Métabolite (HU) : Différence entre versions
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Composé organique plus ou moins stable et de petit poids moléculaire produit par le métabolisme d’un organisme vivant ; on généralise parfois ce terme aux produits de dégradation de composés organiques dans le milieu quel que soit le processus (éventuellement physico-chimique) responsable de cette dégradation. | Composé organique plus ou moins stable et de petit poids moléculaire produit par le métabolisme d’un organisme vivant ; on généralise parfois ce terme aux produits de dégradation de composés organiques dans le milieu quel que soit le processus (éventuellement physico-chimique) responsable de cette dégradation. | ||
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* <u>les métabolites secondaires</u>, essentiellement produits par les plantes (métabolisme spécialisé) qui regroupent un très grand nombre (probablement plus de 200 000) et une très grande diversité de molécules : composés acétyléniques, mycotoxines, composés phénoliques, terpènes, alcaloïdes, amines et polyamines, glycosides cyanogéniques, glucosinolates, etc. (Labbani, 2021). Ces molécules permettent en particulier aux plantes d'interagir avec leur environnement, par exemple pour attirer les pollinisateurs ou pour repousser les prédateurs. | * <u>les métabolites secondaires</u>, essentiellement produits par les plantes (métabolisme spécialisé) qui regroupent un très grand nombre (probablement plus de 200 000) et une très grande diversité de molécules : composés acétyléniques, mycotoxines, composés phénoliques, terpènes, alcaloïdes, amines et polyamines, glycosides cyanogéniques, glucosinolates, etc. (Labbani, 2021). Ces molécules permettent en particulier aux plantes d'interagir avec leur environnement, par exemple pour attirer les pollinisateurs ou pour repousser les prédateurs. | ||
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Concernant en particulier les risques présentés par la présence de pesticides dans les [[Eau destinée à la consommation humaine (HU)|eaux destinées à la consommation humaine]], la réglementation fixe deux limites pour les pesticides et leurs métabolites dits [[Substance pertinente (HU)|pertinents]] : | Concernant en particulier les risques présentés par la présence de pesticides dans les [[Eau destinée à la consommation humaine (HU)|eaux destinées à la consommation humaine]], la réglementation fixe deux limites pour les pesticides et leurs métabolites dits [[Substance pertinente (HU)|pertinents]] : |
Version actuelle en date du 12 mars 2024 à 11:17
Traduction anglaise : Metabolite
Dernière mise à jour : 12/03/2024
Composé organique plus ou moins stable et de petit poids moléculaire produit par le métabolisme d’un organisme vivant ; on généralise parfois ce terme aux produits de dégradation de composés organiques dans le milieu quel que soit le processus (éventuellement physico-chimique) responsable de cette dégradation.
[modifier] Métabolites primaires et secondaires
Concernant les métabolites produits par les organismes vivants, on distingue :
- les métabolites primaires qui sont produits au cours des processus vitaux de base : croissance, division cellulaire, respiration, photosynthèse (pour les plantes), etc., et qui sont principalement des glucides, des lipides et des protéines ;
- les métabolites secondaires, essentiellement produits par les plantes (métabolisme spécialisé) qui regroupent un très grand nombre (probablement plus de 200 000) et une très grande diversité de molécules : composés acétyléniques, mycotoxines, composés phénoliques, terpènes, alcaloïdes, amines et polyamines, glycosides cyanogéniques, glucosinolates, etc. (Labbani, 2021). Ces molécules permettent en particulier aux plantes d'interagir avec leur environnement, par exemple pour attirer les pollinisateurs ou pour repousser les prédateurs.
[modifier] Danger potentiel des métabolites dans les milieux aquatiques
Certains des métabolites secondaires peuvent être considérés comme potentiellement dangereux lorsqu'ils sont présents dans l'eau (par exemple des HAPs). Cependant, lorsque l'on parle de métabolites dans l'eau, on s'intéresse le plus souvent à des molécules très différentes des précédentes et résultant principalement de la dégradation de polluants (essentiellement des pesticides) dans l'environnement. Cette dégradation peut être due aux plantes ou à d'autres organismes (bactéries, champignons). Elle peut également être strictement physico-chimique (dans ce cas il serait d'ailleurs plus correct de parler simplement de résidus de dégradation). Le problème principal est que la toxicité de certains métabolites est parfois supérieure à celle de la molécule mère. La connaissance des processus de dégradation des polluants introduits dans l'environnement (en particulier des pesticides) est donc indispensable pour bien mesurer leur dangerosité et pour savoir quelles molécules doivent être recherchées. Ces mécanismes peuvent être complexe et dépendent en particulier de l'exposition ou non au rayonnement solaire.
Concernant en particulier les risques présentés par la présence de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine, la réglementation fixe deux limites pour les pesticides et leurs métabolites dits pertinents :
- 0,1 µg/L par substance individuelle, (à l’exception de l’aldrine, de la dieldrine, de l’heptachlore et de l’heptachlorépoxyde pour lesquelles le limite individuelle est fixée à 0,03 µg/L) ;
- 0,5 µg/L pour la somme des molécules (ANSES, 2022).
Bibliographie :
- ANSES (2022) : Pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine : quelle contribution de l’Anses pour protéger la santé des consommateurs ? disponible sur le site de l'ANSES.
- Labanni (2021) : Biochimie végétale ; Chapitre 3 : Métabolisme secondaire ; L3-BPV-FSNV/UFMC ; 7p. ; disponible sur fac.umc.edu.dz