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Le Rhône en 100 questions : 5-04 Comment les affluents du Rhône influencent-ils les crues ?

De Wikhydro
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.




Les affluents du Rhône, qui ont des régimes hydrologiques très contrastés, contribuent à la formation des crues du Rhône. L’analyse des crues nécessite des investigations poussées sur chacun d’entre eux, prenant en compte l’incidence potentielle des barrages et retenues quand ils existent.


Sommaire

Quelle est la contribution des affluents à la formation des crues du Rhône ?


Les principaux affluents contribuant à la formation des crues du Rhône sont de l’amont vers l’aval : l’Arve, le Fier, l’Ain, la Saône, l’Isère, l’Eyrieux, la Drome, l’Ardèche, la Cèze, la Durance et le Gard. Ils se caractérisent par des régimes de crues différents (océaniques au nord, cévenols et méditerranéens au sud) mais, combinés entre eux, ils peuvent produire des crues très importantes sur le fleuve. La figure suivante indique leur importance relative.
Les grandes crues du Rhône trouvent leur origine dans la puissance de l’Ain, de la Saône, de l’Isère, de l’Ardèche, de la Durance et du Gard, capables d’engendrer à eux seuls une crue du fleuve, et aussi dans l’addition des débits soutenus des autres affluents.

la drome en crue ausson

Quelles incidences ont les ouvrages hydroélectriques des affluents ?


Certains affluents sont équipés d’ouvrages hydroélectriques ou à buts multiples comportant des réservoirs de capacité significative (supérieurs à 100 millions de m3), parmi lesquels : Vouglans sur l’Ain, Tignes et Monteynard. Sur le bassin de l’Isère Serre-Ponçon, et Sainte-Croix sur la Durance.
La gestion en régime de crue est conduite de manière à maintenir en sécurité les ouvrages et à ne pas aggraver les incidences de la crue en amont et en aval des réservoirs. Le débit sortant doit toujours rester au plus égal au débit entrant. Suivant le niveau de remplissage de la retenue, lors de la survenue de l’événement, une rétention des débits plus ou moins importante est opérée jusqu’à la pleine capacité.
Si la crue se poursuit, l’ouvrage restitue en aval les débits entrants en opérant une légère rétention par le phénomène de laminage. L’incidence de l’ouvrage est donc directement dépendante des paramètres suivants :

  • la part du bassin versant interceptée (par cet ouvrage), qui est au maximum de l’ordre de 30 % de la totalité des bassins de l’Ain et de la Durance (pour l’ensemble du Rhône, elle se situe à moins de 10 %) ;
  • la capacité de stockage, qui varie en fonction des usages, de la saison et de l’hydrologie durant la période précédant l’événement. Les activités touristiques, la constitution de réserves pour l’alimentation en eau potable, l’irrigation, la production d’électricité de pointe nécessitent à certaines périodes le maintien à des niveaux assez hauts qui limitent directement la capacité de rétention ;
  • l’importance de la crue, qui peut très rapidement mobiliser des volumes disproportionnés par rapport aux capacités effectives de rétention. Dans la plupart des cas, on peut relever une incidence significative en crue décennale, plus limitée en crue centennale et quasi nulle en crue millénale.

Suivant la configuration de l’ouvrage lors de l’événement et l’importance de ce dernier, une incidence locale peut être constatée sur les affluents. Elle reste marginale pour ce qui concerne le Rhône, surtout dans le cas de crues de retour supérieur au siècle.

affluents

Existe-t-il des marges de manoeuvre ?


En ce qui concerne les ouvrages, les marges de manoeuvre sont très faibles car les réponses offertes sont insuffisantes en terme de capacité par rapport aux volumes de crue en jeu et les besoins pour les usages existants sont inconciliables avec l’introduction d’une capacité permanente de stockage.
Les enjeux importants sur les affluents se situent dans la protection et la reconstitution des zones humides, des zones d’expansion des crues, de l’espace de mobilité des cours d’eau, la gestion de la couverture des sols avec une limitation de l’imperméabilisation et du ruissellement.
Ce travail au plus près du terrain peut apporter, par ses effets cumulés, des impacts significatifs sur les débits de crues observés sur les affluents et par conséquent sur le Rhône.


Ce qu’il faut retenir


La formation des grandes crues du Rhône trouve son origine dans la puissance de ses affluents, notamment l’Ain, la Saône, l’Isère, l’Ardèche, la Durance, le Gard, capables d’engendrer à eux seuls une crue sur le fleuve et dans l’addition des débits soutenus des autres affluents.
Suivant la configuration des ouvrages, une incidence locale peut être constatée sur les affluents. Elle reste marginale pour ce qui concerne le Rhône, surtout dans le cas de crues de retour supérieur au siècle.




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