S'abonner à un flux RSS
 

Septicité des effluents (HU) : Différence entre versions

De Wikhydro
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
''<u>Traduction anglaise</u> : Effluent septicity''
 
''<u>Traduction anglaise</u> : Effluent septicity''
  
Capacité d'un [[Effluent (HU)|effluent]]
+
Capacité d'un [[Effluent (HU)|effluent]] à propager des maladies contagieuses du fait de sa richesse en microbes. L’adjectif septique est fréquemment utilisé dans le domaine de [[Assainissement non collectif / ANC (HU)|l’assainissement non collectif]] pour caractériser les [[Fosse septique (HU)|fosses]] mises en œuvre comme prétraitement et ne recevant que des eaux vannes, par opposition aux [[Fosse toutes eaux (HU)|fosses toutes eaux]], habilitées à recevoir la totalité des eaux usées d’une habitation. Le caractère de septicité du milieu créé dans ces ouvrages traduit son aptitude à la fermentation des boues qui résultent de la décantation des matières fécales, en milieu privé d’oxygène par les microorganismes anaérobies.
à propager des maladies contagieuses du fait de sa richesse en microbes.
+
L’adjectif septique est fréquemment utilisé dans le domaine de [[Assainissement non collectif / ANC (HU)|l’assainissement non collectif]]
+
pour caractériser les fosses mises en oeuvre comme prétraitement et ne
+
recevant que des eaux vannes, par opposition aux [[Fosse toutes eaux (HU)|fosses
+
toutes eaux]], habilitées à recevoir la totalité des eaux
+
usées d’une habitation (voir [[Fosse septique (HU)|Fosse
+
septique]]). Le caractère de septicité du milieu
+
créé dans ces ouvrages traduit son aptitude à la fermentation des boues qui
+
résultent de la décantation des matières fécales, en milieu privé d’oxygène par
+
les microorganismes anaérobies.
+
  
En assainissement collectif, un effluent est considéré comme
+
En assainissement collectif, un effluent est considéré comme septique lorsqu’il se retrouve dans des conditions qui vont y favoriser le développement de micro-organismes [[Anaérobie (HU)|anaérobies]], et donc des [[Fermentation (HU)|fermentations]].  
septique lorsqu’il se retrouve dans des conditions qui vont y favoriser le
+
développement de micro-organismes [[Anaérobie (HU)|anaérobies]],
+
et donc des [[Fermentation (HU)|fermentations]].  
+
  
La septicité des effluents est à l’origine de désordres qui
+
La septicité des effluents est à l’origine de désordres qui affectent la collecte des effluents et leur épuration :
affectent la collecte des effluents et leur épuration :
+
  
·        
+
* dégagement de [[Sulfure d'hydrogène / H2S (HU)|sulfure d’hydrogène]], gaz toxique, générateur de nuisances olfactives et précurseur de corrosion ;
dégagement de [[Sulfure d'hydrogène / H2S (HU)|sulfure d’hydrogène]],
+
* dégagement de composés odorants, lors de la collecte des effluents et/ou lors de leur épuration ;
gaz toxique, générateur de nuisances olfactives et précurseur de corrosion ;
+
* phénomènes de moussage et foisonnement des boues biologiques [FNDAE n°33 2004] ;
 +
* dysfonctionnement des filières de lagunage ; etc.
  
·        
+
[[File:depottage produit curage.jpg|400px|center|thumb|Les produits de curage des réseaux présentent souvent une forte septicité du fait de leur séjour prolongé dans un milieu faiblement oxygéné ; crédit photo Patrick savary]]
dégagement de composés odorants, lors de la collecte des
+
effluents et/ou lors de leur épuration ;
+
  
·        
+
Les conditions aboutissant à des effluents septiques peuvent être notamment liées :
phénomènes de moussage et foisonnement des boues biologiques
+
[FNDAE n°33 2004] ;
+
  
·        
+
* à de trop longs temps de séjour dans les réseaux et les ouvrages de relèvement, voir dans les [[Bassin d'orage (HU)|bassins d’orage ]];
dysfonctionnement des filières de lagunage ; etc.
+
* à la décantation dans les réseaux de trop faible pente et dans les bâches des ouvrages de relèvement, de matières organiques qui vont y fermenter ;
 +
* au rejet dans les réseaux d’effluents déjà septiques, issus de dispositifs d’assainissement non collectif non déconnectés lors du raccordement des habitations au réseau ;
 +
* au rejet d’effluents non domestiques fortement concentrés en substances réductrices (sulfures…) ;
 +
* à la forte concentration des effluents en [[Demande biochimique en oxygène / DBO (HU)|DBO5]], comme ceux issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates en sulfures ;
 +
* à de trop longs temps de séjour dans les ouvrages d’épuration (prétraitements, décanteurs primaires…) ;
 +
* à des retours, issus de la filière boues, d’effluents y ayant trop longuement séjourné (surverses d’épaississeur…).
  
Les conditions aboutissant à des effluents septiques peuvent
+
Des effluents sont généralement considérés [Degrémont 2005] comme septiques lorsque leur [[Potentiel d’oxydo-réduction (HU)|pouvoir oxydoréducteur]] (rH) est inférieur à 15. En deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie.
être notamment liées :
+
  
·        
+
Le fascicule 81 titre II, cahier des clauses techniques générales consacré à la conception et l’exécution des installations d’épuration d’eaux usées, indique à son article II.2.2.3., que l’influent est réputé satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station d’épuration, ce qui signifie qu’en deçà, il devra en être fait mention dans le programme fonctionnel détaillé.
à de trop longs temps de séjour dans les réseaux et les ouvrages
+
de relèvement, voir dans les [[Bassin d'orage (HU)|bassins
+
d’orage ]];
+
  
·        
+
<u>Bibliographie</u>
à la décantation dans les réseaux de trop faible pente et dans
+
les bâches des ouvrages de relèvement, de matières organiques qui vont y
+
fermenter ;
+
  
·        
+
[FNDAE n°33 2004] : GIS Biostep ; « Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions » ; Document technique n°33 ; Ed. Cemagref ; 97 p. ; 2004..
au rejet dans les réseaux d’effluents déjà septiques, issus de
+
dispositifs d’assainissement non collectif non déconnectés lors du raccordement
+
des habitations au réseau ;
+
  
·        
+
[Degrémont 2005] : « Mémento technique de l’eau », 10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ; 1718 p. ; 2005.
au rejet d’effluents non domestiques fortement concentrés en
+
substances réductrices (sulfures…) ;
+
  
·        
+
[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]
à la forte concentration des effluents en [[Demande biochimique en oxygène / DBO (HU)|DBO5]], comme ceux
+
issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates
+
en sulfures ;
+
 
+
·        
+
à de trop longs temps de séjour dans les ouvrages d’épuration
+
(prétraitements, décanteurs primaires…) ;
+
 
+
·        
+
à des retours, issus de la filière boues, d’effluents y ayant
+
trop longuement séjourné (surverses d’épaississeur…).
+
 
+
Des effluents sont généralement considérés [Degrémont 2005]
+
comme septiques lorsque leur pouvoir oxydoréducteur (rH) est inférieur à 15. En
+
deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie. Voir [[Potentiel d’oxydo-réduction (HU)|Potentiel d’oxydo-réduction]].
+
 
+
Le fascicule 81 titre II, cahier des clauses techniques
+
générales consacré à la conception et l’exécution des installations d’épuration
+
d’eaux usées, indique à son article II.2.2.3., que l’influent est réputé
+
satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station
+
d’épuration, ce qui signifie qu’en deçà, il devra en être fait mention dans le programme
+
fonctionnel détaillé.
+
 
+
Bibliographie
+
 
+
[FNDAE n°33 2004] : GIS Biostep ; « Dysfonctionnements
+
biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions » ; Document
+
technique n°33 ; Ed. Cemagref ; 97 p. ; 2004..
+
 
+
[Degrémont 2005] : « Mémento technique de l’eau »,
+
10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ;
+
1718 p. ; 2005.
+
 
+
[[Catégorie:Dictionnaire DEHUA]]
+

Version du 20 décembre 2019 à 18:00

Traduction anglaise : Effluent septicity

Capacité d'un effluent à propager des maladies contagieuses du fait de sa richesse en microbes. L’adjectif septique est fréquemment utilisé dans le domaine de l’assainissement non collectif pour caractériser les fosses mises en œuvre comme prétraitement et ne recevant que des eaux vannes, par opposition aux fosses toutes eaux, habilitées à recevoir la totalité des eaux usées d’une habitation. Le caractère de septicité du milieu créé dans ces ouvrages traduit son aptitude à la fermentation des boues qui résultent de la décantation des matières fécales, en milieu privé d’oxygène par les microorganismes anaérobies.

En assainissement collectif, un effluent est considéré comme septique lorsqu’il se retrouve dans des conditions qui vont y favoriser le développement de micro-organismes anaérobies, et donc des fermentations.

La septicité des effluents est à l’origine de désordres qui affectent la collecte des effluents et leur épuration :

  • dégagement de sulfure d’hydrogène, gaz toxique, générateur de nuisances olfactives et précurseur de corrosion ;
  • dégagement de composés odorants, lors de la collecte des effluents et/ou lors de leur épuration ;
  • phénomènes de moussage et foisonnement des boues biologiques [FNDAE n°33 2004] ;
  • dysfonctionnement des filières de lagunage ; etc.
Les produits de curage des réseaux présentent souvent une forte septicité du fait de leur séjour prolongé dans un milieu faiblement oxygéné ; crédit photo Patrick savary

Les conditions aboutissant à des effluents septiques peuvent être notamment liées :

  • à de trop longs temps de séjour dans les réseaux et les ouvrages de relèvement, voir dans les bassins d’orage ;
  • à la décantation dans les réseaux de trop faible pente et dans les bâches des ouvrages de relèvement, de matières organiques qui vont y fermenter ;
  • au rejet dans les réseaux d’effluents déjà septiques, issus de dispositifs d’assainissement non collectif non déconnectés lors du raccordement des habitations au réseau ;
  • au rejet d’effluents non domestiques fortement concentrés en substances réductrices (sulfures…) ;
  • à la forte concentration des effluents en DBO5, comme ceux issus d’industries agroalimentaires, qui va favoriser la réduction des sulfates en sulfures ;
  • à de trop longs temps de séjour dans les ouvrages d’épuration (prétraitements, décanteurs primaires…) ;
  • à des retours, issus de la filière boues, d’effluents y ayant trop longuement séjourné (surverses d’épaississeur…).

Des effluents sont généralement considérés [Degrémont 2005] comme septiques lorsque leur pouvoir oxydoréducteur (rH) est inférieur à 15. En deçà de rH = 13, le milieu est considéré comme anaérobie.

Le fascicule 81 titre II, cahier des clauses techniques générales consacré à la conception et l’exécution des installations d’épuration d’eaux usées, indique à son article II.2.2.3., que l’influent est réputé satisfaire à un rH supérieur à 18 à l’arrivée des réseaux sur la station d’épuration, ce qui signifie qu’en deçà, il devra en être fait mention dans le programme fonctionnel détaillé.

Bibliographie

[FNDAE n°33 2004] : GIS Biostep ; « Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration – Origines et solutions » ; Document technique n°33 ; Ed. Cemagref ; 97 p. ; 2004..

[Degrémont 2005] : « Mémento technique de l’eau », 10ème édition ; Ed. Degrémont Suez, diffusion Lavoisier ; 1718 p. ; 2005.

Outils personnels