Temps de concentration (HU)
Traduction anglaise : Time of concentration
Dernière mise à jour : 2/1/2020
Sur un bassin versant, temps mis par l'eau pour parcourir la distance entre le point le plus éloigné (en temps d’écoulement) de l'exutoire et ce dernier.
Sommaire |
Origine et importance de la notion de temps de concentration
Temps de concentration et calcul du débit de pointe du bassin versant
La notion de temps de concentration aurait été introduite, pour la première fois en 1851, par un physicien irlandais, T.J. Mulvaney comme le temps au bout duquel apparait le débit de pointe à l’exutoire d’un bassin versant. Le temps de concentration constitue le paramètre de base dans la méthode rationnelle ainsi que dans certains autres modèles pluie-débit de même nature (méthode de Caquot par exemple) pour le calcul des débits de pointe des bassins versants.
Si l'on considère une pluie de type bloc (intensité constante) et répartie uniformément sur le bassin versant, la pluie la plus défavorable, c'est à dire qui conduira au débit de pointe maximum, pour une période de retour donnée est celle dont la durée est strictement identique au temps de concentration.
En effet :
- si la durée de la pluie est plus courte que le temps de concentration alors seule une partie de la surface du bassin versant contribuera à un moment donné au débit à l'exutoire ;
- si la durée de la pluie est plus longue que le temps de concentration alors l'intensité de pluie sera plus faible.
Conséquences hydrologiques de la réduction du temps de concentration
Au delà de la vision précédente, sans doute assez simpliste vis à vis de la complexité des phénomènes hydrologiques en cause, la prise en compte de cette notion est essentielle pour comprendre les conséquences des aménagements sur la réponse des bassins versants. En effet réduire le temps de concentration d'un bassin versant a deux effets très préjudiciables sur la valeur des débits :
- elle rend le bassin versant sensibles à des pluies plus courtes, donc dont l'intensité moyenne est plus forte et qui vont générer des volumes plus importants ;
- elle diminue également le temps de réponse du bassin versant (voir Lag time (HU)), ce qui a pour conséquence que le volume produit, déjà plus important, s'écoule dans un temps plus court.
Ces deux facteurs font que la diminution des temps de concentration résultant de l'aménagement des bassins versants constitue souvent le facteur essentiel de l'aggravation du régime des crues alors que l'on accuse souvent à tort l'augmentation des coefficients de ruissellement.
Évaluation du temps de concentration d'un bassin versant
Le temps de concentration peut être soit apprécié par la mesure à partir de crues observées, soit estimé.
Fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration
On peut trouver des fondements théoriques de l'évaluation du temps de concentration, selon la conception de Mulvaney, en utilisant le modèle de l’onde cinématique pour représenter le ruissellement de la pluie sur une plaque plane homogène de rugosité $ k $ et de longueur de ruissellement $ L $, soumise à une précipitation d’intensité constante $ i $.
Dans ces conditions, le temps au bout duquel apparaît le débit de pointe de ruissellement à l’exutoire de la plaque s’écrit :
Dans cette expression, $ m $ est l’exposant de la formule d’écoulement du régime uniforme (par exemple 3/2 dans la formule de Chezy). Cette relation montre, en particulier, et contrairement à de multiples formules usuelles en ingénierie, que le temps de concentration d’un bassin versant n’est pas constant et dépend de l’intensité de la pluie nette.
Formules empiriques de calcul du temps de concentration
à partir de formules empiriques faisant intervenir des caractéristiques du bassin versant (surface, pourcentage de surface imperméable, pente, etc.), voire de la pluie