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Wikibardig:Projet DIBIM

De Wikhydro

Projet DIBIM

Le projet ANR DIBIM (2025-2028) vise à développer une approche collaborative pour la gestion des digues interconnectées aux infrastructures urbaines (routes, réseau d’eau et d’assainissement) et à la végétation.

Il s’inscrit dans un contexte de réduction des budgets des collectivités, de vieillissement des infrastructures et d’approches de gestion en silos avec une faible prise en compte des interactions physiques ou fonctionnelles entre les infrastructures.

La mise en œuvre de stratégies de gestion collaborative dépend en grande partie de la capacité à traiter ces interconnexions, en termes physiques et informationnels. L’approche engagée dans DIBIM s’appuie sur la structuration, la centralisation et le partage des données entre gestionnaires et repose sur l’approche BIM (Building Information Modeling).

Plus précisément, les attendus du projet sont :

  • La formalisation, selon une approche systémique, d’indicateurs techniques et économiques de suivi et de diagnostic des digues seront formalisés ;
  • La proposition de processus d’échanges collaboratifs efficients sur la base du recueil des besoins des gestionnaires et de l’analyse des processus actuels ;
  • La structuration des données, provenant des axes précédents, en vue de leur modélisation graphique, leur centralisation et leur partage.

L’objectif final est de planifier et de gérer les coûts de travaux de maintenance.

Les partenaires du projet sont l'Institut Pascal (porteur du projet), l’UMR RECOVER (INRAE, AMU), le LAB’URBA, le LAPSCO, l’UMR SAGE et l’IRME/Québec.

L’équipe projet regroupe des compétences dans sur différents champs : expertise technique et économique des infrastructures, analyse systémique, évaluation des performances, écologie, gouvernance et analyse des pratiques, recueil des besoins, gestion des coûts et structuration, modélisation et gestion des données.

Elle s’appuie sur des collectivités territoriales (CD94, EP Loire,SDEA Alsace-Moselle, SYMADREM notamment) et une association professionnelle France Digues pour le recueil des besoins et l’expérimentation de l’approche proposée.

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Des travaux de stage ont été réalisés dans l’UMR RECOVER en 2025, en collaboration avec des partenaires du projet, sur les thématiques :

Gestion patrimoniale des infrastructures urbaines en interaction : Analyse des pratiques actuelles


Tom Barbaroux (Master 2 GERINAT à l’Université d’Aix-Marseille)

Partenariat : UMR RECOVER, LAPSCO

En milieu urbain, les digues sont des ouvrages en interaction avec d'autres infrastructures telles que réseaux souterrains et voiries. Celles-ci peuvent, tout comme la végétation, dégrader l'intégrité des ouvrages et nuire à leur sûreté. Ces différentes infrastructures sont gérées par diverses parties prenantes : gestionnaires de digues, concessionnaires de réseaux, services de l'Etat, communes, Départements, entreprises de travaux publics... ceci implique donc des échanges et collaborations entre elles.

Afin de mieux connaître les pratiques actuelles de gestion patrimoniale des digues en interaction avec d’autres infrastructures, des interviews semi-directives ont été menées auprès de 10 organismes dont 9 gestionnaires de digues. Quatorze entretiens ont été conduits au total. Trois thèmes ont été abordés :

  • Analyse des pratiques actuelles en matière de gestion patrimoniale et de leur gouvernance ;
  • Elaboration d’un inventaire des échanges de données et des flux d'informations entre les gestionnaires d'infrastructures impliqués dans le système {Digue + Infrastructures} et des outils associés ;
  • Recueil des difficultés rencontrées et des souhaits de ces gestionnaires pour améliorer les approches actuelles de gestion patrimoniale.

Concernant plus spécifiquement les digues, la gestion patrimoniale est assurée par différents types de structures (Syndicats mixtes, Conseils Départementaux, communes…) qui utilisent des outils informatiques, cartographiques notamment (Qgis, SIRS Digues), mais encore peu de plateformes collaboratives interacteurs. Ces gestionnaires manipulent et échangent avec leurs interlocuteurs des données dans différents formats (fichiers SIG, PDF, documents Word), parfois difficiles à exploiter.

'Outils et pratiques utilisés par les gestionnaires interviewés'

Certaines des difficultés que les gestionnaires rencontrent dans leurs pratiques de gestion sont donc de l'ordre de la communication : difficulté à trouver un interlocuteur ressource, manque d'outils informatiques collaboratifs ou manque de sensibilisation des interlocuteurs sur les fonctionnements des rivières et des digues.

D'autres écueils sont d'ordre technique : désordres causés par les réseaux souterrains et les racines ; ou financières et matérielles. Face à ces difficultés, les gestionnaires de digues formulent plusieurs souhaits d'amélioration : facilitation des échanges entre les acteurs, développement d'outils plus collaboratifs, accès à plus de moyens matériels, humains et financiers.

Vis-à-vis de l'ensemble des problématiques rencontrées et de la synthèse des souhaits d'amélioration des gestionnaires, le développement d'outils basés sur le BIM (Building Information Modeling) serait pertinent dans le domaine de la gestion des ouvrages de protection contre les inondations.

Développement d’une méthode d’analyse fonctionnelle et dysfonctionnelle pour la modélisation des interactions entre digues, infrastructures incluses et végétation ligneuse

Nait Idir Yasmine (Master 2 GAED à l’Université de Lille)

Partenariat : UMR RECOVER, IRME, LAB’URBA

Face aux enjeux liés aux risques naturels, il est essentiel d'anticiper les défaillances et de renforcer la gestion des ouvrages de protection contre les inondations. Le stage s’est concentré plus particulièrement sur les systèmes constitués de digues en interaction avec des infrastructures (réseaux d’eau, route, bâtiment, etc.) et la végétation notamment ligneuse. La présence d’infrastructures ou de végétation peut en effet générer des désordres sur la digue. Pour répondre à cette problématique, une démarche inspirée des principes de la sûreté de fonctionnement a été adoptée. Elle repose sur une analyse fonctionnelle et une Analyse des Modes de Défaillance et de leurs Effets (AMDE). Les analyses fonctionnelles internes et externes ont permis d’identifier les Fonctions Principales et les Fonctions de Contraintes des sous-systèmes (digues, infrastructures, végétation, routes, bâtis) ainsi que leurs interactions avec les milieux environnants.

Synthèse des interactions entre l’infrastructure de protection et les éléments de milieu extérieur


L’AMDE et le Bloc Diagramme Fonctionnel global (BDF) ont permis d’identifier :

  • 64 interactions entre les 5 composants : revêtement de crête, côté eau, côté zone protégée, corps de digue, fondation ;
  • 21 fonctions pour les 5 composants de la digue comme « limiter les flux d’infiltration hydrauliques », « résister aux sollicitations mécaniques », « résister à l’érosion externe », « résister à l’érosion interne » … ;
  • 47 types de défaillance différents dont 10 dues à la végétation et 7 aux aléas climatiques ;
  • 55 types d’effets des défaillances dont « tassement différentiel » ou « fissuration de la fondation homogène » ;
  • 47 types de symptômes de défaillances dont « apparition de fontis », « changement du niveau piézométrique » ou « zone sans végétation » ;
  • 13 moyens de détection comme "observation visuelle", "levé des fissures", "relevés piézométriques", "inspections par caméra et drones" ;

Cette démarche constitue ainsi une première étape dans l’évaluation du comportement global du système.

Elle propose une méthodologie structurée permettant de modéliser les interactions complexes entre les différents éléments d’un système de protection, dans le double objectif d’améliorer la résilience des ouvrages et d’optimiser leur gestion.


Analyse fonctionnelle interne du corps de digue en remblai homogène et de ses interactions, entre les autres composants d’une digue « générique » et les milieux extérieurs en interaction


Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter corinne.curt@inrae.fr ou aurelie.talon@uca.fr



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Pour plus d'information sur l'auteur : INRAE - UMR RECOVER - Equipe G2DR


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