nettement diminué ces dernières années (près de 7 000 ha d’herbiers, le plus grand site d’Europe occidentale) et le golfe du Morbihan (800 ha de zostères marines et 530 ha de zostères naines). On en retrouve aussi en Méditerranée, principalement dans les lagunes. Munies de puissants rhizomes, ces plantes servent de support à des invertébrés et des algues que l’on ne trouverait pas sur des substrats meubles sans elles. Formant des écosystèmes complexes, les herbiers et les communautés associées représentent une ressource alimentaire importante pour de nombreux juvéniles de poissons, de coquillages et de crustacés et servent aussi de lieu à leur reproduction. Parmi eux, de nombreuses espèces ont une grande valeur économique comme les plies, les rougets ou les crevettes. Par ailleurs, plusieurs oiseaux comme le canard siffleur et la bernache cravant se nourrissent de zostères.

Herbiers de posidonie

localisation sommaire des herbiers a posidonia oceanica

Espèce protégée (arrêté ministériel du 19 juillet 1988), la posidonie (Posidonia oceanica) est une plante à fleur qui forme de vastes herbiers sur le littoral méditerranéen, dont les fonctions écologiques sont proches de celles des zostères. Elle se développe de la surface à 30-40 m de profondeur.

Ces herbiers fixent les sédiments par leurs rhizomes et ont une production primaire importante. Les feuilles qui se détachent viennent nourrir et stabiliser les laisses de mer mais sont aussi une source de carbone pour d’autres écosystèmes comme les canyons. De très nombreuses espèces floristiques et faunistiques se servent des herbiers comme de refuge, frayère et nurserie dont certaines à forte valeur économique. On estime que 20 à 25 % des espèces animales de Méditerranée y sont observées.




Pour plus d'info:

couverture enviro littoral

Cette page appartient au chapitre II:Biodiversité et espaces protégés


"Environnement littoral et marin" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011


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