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Le Rhône en 100 questions : 9-07 Les espèces non aquatiques profitent-elles du milieu fluvial ?

De Wikhydro
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Dans la plaine inondable du Rhône ont été recensées au moins deux mille espèces de plantes à fleurs, cent soixante-huit espèces d’oiseaux nicheurs, vingt-trois espèces de reptiles, quarante espèces de mammifères, sans compter les insectes, champignons et autres groupes mal connus.


Cette biodiversité est largement liée à la présence du fleuve. Cela est vrai pour les espèces aquatiques (poissons par exemple) ou semi-aquatiques (héron, castor…), mais aussi pour des espèces « terrestres ». Les milieux naturels influencés par le Rhône abritent des espèces végétales et animales particulières, différentes de celles que l’on retrouve de part et d’autres de la vallée.


Sommaire

La dynamique du fleuve a sculpté les milieux naturels


le vieux rhone de baix logis neuf
En de très rares endroits, le fleuve connaît encore une dynamique (érosion, dépôt de sédiments) suffisante pour offrir à des espèces spécialisées des conditions de vie favorables. Ainsi, les « falaises » creusées par l’érosion des berges accueillent le martin-pêcheur, différentes espèces d’abeilles, voire l’hirondelle de rivage ; les bancs de graviers déposés par les crues sont propices à la nidification du petit gravelot.

Sur la plus grande partie de son cours, le fleuve est aujourd’hui stabilisé par les aménagements des deux derniers siècles, mais sa dynamique passée explique la diversité de la vallée actuelle. Les abords du fleuve sont souvent plus naturels que les plaines environnantes, du fait des contraintes imposées aux activités humaines (inondations en particulier). Ainsi, le Rhône permet-il la présence d’espaces de nature jusqu’au coeur d’Avignon, Lyon ou Genève.
Les secteurs où le fleuve a déposé du limon ont été colonisés par la forêt alluviale, dont subsistent environ 4 000 hectares, répartis environ pour moitié entre forêts à bois durs (frênes, chênes…) et forêts à bois tendres (saules et aulnes). Certains bancs de graviers et de sable sont devenus des pelouses sèches, propices aux orchidées ; aujourd’hui largement défrichées pour l’agriculture, elles ne couvrent guère plus de deux à trois cents hectares.


Le fleuve offre son eau aux écosystèmes


les especes non aquatiques du rhone
L’eau du Rhône a une importance fondamentale pour les milieux naturels de la vallée.
La nappe phréatique, lorsqu’elle est peu profonde, est accessible aux racines des arbres de la forêt alluviale, ce qui explique largement leur exubérance et leur originalité. La présence de l’eau crée un micro-climat plus frais en été, permettant à de nombreuses espèces de climat tempéré de vivre en zone méditerranéenne (souris domestique, sittelle, pouillot véloce, et de très nombreuses plantes…).
Les inondations sont importantes à plusieurs titres. Lorsqu’elles sont fréquentes, elles sélectionnent les espèces présentes, en éliminant celles qui sont sensibles (le charme, le hêtre) au profit de celles qui sont plus tolérantes (le saule, le frêne…). Enfin, les crues véhiculent des graines et autres organismes ; elles permettent la colonisation de l’espace par de nombreuses espèces.


Le fleuve, au coeur d’un réseau écologique


l helleborine des castors
Le Rhône est la colonne vertébrale d’un système écologique complexe. Les différentes pièces de la mosaïque écologique apparaissent comme très complémentaires : les hérons et milans noirs nichent dans la forêt, mais se nourrissent dans le fleuve ; le castor creuse son terrier dans une berge, se déplace sur l’eau et se nourrit en forêt.
Le fleuve et sa végétation riveraine constituent un important corridor écologique. Les animaux terrestres comme le chevreuil peuvent se déplacer le long de cet axe, tandis que les oiseaux suivent la vallée lors de leurs migrations.
Ainsi, deux orchidées, l’hélléborine du Rhône et l’helléborine du castor, ne vivent que dans les vallées du Rhône et de quelques autres cours d’eau. En Provence, le pouillot véloce, un petit oiseau insectivore, niche dans la forêt riveraine du Rhône, alors qu’il est absent des milieux plus méditerranéens qui environnent la vallée et où l’on rencontre une autre espèce, le pouillot de Bonelli.


Ce qu’il faut retenir


Le fleuve influence les espèces « terrestres » de plusieurs façons. Ses alluvions offrent des sols variés à la végétation. Il alimente en eau les milieux naturels, de façon souterraine (nappe phréatique) ou superficielle (inondations).
Enfin, il constitue un axe de déplacement des espèces. Ces phénomènes expliquent que la vallée du Rhône possède une forte biodiversité et une originalité par rapport aux régions qu’elle traverse.



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