S'abonner à un flux RSS
 

Temps de concentration (HU) : Différence entre versions

De Wikhydro
Ligne 5 : Ligne 5 :
 
Sur un [[Bassin versant (HU)|bassin versant]], temps mis par l'eau pour parcourir la distance entre le point le plus éloigné (en temps d’écoulement) de l'exutoire et ce dernier.  
 
Sur un [[Bassin versant (HU)|bassin versant]], temps mis par l'eau pour parcourir la distance entre le point le plus éloigné (en temps d’écoulement) de l'exutoire et ce dernier.  
  
Le temps de concentration peut être soit apprécié par la mesure à partir de crues observées, soit estimé à partir de formules empiriques faisant intervenir des caractéristiques du bassin versant (surface, pourcentage de surface imperméable, pente, etc.), voire de la pluie.
 
  
 
[[File:temps de concentration.JPG|300px|center|thumb|<center>''Représentation schématique d'un bassin versant. Le point noir en bas de l'image est l'exutoire ; les lignes en pointillés rouge représentent des lignes isochrones et le point rouge est le point le plus éloigné de l'exutoire. Le temps de concentration est le temps nécessaire pour aller de ce point jusqu'à l'exutoire.''</center>]]
 
[[File:temps de concentration.JPG|300px|center|thumb|<center>''Représentation schématique d'un bassin versant. Le point noir en bas de l'image est l'exutoire ; les lignes en pointillés rouge représentent des lignes isochrones et le point rouge est le point le plus éloigné de l'exutoire. Le temps de concentration est le temps nécessaire pour aller de ce point jusqu'à l'exutoire.''</center>]]
  
Pour une zone de voirie drainée par un avaloir particulier, le temps de concentration sera de quelques minutes (3 à 5 minutes). Pour un grand bassin versant urbain le temps de concentration pourra atteindre quelques heures. Le temps de concentration constitue le paramètre de base dans la [[Méthode rationnelle (HU)|méthode rationnelle]] ainsi que dans certains autres modèles pluie-débit de même nature ([[Méthode de Caquot (HU)|méthode de Caquot]] par exemple) pour le calcul des débits de pointe des bassins versants. La notion de temps de concentration aurait été introduite, pour la première fois en 1851, par un physicien irlandais, T.J. Mulvaney comme le temps au bout duquel apparait le débit de pointe à l’exutoire d’un bassin versant.
+
==Origine et importance de la notion de temps de concentration==
  
On peut trouver des fondements théoriques du temps de concentration, selon la conception de Mulvaney, dans le [[Onde cinématique (modèle de l’) (HU)|modèle de l’onde cinématique]] de ruissellement de la pluie sur une plaque plane homogène de [[Rugosité (HU)|rugosité]] <math>k</math> et de longueur de ruissellement <math>L</math>, soumise à une précipitation d’intensité constante <math>i</math>. Le temps au bout duquel apparaît le débit de pointe de ruissellement à l’exutoire de la plaque s’écrit :
+
===Temps de concentration et calcul du débit de pointe du bassin versant===
  
 +
La notion de temps de concentration aurait été introduite, pour la première fois en 1851, par un physicien irlandais, T.J. Mulvaney comme le temps au bout duquel apparait le débit de pointe à l’exutoire d’un bassin versant. Le temps de concentration constitue le paramètre de base dans la [[Méthode rationnelle (HU)|méthode rationnelle]] ainsi que dans certains autres modèles pluie-débit de même nature ([[Méthode de Caquot (HU)|méthode de Caquot]] par exemple) pour le calcul des débits de pointe des bassins versants.
  
<center><math>tc = (\frac{L.i^{(1-m)}}{k})^{1/m}</math></center>
+
Si l'on considère une pluie de type bloc (intensité constante) et répartie uniformément sur le bassin versant, la pluie la plus défavorable, c'est à dire qui conduira au débit de pointe maximum, pour une période de retour donnée est celle dont la durée est strictement identique au temps de concentration.
  
 +
En effet :
 +
* si la durée de la pluie est plus courte que le temps de concentration alors seule une partie de la surface du bassin versant contribuera à un moment donné au débit à l'exutoire ;
 +
* si la durée de la pluie est plus longue que le temps de concentration alors l'intensité de pluie sera plus faible.
 +
 +
===Conséquences hydrologiques de la réduction du temps de concentration===
 +
 +
Au delà de la vision précédente, sans doute assez simpliste vis à vis de la complexité des phénomènes hydrologiques en cause, la prise en compte de cette notion est essentielle pour comprendre les conséquences des aménagements sur la réponse des bassins versants. En effet réduire le temps de concentration d'un bassin versant a deux effets très préjudiciables sur la valeur des débits :
 +
* elle rend le bassin versant sensibles à des pluies plus courtes, donc dont l'intensité moyenne est plus forte et qui vont générer des volumes plus importants ;
 +
* elle diminue également le temps de réponse du bassin versant (voir [[Lag time (HU)]]), ce qui a pour conséquence que le volume produit, déjà plus important, s'écoule dans un temps plus court.
 +
 +
Ces deux facteurs font que la diminution des temps de concentration résultant de l'aménagement des bassins versants constitue souvent le facteur essentiel de l'aggravation du régime des crues alors que l'on accuse souvent à tort l'augmentation des [[Coefficient de ruissellement (HU)|coefficients de ruissellement]].
 +
 +
==Évaluation du temps de concentration d'un bassin versant==
 +
 +
Le temps de concentration peut être soit apprécié par la mesure à partir de crues observées, soit estimé.
 +
 +
===Fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration===
 +
 +
On peut trouver des fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration, selon la conception de Mulvaney, en utilisant le [[Onde cinématique (modèle de l’) (HU)|modèle de l’onde cinématique]] pour représenter le ruissellement de la pluie sur une plaque plane homogène de [[Rugosité (HU)|rugosité]] <math>k</math> et de longueur de ruissellement <math>L</math>, soumise à une précipitation d’intensité constante <math>i</math>.
 +
 +
Dans ces conditions, le temps au bout duquel apparaît le débit de pointe de ruissellement à l’exutoire de la plaque s’écrit :
 +
 +
 +
<center><math>tc = (\frac{L.i^{(1-m)}}{k})^{1/m}</math></center>
  
 
Dans cette expression, <math>m</math> est l’exposant de la formule d’écoulement du régime uniforme (par exemple 3/2 dans la [[Chézy (formule de) (HU)|formule de Chezy]]). Cette relation montre, en particulier, et contrairement à de multiples formules usuelles en ingénierie, que le temps de concentration d’un bassin versant n’est pas constant et dépend de l’intensité de la pluie nette.
 
Dans cette expression, <math>m</math> est l’exposant de la formule d’écoulement du régime uniforme (par exemple 3/2 dans la [[Chézy (formule de) (HU)|formule de Chezy]]). Cette relation montre, en particulier, et contrairement à de multiples formules usuelles en ingénierie, que le temps de concentration d’un bassin versant n’est pas constant et dépend de l’intensité de la pluie nette.
 +
 +
===Formules empiriques de calcul du temps de concentration===
 +
 +
à partir de formules empiriques faisant intervenir des caractéristiques du bassin versant (surface, pourcentage de surface imperméable, pente, etc.), voire de la pluie
  
 
[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]
 
[[Catégorie:Dictionnaire_DEHUA]]

Version du 10 mai 2020 à 17:16

Traduction anglaise : Time of concentration

Dernière mise à jour : 2/1/2020

Sur un bassin versant, temps mis par l'eau pour parcourir la distance entre le point le plus éloigné (en temps d’écoulement) de l'exutoire et ce dernier.


Représentation schématique d'un bassin versant. Le point noir en bas de l'image est l'exutoire ; les lignes en pointillés rouge représentent des lignes isochrones et le point rouge est le point le plus éloigné de l'exutoire. Le temps de concentration est le temps nécessaire pour aller de ce point jusqu'à l'exutoire.

Sommaire

Origine et importance de la notion de temps de concentration

Temps de concentration et calcul du débit de pointe du bassin versant

La notion de temps de concentration aurait été introduite, pour la première fois en 1851, par un physicien irlandais, T.J. Mulvaney comme le temps au bout duquel apparait le débit de pointe à l’exutoire d’un bassin versant. Le temps de concentration constitue le paramètre de base dans la méthode rationnelle ainsi que dans certains autres modèles pluie-débit de même nature (méthode de Caquot par exemple) pour le calcul des débits de pointe des bassins versants.

Si l'on considère une pluie de type bloc (intensité constante) et répartie uniformément sur le bassin versant, la pluie la plus défavorable, c'est à dire qui conduira au débit de pointe maximum, pour une période de retour donnée est celle dont la durée est strictement identique au temps de concentration.

En effet :

  • si la durée de la pluie est plus courte que le temps de concentration alors seule une partie de la surface du bassin versant contribuera à un moment donné au débit à l'exutoire ;
  • si la durée de la pluie est plus longue que le temps de concentration alors l'intensité de pluie sera plus faible.

Conséquences hydrologiques de la réduction du temps de concentration

Au delà de la vision précédente, sans doute assez simpliste vis à vis de la complexité des phénomènes hydrologiques en cause, la prise en compte de cette notion est essentielle pour comprendre les conséquences des aménagements sur la réponse des bassins versants. En effet réduire le temps de concentration d'un bassin versant a deux effets très préjudiciables sur la valeur des débits :

  • elle rend le bassin versant sensibles à des pluies plus courtes, donc dont l'intensité moyenne est plus forte et qui vont générer des volumes plus importants ;
  • elle diminue également le temps de réponse du bassin versant (voir Lag time (HU)), ce qui a pour conséquence que le volume produit, déjà plus important, s'écoule dans un temps plus court.

Ces deux facteurs font que la diminution des temps de concentration résultant de l'aménagement des bassins versants constitue souvent le facteur essentiel de l'aggravation du régime des crues alors que l'on accuse souvent à tort l'augmentation des coefficients de ruissellement.

Évaluation du temps de concentration d'un bassin versant

Le temps de concentration peut être soit apprécié par la mesure à partir de crues observées, soit estimé.

Fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration

On peut trouver des fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration, selon la conception de Mulvaney, en utilisant le modèle de l’onde cinématique pour représenter le ruissellement de la pluie sur une plaque plane homogène de rugosité $ k $ et de longueur de ruissellement $ L $, soumise à une précipitation d’intensité constante $ i $.

Dans ces conditions, le temps au bout duquel apparaît le débit de pointe de ruissellement à l’exutoire de la plaque s’écrit :


$ tc = (\frac{L.i^{(1-m)}}{k})^{1/m} $

Dans cette expression, $ m $ est l’exposant de la formule d’écoulement du régime uniforme (par exemple 3/2 dans la formule de Chezy). Cette relation montre, en particulier, et contrairement à de multiples formules usuelles en ingénierie, que le temps de concentration d’un bassin versant n’est pas constant et dépend de l’intensité de la pluie nette.

Formules empiriques de calcul du temps de concentration

à partir de formules empiriques faisant intervenir des caractéristiques du bassin versant (surface, pourcentage de surface imperméable, pente, etc.), voire de la pluie

Outils personnels