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Dépôts en réseau (HU) : Différence entre versions

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===Mécanismes généraux à l'origine des phénomènes de dépôt-reprise===
 
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La capacité de [[Transport solide (HU)|transport solide]] des écoulements dépend du débit et de la vitesse, lesquels varient beaucoup entre les périodes de temps sec et les périodes de pluie. De la même manière les apports dépendent également des conditions climatiques. En temps sec, les apports sont continus dans les réseaux recevant des eaux usées, mais très faibles dans les réseaux séparatifs eau pluviale (faibles mais cependant non nuls, par exemple du fait du balayage des rues et des caniveaux). Pendant les périodes pluvieuses le ruissellement transporte de grandes quantités de matière et les introduit dans le réseau.
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La dynamique des dépôts en réseau est donc contrôlé par cette double variabilité : apports réduits et capacité de transport faible en temps sec ; apports importants et capacité de transport plus conséquente en temps de pluie. Par ailleurs la masse volumique moyenne des matériaux à transporter.
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===Différents types de dépôts en fonction de leur origine===
 
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Les matériaux susceptibles de s'accumuler dans les réseaux d'assainissement ont des origines et des formes physiques et chimiques multiples : terre végétale, sable et débris divers apportés par le ruissellement, résidus d'activités industrielles et commerciales, matériaux provenant de travaux de construction, solides associés aux eaux usées domestiques, etc.. Les solides provenant de ces différentes sources interagissent les uns avec les autres dès qu'ils sont dans le système d'assainissement et forment un dépôt plus ou moins cohésif dont les caractéristiques changent dans l'espace et dans le temps. En particulier certaines petites particules portent une charge électrostatique qui augmente la cohésion des dépôts.
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Les matériaux susceptibles de s'accumuler dans les réseaux d'assainissement ont des origines et des formes physiques et chimiques multiples : terre végétale, sable et débris divers apportés par le ruissellement, résidus d'activités industrielles et commerciales, matériaux provenant de travaux de construction, solides associés aux eaux usées domestiques, etc.. Ces matériaux divers interagissent les uns avec les autres dès qu'ils sont dans le système d'assainissement et forment un dépôt plus ou moins cohésif dont les caractéristiques changent dans l'espace et dans le temps.  
  
Les solides grossiers (''gross solids'') sont généralement définis par le fait qu'une au moins de leur dimension est supérieure à 6 mm. On les trouve aussi bien dans les eaux pluviales que dans les eaux usées. Ils comprennent des éléments aussi divers que de la matière fécale, des morceaux de plastique, de textile ou de papier, des produits sanitaires ou des débris végétaux. Les solides les plus grossiers et les plus lourds jouent un rôle important dans la formation des dépôts en étant souvent à leur origine du fait de la perturbation de l'écoulement qu'ils provoquent.
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Les solides grossiers (''gross solids'') sont généralement définis par le fait qu'une au moins de leur dimension est supérieure à 6 mm. On les trouve aussi bien dans les eaux pluviales que dans les eaux usées. Ils comprennent des éléments aussi divers que des cailloux, des objets parfois étonnants introduits volontairement ou non dans le réseau, de la matière fécale, des morceaux de plastique, de textile ou de papier, des produits sanitaires ou des débris végétaux, etc.. Les solides les plus grossiers et les plus lourds jouent un rôle important dans la formation des dépôts. Ils sont les plus difficiles à transporter par l'écoulement et de ce fait les premiers à sédimenter. Ils sont ainsi souvent à l'origine du dépôt de sédiments plus fins du fait de la perturbation de l'écoulement qu'ils provoquent.
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Les matériaux les plus fins jouent également un rôle important dans le processus. Ils vont combler les espaces et consolider le dépôt. Ils peuvent également être à l'origine de phénomènes plus complexes. Par exemple certaines particules fines portent une charge électrostatique qui va augmenter la cohésion des dépôts.
  
 
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Peu d'études se sont spécifiquement intéressées aux dépôts dans les systèmes séparatifs pluviaux. De façon assez simple, les sédiments concernés sont généralement plus minéraux (sables, graviers, poussières. Ils ont une une masse volumique importante et sont principalement introduits pendant les périodes pluvieuses. Le processus général s'apparente à celui du transport solide et de la sédimentation en rivière sur un fond fixe. On observe donc un tri granulométrique, les sédiments les plus grossiers s'arrêtant en premier et les plus fins parcourant une distance plus grande depuis leur point d'introduction dans le réseau.
  
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On retrouve cependant également des matériaux plus organiques, soit d'origine naturelle (débris de végétation), soit d'origine anthropique (déchets divers, souvent alimentaires, accumulés dans les caniveaux).
  
  
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Les dépôts dans les réseaux unitaires ont pour leur part fait l'objet de nombreux travaux scientifiques, en particulier par le groupe de travail [http://www.sspwg.org/ ''Sewer Systems and Processes Working Group''] du [http://www.jcud.org comité joint IWA/IAHR sur l'hydrologie urbaine].
 
Les dépôts dans les réseaux unitaires ont pour leur part fait l'objet de nombreux travaux scientifiques, en particulier par le groupe de travail [http://www.sspwg.org/ ''Sewer Systems and Processes Working Group''] du [http://www.jcud.org comité joint IWA/IAHR sur l'hydrologie urbaine].

Version du 22 mars 2021 à 10:37

Traduction anglaise : Sewer sediment

Dernière mise à jour : 20/03/2021

Sédiments, souvent associés à des polluants multiples, qui s’accumulent à l'intérieur des systèmes d’assainissement. Cette accumulation a plusieurs conséquences :

  • les sédiments réduisent les sections d'écoulement et remontent les lignes d'eau ; ils peuvent ainsi être à l'origine de rejets prématurés par les déversoirs d'orage (dans les réseaux unitaires), de mise en charge, voire de débordement ;
  • les sédiments déposés et les polluants associés sont susceptibles d'être remis en mouvement et rejetés au milieu aquatique lorsque le débit augmente pendant les périodes pluvieuses contribuant ainsi à la pollution de ces milieux (voir Rejet urbain de temps de pluie / RUTP (HU));
  • certains sédiments sont de nature organique et leur décomposition peut à l'origine de nuisances (mauvaises odeurs), voir de dégagement de gaz toxiques et/ou capable de jouer un rôle dans la corrosion des équipements (sulfure d'hydrogène en particulier).

Sommaire

Origine, nature et importance des dépôts en réseau

Mécanismes généraux à l'origine des phénomènes de dépôt-reprise

La capacité de transport solide des écoulements dépend du débit et de la vitesse, lesquels varient beaucoup entre les périodes de temps sec et les périodes de pluie. De la même manière les apports dépendent également des conditions climatiques. En temps sec, les apports sont continus dans les réseaux recevant des eaux usées, mais très faibles dans les réseaux séparatifs eau pluviale (faibles mais cependant non nuls, par exemple du fait du balayage des rues et des caniveaux). Pendant les périodes pluvieuses le ruissellement transporte de grandes quantités de matière et les introduit dans le réseau.

La dynamique des dépôts en réseau est donc contrôlé par cette double variabilité : apports réduits et capacité de transport faible en temps sec ; apports importants et capacité de transport plus conséquente en temps de pluie. Par ailleurs la masse volumique moyenne des matériaux à transporter.


Différents types de dépôts en fonction de leur origine

Les matériaux susceptibles de s'accumuler dans les réseaux d'assainissement ont des origines et des formes physiques et chimiques multiples : terre végétale, sable et débris divers apportés par le ruissellement, résidus d'activités industrielles et commerciales, matériaux provenant de travaux de construction, solides associés aux eaux usées domestiques, etc.. Ces matériaux divers interagissent les uns avec les autres dès qu'ils sont dans le système d'assainissement et forment un dépôt plus ou moins cohésif dont les caractéristiques changent dans l'espace et dans le temps.

Les solides grossiers (gross solids) sont généralement définis par le fait qu'une au moins de leur dimension est supérieure à 6 mm. On les trouve aussi bien dans les eaux pluviales que dans les eaux usées. Ils comprennent des éléments aussi divers que des cailloux, des objets parfois étonnants introduits volontairement ou non dans le réseau, de la matière fécale, des morceaux de plastique, de textile ou de papier, des produits sanitaires ou des débris végétaux, etc.. Les solides les plus grossiers et les plus lourds jouent un rôle important dans la formation des dépôts. Ils sont les plus difficiles à transporter par l'écoulement et de ce fait les premiers à sédimenter. Ils sont ainsi souvent à l'origine du dépôt de sédiments plus fins du fait de la perturbation de l'écoulement qu'ils provoquent.

Les matériaux les plus fins jouent également un rôle important dans le processus. Ils vont combler les espaces et consolider le dépôt. Ils peuvent également être à l'origine de phénomènes plus complexes. Par exemple certaines particules fines portent une charge électrostatique qui va augmenter la cohésion des dépôts.

La situation est cependant différente dans les réseaux séparatifs pluviaux et dans les réseaux unitaires.

Cas des réseaux séparatifs

Peu d'études se sont spécifiquement intéressées aux dépôts dans les systèmes séparatifs pluviaux. De façon assez simple, les sédiments concernés sont généralement plus minéraux (sables, graviers, poussières. Ils ont une une masse volumique importante et sont principalement introduits pendant les périodes pluvieuses. Le processus général s'apparente à celui du transport solide et de la sédimentation en rivière sur un fond fixe. On observe donc un tri granulométrique, les sédiments les plus grossiers s'arrêtant en premier et les plus fins parcourant une distance plus grande depuis leur point d'introduction dans le réseau.

On retrouve cependant également des matériaux plus organiques, soit d'origine naturelle (débris de végétation), soit d'origine anthropique (déchets divers, souvent alimentaires, accumulés dans les caniveaux).


Les bouches d'égout et les avaloirs constituent une source majeure d'introduction des solides dans les systèmes d'assainissement ; crédit photo SIAAP.

Cas des réseaux unitaires

Les dépôts dans les réseaux unitaires ont pour leur part fait l'objet de nombreux travaux scientifiques, en particulier par le groupe de travail Sewer Systems and Processes Working Group du comité joint IWA/IAHR sur l'hydrologie urbaine.

L'un des résultats de ces recherche a consisté à faire une classification des solides en système unitaire en cinq types :

  • "type A" : sédiments grossiers non cohésifs, essentiellement minéraux qui constituent une partie importante des dépôts formés dans les collecteurs ;
  • "type B" : même sédiments que la classe A, mais consolidés par des graisses et des bitumes (ce type de sédiment est plus rare) ;
  • "type C" : sédiments fins plus ou moins organiques, qui se déposent en couche fine, généralement à la surface des sédiments de type A ;
  • "type D" : biofilm recouvrant les parois des canalisations dans la zone de marnage des eaux de temps sec ;
  • "type E" : sédiments assez fins transportés en suspension dans les eaux de temps de pluie, qui se déposent dans les bassins d'orage ou plus généralement de retenue, les chambres à sable, ainsi que dans les conduites, en tête de réseau ou dans des singularités hydrauliques, au moment où la décrue diminue brutalement l’énergie mobilisée pour leur transport.

Part des dépôts en réseau dans la pollution rejetée par temps de pluie

voir : Rejet urbain de temps de pluie / RUTP (HU)

Moyens de contrôle des dépôts en réseau

Voir : Gestion de l’ensablement (HU)

Limiter l'introduction de solides dans le réseau

Améliorer les conditions de transport solide sans apport d'énergie

bateau vanne, vanne mitrailleuse, vanne Hydrass

Piéger les solides grossiers dans le réseau

Extraire les solides du réseau

Améliorer les conditions de transport avec apport d'énergie et extraction des solides

Hydro-Curage et pompage avec recyclage de l'eau


Stratégie d'exploitation du réseau

voir : Autocurage (HU)


Bibliographie :

Mot en chantier

Outils personnels