Gestion intégrée des ressources en eaux (HU) : Différence entre versions
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L’empreinte eau : une façon possible de connaître les quantités d’eau que nous consommons vraiment consiste à utiliser l’empreinte eau. Il s’agit d’un indicateur qui mesure l’usage direct ou indirect qui est fait de l’eau douce. L’empreinte eau se décompose en : | L’empreinte eau : une façon possible de connaître les quantités d’eau que nous consommons vraiment consiste à utiliser l’empreinte eau. Il s’agit d’un indicateur qui mesure l’usage direct ou indirect qui est fait de l’eau douce. L’empreinte eau se décompose en : |
Version du 28 mars 2021 à 11:55
Traduction anglaise : Integrated water resources management
Dernière mise à jour : 28/03/2021
Cet article est largement inspiré du dossier GRAIE-Eau MéliMélo sur la rareté de l'eau.
Ensemble des moyens mis en œuvre pour assurer une gestion coordonnée et efficace des ressources en eau à l'échelle d'un territoire, quelle que soit sa taille.
Sommaire |
Pourquoi est-il nécessaire de mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau ?
A première vue l'idée que l'eau est un bien rare et précieux semble paradoxale. La terre est en effet une planète bleue couverte à environ 70% par des océans. Même si 97,4% de cette eau est salée et inutilisable sans traitement, il reste cependant, en première lecture, plus de 5 millions de m3 d’eau douce à la disposition de chacun des habitants de la planète, beaucoup plus que le plus dépensier d’entre nous n’en utilisera tout au long de sa vie. Plus encore, contrairement au pétrole, qui est (presque) uniquement d’origine fossile et dont le renouvellement ne peut se faire que sur des temps géologiques, de l’ordre de millions d’années, l’eau est recyclée en permanence par la machine atmosphérique, et la même eau peut être réutilisée indéfiniment. On peut donc parfaitement lui appliquer l’un des principes phares du développement durable « vivre sur l’intérêt, sans toucher au capital ». Il suffit pour cela de se contenter d’utiliser les quantités périodiquement renouvelées. Le volume annuel moyen mobilisé par la partie continentale de ce cycle hydrologique (c’est-à-dire en ne prenant pas en compte les précipitations qui retombent dans les océans) est de 83 000 km3. L’eau pure nouvelle fournie par la nature représente donc plus de 10 000 m3 par an et par terrien, un chiffre qui peut paraître extrêmement confortable à un français moyen qui en consomme 200 fois moins à son robinet.
Pourquoi alors y-a-t-il un problème ?
Les raisons sont multiples et un diagnostic précis est nécessaire pour trouver les bonnes solutions.
Les besoins en eau sont beaucoup plus importants que nous ne le pensons
La première difficulté est que nous consommons beaucoup plus d’eau que celle que nous tirons de nos robinets :
- nous « mangeons » en particulier beaucoup plus d’eau que nous n’en buvons. La production d’un kilogramme de tomates nécessite par exemple plus de 150 litres d’eau ;
- nous avons également besoin d’eau pour de très nombreuses activités agricoles, industrielle ou de production d’énergie ;
- nous consommons aussi de l’eau de façon indirecte en rejetant des polluants dans les milieux aquatiques ; ces polluants doivent être dilués pour que l’eau soit à nouveau utilisable ;
- enfin, nous utilisons de l’eau « in situ » sans la prélever, pour la navigation, les activités nautiques, la production d’énergie par des turbines, le refroidissement des centrales nucléaires, etc..
Selon les pays, l’importance relative des secteurs de consommation est extrêmement variable comme l’illustre le schéma extrait du livre de Margat et Andréassian, 2008. Dans le monde, l’agriculture à elle seule consomme plus de 8 000 km3 d’eau par an, ce qui représente environ 90% de la consommation totale, et presque 10% du volume disponible. Dans tous les cas la consommation d’eau est de toute façon beaucoup forte que nous le pensons généralement et peut se mesurer par différents indicateurs qui font référence à la notion d'eau virtuelle, par exemple « l’empreinte eau ».
L’empreinte eau : une façon possible de connaître les quantités d’eau que nous consommons vraiment consiste à utiliser l’empreinte eau. Il s’agit d’un indicateur qui mesure l’usage direct ou indirect qui est fait de l’eau douce. L’empreinte eau se décompose en :
- empreinte eau bleue (eau de surface ou eau souterraine effectivement consommée),
- empreinte eau verte (eau de pluie mobilisée, mais immédiatement restituée au milieu naturel, par exemple sous forme d’évapotranspiration),
- empreinte eau grise (eau utilisée pour diluer les polluants).
L’empreinte eau permet ainsi de calculer la quantité d’eau nécessaire pour produire un bien quelconque. Il faut par exemple 15 m3 d’eau pour produire 1 kg de bœuf ou encore 3 m3 d’eau pour 1 kg de riz.
Le chiffre à retenir est que, en 2021, les besoins totaux en eau de l’humanité représentent plus de 10% du flux disponible et que ce pourcentage augmente régulièrement en particulier du fait de l'augmentation de la population mondiale, de l'exode rural et la croissance associée des mégalopoles, de la modification des pratiques culturales reposant de plus en plus sur l'irrigation
Les précipitations sont très variables dans le temps et dans l'espace
La seconde raison, encore plus grave que la première, c’est que l’on ne peut utiliser que l’eau qui est disponible au moment où on en a besoin et à proximité de l’endroit où on en a besoin.
L'eau est en train, dans beaucoup de pays, de devenir une ressource de plus en plus rare et précieuse. Si le dérèglement climatique, souvent mis en cause, constitue un facteur aggravant en augmentant la variabilité spatiale et temporelle des précipitations il n'est pas la seule cause. L'augmentation de la population mondiale, l'exode rural et la croissance associée des mégalopoles, les modifications des pratiques culturales reposant de plus en plus sur l'irrigation, la déforestation, l'imperméabilisation des sols et l'accélération des écoulements, etc., constituent le plus souvent les facteurs principaux.
Comment procéder ?
Mot en chantier