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Epandage des boues (HU) : Différence entre versions
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| − | + | Même si l'action d'épandage peut a priori concerner n'importe quel produit, on le réserve, dans le cas de la valorisation des boues de station d'épuration : | |
| − | + | * le plus souvent à l'épandage direct de boues simplement [[Stabilisation des boues (HU)|stabilisées]] (par chaulage, chauffage ou digestion) ; | |
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| − | | | + | Dans tous les cas la stabilisation préalable a pour but de diminuer le caractère fermentescible des boues (l'épandage de boues brutes est interdit). Elle peut se faire par [[Digestion (HU)|digestion]] ou par chaulage. |
| − | + | ==Avantages et inconvénients de la solution== | |
| − | | | + | L'épandage direct après simple stabilisation constitue la solution la plus simple et la moins onéreuse, du moins si les zones possibles d'épandage ne sont pas trop éloignées de la station d'épuration (le coût du transport pouvant devenir rédhibitoire). Cette solution ne nécessite en effet pas d'investissement spécifique autre que celui d'un épandeur, et le plus souvent d'un équipement d'entreposage (en particulier pour éviter les [[Nuisance olfactive (HU)|nuisances olfactives]]). Elle permet un retour direct des déchets organiques au sol, sans coût supplémentaire généré par une quelconque transformation préalable (ADEME, 2016). Cette filière pose cependant différents problèmes : Elle n'est pas possible en toute saison (ce qui impose des contraintes de stockage), ni sur tous les terrains, ni par tous les procédés. Elle doit être faite dans le cadre de plans d'épandage et elle est soumise à [[Autorisation (HU)|autorisation]] ou [[Déclaration (HU)|déclaration]] au titre de la nomenclature [[IOTA (HU)|IOTA]]. |
| − | + | L'intérêt des produits compostés réside dans une réduction significative du volume de boues à transporter (division par 2) et dans une meilleure stabilisation. L’adjonction d’un support carboné structurant (paille, déchets verts, etc.) permet également d'améliorer leur structure. | |
| − | | | + | Dans tous les cas, l'épandage possède un intérêt agronomique certain pour les sols car les boues de station d'épuration contiennent une teneur élevée en [[Nutriment (HU)|nutriments]] (carbone, azote, phosphore, potassium, etc.) (voir ''figure 2''). |
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| − | | | + | [[File:matière fertilisante dans les boues.JPG|500px|center|thumb|<center>''<u>Figure 2</u> : Quantités de matières fertilisantes dans les boues de station d'épuration ; <u>Source</u> : Chambre d'agriculture de la Marne (2022).''</center>]] |
| − | | | + | Cependant, les boues peuvent aussi être chargées en substances indésirables ([[Métaux lourds (HU)|métaux lourds]], [[Composé organique volatil / COV (HU)|composés organiques]], micro-organismes [[Pathogène (HU)|pathogènes]], [[Résidu pharmaceutique (HU)|résidus pharmaceutiques]], etc.), ce qui justifie des contraintes réglementaires. |
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| + | Les acteurs de la filière sont inquiets depuis la publication de l'[https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000042169391/ ordonnance du 29 juillet 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets] qui prévoyait un décret fixant les critères de qualité agronomique et d'innocuité des matières fertilisantes (voir par exemple https://www.banquedesterritoires.fr/matieres-fertilisantes-un-projet-de-decret-socle-commun-qui-inquiete-les-collectivites). | ||
| − | + | Ils craignaient en effet de voir les contraintes se durcir, compromettant ainsi cette filière de valorisation (comme d'ailleurs toutes les filières de valorisation agricole). Depuis 2020 les quatre textes formant le "socle commun pour les Matières Fertilisantes et les Supports de Culture (MFSC)" font l'objet de longues discussions et une consultation publique sur les textes des deux décrets et des deux arrêtés constituant ce socle a été ouverte du 30 octobre 2023 au 30 novembre 2023 (https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-reglementation-encadrant-linnocuite-et-lefficacite-des-matieres). L'objectif est en particulier de mieux maîtriser les risques de contamination des sols et de faire évoluer l'encadrement des matières fertilisantes en adaptant leur utilisation à leur qualité. A la date de mise à jour de cet article, ces textes ne sont toujours pas publiés. | |
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| − | + | ==Importance de la filière== | |
| − | + | Il s'agit aujourd'hui de la principale filière de valorisation des boues de station d'épuration ; elle représente en effet 60% à 70% des boues valorisées sur le plan agricole (Amorce, 2019) et environ 45% du volume total des boues. | |
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| − | + | <u>Bibliographie</u> : | |
| − | + | * Muller, F. (2016) : Fiche technique "Epandage" ; 17p. ; Ademe ; disponible sur https://agrosylva.eu/wp-content/uploads/2021/01/Fiche-technique-epandage-ADEME1.pdf | |
| − | + | <u>Pour en savoir plus</u> : | |
| − | + | * Amorce (2019) : Quelles solutions pour valoriser les boues d’épuration ? ; Réf AMORCE EAT05 a ; 45p. ; disponible sur https://amorce.asso.fr/publications/quelles-solutions-pour-valoriser-les-boues-d-epuration-eat05 | |
| − | + | [[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]] | |
| − | + | [[Catégorie:Boues,_traitement,_valorisation_(HU)]] | |
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Version actuelle en date du 9 mai 2025 à 09:37
Traduction anglaise : Sludge spreading
Dernière mise à jour : 09/05/2025
Technique de valorisation des boues produites par les stations d’épuration consistant à les utiliser comme substances fertilisantes en agriculture ou (actuellement à titre expérimental) en agroforesterie.
Sommaire |
[modifier] Principes de l'épandage
Même si l'action d'épandage peut a priori concerner n'importe quel produit, on le réserve, dans le cas de la valorisation des boues de station d'épuration :
- le plus souvent à l'épandage direct de boues simplement stabilisées (par chaulage, chauffage ou digestion) ;
- parfois à l'épandage de compost produits à partir des boues (figure 1).
Dans tous les cas la stabilisation préalable a pour but de diminuer le caractère fermentescible des boues (l'épandage de boues brutes est interdit). Elle peut se faire par digestion ou par chaulage.
[modifier] Avantages et inconvénients de la solution
L'épandage direct après simple stabilisation constitue la solution la plus simple et la moins onéreuse, du moins si les zones possibles d'épandage ne sont pas trop éloignées de la station d'épuration (le coût du transport pouvant devenir rédhibitoire). Cette solution ne nécessite en effet pas d'investissement spécifique autre que celui d'un épandeur, et le plus souvent d'un équipement d'entreposage (en particulier pour éviter les nuisances olfactives). Elle permet un retour direct des déchets organiques au sol, sans coût supplémentaire généré par une quelconque transformation préalable (ADEME, 2016). Cette filière pose cependant différents problèmes : Elle n'est pas possible en toute saison (ce qui impose des contraintes de stockage), ni sur tous les terrains, ni par tous les procédés. Elle doit être faite dans le cadre de plans d'épandage et elle est soumise à autorisation ou déclaration au titre de la nomenclature IOTA.
L'intérêt des produits compostés réside dans une réduction significative du volume de boues à transporter (division par 2) et dans une meilleure stabilisation. L’adjonction d’un support carboné structurant (paille, déchets verts, etc.) permet également d'améliorer leur structure.
Dans tous les cas, l'épandage possède un intérêt agronomique certain pour les sols car les boues de station d'épuration contiennent une teneur élevée en nutriments (carbone, azote, phosphore, potassium, etc.) (voir figure 2).
Cependant, les boues peuvent aussi être chargées en substances indésirables (métaux lourds, composés organiques, micro-organismes pathogènes, résidus pharmaceutiques, etc.), ce qui justifie des contraintes réglementaires.
[modifier] Évolutions réglementaires
Les acteurs de la filière sont inquiets depuis la publication de l'ordonnance du 29 juillet 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets qui prévoyait un décret fixant les critères de qualité agronomique et d'innocuité des matières fertilisantes (voir par exemple https://www.banquedesterritoires.fr/matieres-fertilisantes-un-projet-de-decret-socle-commun-qui-inquiete-les-collectivites).
Ils craignaient en effet de voir les contraintes se durcir, compromettant ainsi cette filière de valorisation (comme d'ailleurs toutes les filières de valorisation agricole). Depuis 2020 les quatre textes formant le "socle commun pour les Matières Fertilisantes et les Supports de Culture (MFSC)" font l'objet de longues discussions et une consultation publique sur les textes des deux décrets et des deux arrêtés constituant ce socle a été ouverte du 30 octobre 2023 au 30 novembre 2023 (https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-reglementation-encadrant-linnocuite-et-lefficacite-des-matieres). L'objectif est en particulier de mieux maîtriser les risques de contamination des sols et de faire évoluer l'encadrement des matières fertilisantes en adaptant leur utilisation à leur qualité. A la date de mise à jour de cet article, ces textes ne sont toujours pas publiés.
[modifier] Importance de la filière
Il s'agit aujourd'hui de la principale filière de valorisation des boues de station d'épuration ; elle représente en effet 60% à 70% des boues valorisées sur le plan agricole (Amorce, 2019) et environ 45% du volume total des boues.
Bibliographie :
- Muller, F. (2016) : Fiche technique "Epandage" ; 17p. ; Ademe ; disponible sur https://agrosylva.eu/wp-content/uploads/2021/01/Fiche-technique-epandage-ADEME1.pdf
Pour en savoir plus :
- Amorce (2019) : Quelles solutions pour valoriser les boues d’épuration ? ; Réf AMORCE EAT05 a ; 45p. ; disponible sur https://amorce.asso.fr/publications/quelles-solutions-pour-valoriser-les-boues-d-epuration-eat05
