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Bioindicateur (HU) : Différence entre versions

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* les biomarqueurs permettent d'évaluer l'influence d'un [[Toxique (HU)|toxique]] particulier sur les tissus d'un organe spécifique d'une espèce particulière. Ils présentent une forte pertinence toxicologique mais une faible pertinence écologique. Ces techniques peuvent aider à mesurer la toxicité chronique sub-léthale et fournir une possibilité de prévision du risque par l'identification des dommages susceptibles d'être causés à l'écosystème. Une grande variété de biomarqueurs a été employée pour identifier les agents en cause. Par exemple la stabilité des lysosomes semble être particulièrement sensible à la [[Bioaccumulation (HU)|bioaccumulation]] des métaux. D'autres composés tels que le glutathion sont impliqués dans les troubles de la croissance et de la reproduction associés à la présence des [[Hydrocarbure aromatique polycyclique / HAP (HU)|HAPs]].
 
* les biomarqueurs permettent d'évaluer l'influence d'un [[Toxique (HU)|toxique]] particulier sur les tissus d'un organe spécifique d'une espèce particulière. Ils présentent une forte pertinence toxicologique mais une faible pertinence écologique. Ces techniques peuvent aider à mesurer la toxicité chronique sub-léthale et fournir une possibilité de prévision du risque par l'identification des dommages susceptibles d'être causés à l'écosystème. Une grande variété de biomarqueurs a été employée pour identifier les agents en cause. Par exemple la stabilité des lysosomes semble être particulièrement sensible à la [[Bioaccumulation (HU)|bioaccumulation]] des métaux. D'autres composés tels que le glutathion sont impliqués dans les troubles de la croissance et de la reproduction associés à la présence des [[Hydrocarbure aromatique polycyclique / HAP (HU)|HAPs]].
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* les [[Test biotique (HU)|tests biotiques]] (ou tests de toxicité) s'intéressent aux effets des polluants sur des organismes tests (tests létaux ou sub-létaux). Leur pertinence toxicologique et écologique est équilibrée. La détermination des atteintes finales aux organismes, telles que l'endommagement des cellules, les changements de poids, la variation des taux de reproduction ou de prise de nourriture permet de remonter aux types de polluants et aux concentrations toxiques en cause. Ces méthodes sont devenues populaires dans les études récentes sur la qualité des eaux urbaines. Au Royaume-Uni, elles constituent le support de la mesure de la toxicité directe globale d'un effluent (''Direct Toxicity Assessment'') et permettent d'instruire les demandes d'autorisation de rejets basés sur leur toxicité (''Toxicity Based Consents'') qui sont maintenant en service pour certains rejets industriels et commerciaux ;
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* les [[Indice biotique / IB (HU)|indices biotiques]] reposent sur l'étude des populations (par exemple présence ou absence d'espèces indicatrices). Ils présentent une forte pertinence écologique mais une faible pertinence toxicologique. L'abondance relative de certaines espèces a été utilisée depuis le début des années 60 comme indicateur du niveau de stabilité environnementale ou pour mesurer la position d'une espèce dans des limites définies de tolérance. Des évaluations de la [[Biodiversité (HU)|biodiversité]]d'un milieu donné sont faites en comparant des mesures locales à des listes fournissant des abondances relatives d'espèces pour des habitats connus. La biodiversité peut également être déduite d'observations faites le long de gradients environnementaux instrumentés. Ces études ont permis de mettre au point des indices biotiques ou de biodiversité permettant l'évaluation de la qualité de l'eau. En France la norme AFNOR NF T 90 350 décrit le protocole de mesure de [[Indice Biologique Global Normalisé / IBGN (HU)|l'Indice biologique global normalisé]] (IBGN).
  
* les [[Test biotique (HU)|tests biotiques]] (ou tests de toxicité) s'intéressent aux effets des polluants sur des organismes tests (tests létaux ou sub-létaux). Leur pertinence toxicologique et écologique est équilibrée. La détermination des atteintes finales aux organismes, telles que l'endommagement des cellules, les changements de poids, la variation des taux de reproduction ou de prise de nourriture permet de remonter aux types de polluants et aux concentrations toxiques en cause. Ces méthodes sont devenues populaires dans les études récentes sur la qualité des eaux urbaines. Au Royaume-Uni, elles constituent le support de la mesure de la toxicité directe globale d'un effluent (Direct Toxicity Assessment) et permettent d'instruire les demandes d'autorisation de rejets basés sur leur toxicité (Toxicity Based Consents) qui sont maintenant en service pour certains rejets industriels et commerciaux ;
 
  
* les [[Indice biotique / IB (HU)|indices biotiques]] reposent sur l'étude des populations (par exemple présence ou absence d'espèces indicatrices). Ils présentent une forte pertinence écologique mais une faible pertinence toxicologique. L'abondance relative de certaines espèces a été utilisée depuis le début des années 60 comme indicateur du niveau de stabilité environnementale ou pour mesurer la position d'une espèce dans des limites définies de tolérance. Des évaluations de la [[Biodiversité (HU)|biodiversité]]
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d'un milieu donné sont faites en comparant des mesures locales à des listes fournissant des abondances relatives d'espèces pour des habitats connus. La biodiversité peut également être déduite d'observations faites le long de gradients environnementaux instrumentés. Ces études ont permis de mettre au point des indices biotiques ou de biodiversité permettant l'évaluation de la qualité de l'eau. En France la norme AFNOR NF T 90 350 décrit le protocole de mesure de [[Indice Biologique Global Normalisé / IBGN (HU)|l'Indice biologique global normalisé]] (IBGN).
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<u>Voir également</u> : [[Macroinvertèbré benthique (HU)|Macroinvertébrés benthiques]].
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<u>Nota</u> : En anglais, on devrait normalement réserver le terme ''bioindicator'' aux cas où l'on travaille avec des groupes d'espèces plus ou moins sensibles à la pollution (par exemple les gammares), et le terme ''biomarker'' aux cas où l'on s'intéresse à des individus isolés.
  
Nota : En anglais, on devrait normalement
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<u>Bibliographie</u>
réserver le terme bioindicator aux cas où l'on travaille avec des
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* Khalanski, M. et Souchon, Y. (1974) : Quelles variables biologiques pour quels objectifs de gestion ? ; Séminaire national : "Les variables biologiques : des indicateurs de l'état de santé des écosystèmes aquatiques" ; Ministère de l'environnement / GIP hydrosystèmes / AGHTM ; Paris ; pp. 49-101 ; novembre 1994.
groupes d'espèces plus ou moins sensibles à la pollution (par exemple les
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Version du 23 juin 2020 à 16:06

Traduction anglaise : Bioindicator, Biomarker

Dernière mise à jour : 23/6/2020

Élément de la biocénose d'un écosystème susceptible de fournir une information sur la qualité globale et le niveau de pollution de ce dernier.

Les bioindicateurs peuvent être utilisés soit pour étudier une pollution spécifique, soit pour obtenir une image globale de la qualité du milieu.

Différents types de bioindicateurs

En France, on utilise souvent une classification des essais mettant en jeu des bioindicateurs en trois grandes familles en fonction du type d'informations qu'ils fournissent et de l'échelle de temps considérée (Voir figure 1) :

  • les biomarqueurs permettent d'évaluer l'influence d'un toxique particulier sur les tissus d'un organe spécifique d'une espèce particulière. Ils présentent une forte pertinence toxicologique mais une faible pertinence écologique. Ces techniques peuvent aider à mesurer la toxicité chronique sub-léthale et fournir une possibilité de prévision du risque par l'identification des dommages susceptibles d'être causés à l'écosystème. Une grande variété de biomarqueurs a été employée pour identifier les agents en cause. Par exemple la stabilité des lysosomes semble être particulièrement sensible à la bioaccumulation des métaux. D'autres composés tels que le glutathion sont impliqués dans les troubles de la croissance et de la reproduction associés à la présence des HAPs.
  • les tests biotiques (ou tests de toxicité) s'intéressent aux effets des polluants sur des organismes tests (tests létaux ou sub-létaux). Leur pertinence toxicologique et écologique est équilibrée. La détermination des atteintes finales aux organismes, telles que l'endommagement des cellules, les changements de poids, la variation des taux de reproduction ou de prise de nourriture permet de remonter aux types de polluants et aux concentrations toxiques en cause. Ces méthodes sont devenues populaires dans les études récentes sur la qualité des eaux urbaines. Au Royaume-Uni, elles constituent le support de la mesure de la toxicité directe globale d'un effluent (Direct Toxicity Assessment) et permettent d'instruire les demandes d'autorisation de rejets basés sur leur toxicité (Toxicity Based Consents) qui sont maintenant en service pour certains rejets industriels et commerciaux ;
  • les indices biotiques reposent sur l'étude des populations (par exemple présence ou absence d'espèces indicatrices). Ils présentent une forte pertinence écologique mais une faible pertinence toxicologique. L'abondance relative de certaines espèces a été utilisée depuis le début des années 60 comme indicateur du niveau de stabilité environnementale ou pour mesurer la position d'une espèce dans des limites définies de tolérance. Des évaluations de la biodiversitéd'un milieu donné sont faites en comparant des mesures locales à des listes fournissant des abondances relatives d'espèces pour des habitats connus. La biodiversité peut également être déduite d'observations faites le long de gradients environnementaux instrumentés. Ces études ont permis de mettre au point des indices biotiques ou de biodiversité permettant l'évaluation de la qualité de l'eau. En France la norme AFNOR NF T 90 350 décrit le protocole de mesure de l'Indice biologique global normalisé (IBGN).


Figure 1 : Position des trois grands types de bioindicateurs dans le plan représentativité-temps de réponse d'après [Khalanski & Souchon, 1994].

Nota : En anglais, on devrait normalement réserver le terme bioindicator aux cas où l'on travaille avec des groupes d'espèces plus ou moins sensibles à la pollution (par exemple les gammares), et le terme biomarker aux cas où l'on s'intéresse à des individus isolés.

Bibliographie

  • Khalanski, M. et Souchon, Y. (1974) : Quelles variables biologiques pour quels objectifs de gestion ? ; Séminaire national : "Les variables biologiques : des indicateurs de l'état de santé des écosystèmes aquatiques" ; Ministère de l'environnement / GIP hydrosystèmes / AGHTM ; Paris ; pp. 49-101 ; novembre 1994.

Voir également : Macroinvertébrés benthiques.

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