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Wikigeotech:Remblais contigus

De Wikhydro
Version du 17 juin 2016 à 12:11 par Yasmina Boussafir (discuter | contributions)

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Sommaire

Définition

Figure 1 : Définition du remblai contigu,zones poids et zone de poussée
Le remblai contigu à l’ouvrage (figure 1) assure la transition entre le point dur représenté par l'ouvrage et le remblai courant (profil en long), et supporte la dalle de transition. Il fait l'objet de prescriptions plus restrictives que le remblai courant car il participe au bon fonctionnement mécanique de l'ouvrage. Il englobe les zones où :
  • ses caractéristiques mécaniques influent sur le dimensionnement et la pérennité de l'ouvrage (notamment son angle de frottement interne φ') ;
  • sa mise en oeuvre se fait dans un espace exigu et sensible ;
  • les matériaux ne doivent pas être agressifs pour l'ouvrage (agression chimique et électrochimique, agression mécanique) ;
  • les fonctions de drainage sont indispensables.

Le remblai contigu est donc défini par des critères prioritairement mécaniques à travers son influence sur les structures rigides qui le soutiennent (mur, culée d’ouvrage). Cela signifie notamment que dans l’hypothèse où ce remblai serait réalisé avant le remblai courant, la partie du remblai (bloc technique) n’ayant pas d’influence mécanique sur l’ouvrage n’est pas soumises aux prescriptions décrites dans cette note. Il s’agit alors d’un remblai d’accompagnement pouvant satisfaire aux exigences de mise en œuvre du remblai courant.

Domaine d'application

Les remblais contigus, souvent appelés remblais techniques ou blocs techniques, sont une partie intégrante des ouvrages. Ils contribuent, parfois de façon prépondérante, à la stabilité et assurent la transition entre les structures rigides, souvent en béton, au terrain naturel ou aux remblais courants. Leurs rôles sont souvent sous-estimés, voire méconnus, alors qu'ils sont parfois le cœur, donc la clé de la réussite de certains ouvrages. La maîtrise des conditions de mise en oeuvre de ces remblais particuliers est nécessaire pour garantir la pérennité et la durabilité des ouvrages. Le non-respect de certaines règles peut entraîner de graves dysfonctionnements jusqu'à la ruine de la structure. De nombreuses règles ont été proposées, certaines parfois anciennes, pour de nombreux types d'ouvrages.

Les remblais contigus aux ouvrages d'art courants et murs de soutènements, objets de la présente note, sont ceux mis en oeuvre à l'arrière des ouvrages suivants :

  • Piédroit de PICF (Passage inférieur en cadre fermé), PIPO (Passage Inférieur en Portique Ouvert), POD (Portique Ouvert Double) ;
  • Mur de front, mur en retour ou en aile de culées de ponts ;
  • Mur de soutènement poids, mur de type béton armé sur semelle ou mur constitué d’éléments empilés.

Les matériaux utiles

Les matériaux granulaires

Ce paragraphe comprend les recommandations qui permettent de limiter les risques d'intervention prématurés sur les ouvrages. Leur utilisation est éprouvée et basée sur l'utilisation de matériaux granulaires élaborés, dont le comportement mécanique à long terme est maîtrisé. Bien qu’étant onéreux, leur utilisation est cependant adaptée compte tenu du faible volume que représentent les remblais contigus et de leur importance mécanique.

Les matériaux granulaires actuellement recommandés, basés sur le classement de la norme NFP 11-300[1], doivent être mis en oeuvre conformément au Guide Technique Réalisation des remblais et des couches de forme (GTR)[2] et guide de remblayage des tranchées[3].

Critères granulométriques et intrinsèques

Ce matériau doit être non évolutif, non gonflant, insensible à l'eau, non érodable et présenter des paramètres physico-chimiques non agressifs vis à vis du béton et des armatures. En particulier, les coefficients Los Angelès [18] et micro-Deval humide [17] seront inférieurs à 45. On pourra également vérifier que la fragmentabilité [19] et la dégradabilité [20] restent inférieures à 7.

Le matériau granulaire doit être exempt d'éléments supérieurs à 50 mm (Dmax < 50 mm) et le passant à 80 µm doit être inférieur à 12 %. Lorsque le diamètre maximal des éléments est compris entre 31,5 et 50 mm (31,5 mm < Dmax < 50 mm), il est nécessaire de mettre un dispositif de protection de l'étanchéité, qu’il s’agisse d’un matériau roulé ou concassé.

Masse volumique du matériau mis en œuvre

La masse volumique du matériau retenue lors du calcul de l’ouvrage doit être aussi proche que possible de la masse volumique du matériau mis en œuvre, une variation de 10% pouvant être tolérée. Bien qu’une masse volumique humide de 20 kN/m3 soit en général retenue il est fréquent d’observer des masses volumiques mises en œuvres plus proches de 21 kN/m3. Dans tous les cas, il y a nécessité de connaître la masse volumique sèche (ρd) de mise en oeuvre avec la réalisation d’un essai Proctor [21] ou d’une planche d’essai. Cette valeur est généralement fournie avec la fiche matériau lors de la demande d'agrément. Cela conduit à retenir le même matériau pour les remblais contigus de part et d'autre des ouvrages d'art courant (PIPO, PICF), hors calcul spécifique. Dans le cas de réalisation de ponts cadres, PIPO, PICF, la montée simultanée des 2 remblais contigus de part et d'autre de l'ouvrage est vivement conseillée, afin d'éviter les poussées dissymétriques. Dans le cas contraire, une justification par le calcul en phase d'exécution devra être présentée par l'entreprise avant le début des travaux. Il est également rappelé que le drainage de l’eau est essentiel car la poussée hydrostatique sur la hauteur totale du mur conduit augmenter considérablement la poussée totale. 2.1.3 - Paramètres physico-chimiques D’une manière générale le CCTP (cahier des clauses techniques particulières) fixe des exigences minimales auxquelles doit répondre le béton [13] utilisé dans la construction d’un mur ou d’un pont, et notamment sa classe d’exposition. Cela conduit généralement à retenir plusieurs formules de béton selon les parties d’ouvrage (comme les fondations, les semelles, les piles, les culées, tablier, etc.) bien avant le début de la construction. Les caractéristiques physico-chimiques des matériaux de remblai contigu peuvent avoir des conséquences sur la durabilité du béton à leur contact. Il est recommandé aux maîtres d’œuvre de s’assurer que les formules de béton retenues sont compatibles avec les matériaux qui seront réellement utilisés en remblai contigu.

Références

  1. NF P 11-300. Exécution des terrassements - Classification des matériaux utilisables dans la construction des remblais et des couches de forme d'infrastructures routières
  2. Réalisation des Remblais et des Couches de Forme (GTR) - Guide technique - Fascicule I : Principes généraux - Fascicule II : Annexes techniques - Setra, LCPC, septembre 1992 - Réfer. D9233.
  3. Remblayage des tranchées et réfection des chaussées - Guide technique - Sétra, LCPC, mai 1994 - Référ. D9441.
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