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Modèle hydrologique (HU) : Différence entre versions

De Wikhydro
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''<u>Traduction anglaise</u> : Runoff model, Rainfall-runoff model''
 
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<u>Dernière mise à jour</u> : 10/10/2022
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<u>Dernière mise à jour</u> : 25/04/2024
  
 
''Mot en chantier''
 
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[[Modèle (HU)|Modèle]], généralement écrit sous forme mathématique, permettant de transformer les entrées pluviométriques en sorties débitmétriques à l’exutoire d’un [[Bassin versant (HU)|bassin versant]].
 
[[Modèle (HU)|Modèle]], généralement écrit sous forme mathématique, permettant de transformer les entrées pluviométriques en sorties débitmétriques à l’exutoire d’un [[Bassin versant (HU)|bassin versant]].
  
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==Limites de l'article==
  
En hydrologie urbaine, on utilise le mot « modèle » dans deux sens différents :
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Cet article s'attache à présenter les différentes familles de modèles utilisés en hydrologie sans s'attarder sur les difficultés plus générales associées à l'acte de modélisation lui-même. Ces aspects sont traités, de façon synthétique dans les articles [[Modèle (HU)]] et [[Modélisation en hydrologie et en hydraulique (généralités) (HU)]] et, de façon plus détaillée,  dans différents articles de la catégorie "modélisation des phénomènes hydrologiques" (voir http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Cat%C3%A9gorie:Mod%C3%A9lisation_des_ph%C3%A9nom%C3%A8nes_hydrologiques_(HU)).
  
* pour désigner une représentation mathématique ou physique des phénomènes contribuant au cycle de l’eau, construite dans le but de mieux comprendre son fonctionnement et de le faire évoluer et/ou pour prévoir et piloter ce fonctionnement dans des circonstances particulières ;
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Il s'intéresse spécifiquement aux différentes méthodes permettant de transformer une pluie connue par sa représentation spatio-temporelle sur le territoire d'un bassin versant en un débit s'écoulant à l'exutoire de ce bassin versant.
* pour désigner une représentation schématique de la structure physique du système d'assainissement, également construite dans un but de simulation ou de conception ; un tel modèle doit représenter les biefs principaux en les décomposant en tronçons et en nœuds et en indiquant les points de raccordement des sous-bassins versants ; Il doit également inclure tous les ouvrages jouant un rôle sur le fonctionnement du système (régulateurs de débit, ouvrages de dérivation, stations de pompage, exutoires, etc.).
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Les deux sens donnés ici au mot modèle peuvent être élargis par une définition utilisée en théorie des systèmes et qui est la suivante : "''un modèle est un schéma (description mentale intériorisée ou figurée par des diagrammes, des formules mathématiques, etc.) qui, pour un champ de questions, est pris comme représentation d'une classe de phénomènes, plus ou moins habilement dégagés de leur contexte par un observateur pour servir de support à l'investigation et/ou à la communication.''" (Roy, 1985).
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Il n'aborde donc pas les problématiques associées au dimensionnement des ouvrages, lesquelles font l'objet d'articles spécifiques (voir par exemple [[Méthodes de dimensionnement des collecteurs et canaux (HU)]], [[Méthodes de dimensionnement des ouvrages de stockage (HU)]]).
  
==Problèmes spécifiques de modélisation en hydrologie urbaine==
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Il ne traite pas non plus des différentes façons de décomposer un territoire en unités plus petites (sous bassins versants) connectées entre elles par des biefs (tronçons de réseau ou de rivières). Cet aspect est traité dans l'article [[Modélisation en hydrologie et en hydraulique (généralités) (HU)]].
  
Au delà des difficultés générales liées à la modélisation, les spécificités de l'hydrologie urbaine induisent d'autres formes de difficultés.
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Il est complété par deux articles qui traitent respectivement :
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* de la façon de représenter la pluie : [[Répartition spatio-temporelle des précipitations (HU)]]
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* de la façon de représenter les écoulements en réseaux ou en rivières : [[Modèles d'écoulement en réseau et en rivière (HU)]]
  
===Variété et disparité des champs couverts===
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==Diversité des problèmes traités==
  
La première famille de difficulté est due au fait que l'hydrologie urbaine se situe au croisement de nombreuses disciplines techniques (hydraulique, géologie, mécanique des sols, hydrogéologie, chimie, biologie, etc.). De plus, le fonctionnement des systèmes techniques liés à l'eau est fortement soumis à des actions humaines, les modèles doivent donc être également capables de tenir compte des comportements humains.
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Les modèles hydrologiques sont utilisés dans de nombreux contextes :
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* diversité des bassins versants producteurs : urbains, ruraux ou naturels, plats ou très pentus, fortement végétalisés ou désertiques, etc. ;
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* diversité des climats, en termes de pluviosité, mais également de température, d'enneigement ou d'évapotranspiration ;
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* diversité des objets étudiés : réseau, cours d'eau, lacs (naturels ou artificiels), nappes souterraines, etc.
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* diversité des objectifs : simulation a posteriori ou prévisionnelle, représentation des phénomènes extrêmes (crues ou étiages) ou du comportement moyen ;
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* diversité des échelles spatiales (de quelques milliers de m<sup> ;2</sup>, à plusieurs millions de km<sup>2</sup> ;
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* diversité des échelles temporelles et des pas de temps.
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* etc.
  
Pour être pertinent les modèles doivent donc intégrer cette pluridisciplinarité. Ceci a des conséquences en terme de recherche :
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Il est donc logique qu'il existe une grande diversité de modèles hydrologiques et cet article n'a pas l'ambition de tous les recenser, mais plus modestement de présenter les principales familles.
* les recherches doivent être conduites sur chacun des champs disciplinaires pour mieux comprendre les phénomènes, mais aussi à leurs interfaces pour mieux comprendre leurs interactions ;
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* les différents modèles spécifiques d'objets et de phénomènes doivent être compatibles et homogènes entre eux afin d'avoir une image cohérente du cycle de l'eau ;
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* il est enfin nécessaire d'intégrer les pratiques dans le domaine et de proposer des modèles d'organisation susceptibles de faire évoluer ces mêmes pratiques (processus d'études par exemple).
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===Difficultés à expérimenter et à valider les modèles===
 
 
Comme dans tous les champs scientifiques l'acte de modélisation est intimement lié à celui d'expérimentation. Or dans le domaine de l'hydrologie, comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres domaines de l'environnement, l'expérimentation pose deux catégories de difficultés :
 
 
* <u>La première est de nature épistémologique</u>. D'après Claude Bernard, une expérience scientifique doit, pour être considérée comme telle, pouvoir être reproduite en tout lieu et à toute heure. Il distingue ainsi l'observation (fait observable mais dont les conditions de réalisation ne sont pas contrôlables) de l'expérimentation (fait observé dans des conditions parfaitement connues et maîtrisées, et qui se produira toujours identiquement à lui même, si les mêmes conditions sont remplies). L'hydrologie urbaine doit, la plupart du temps, se contenter d'observations : L'écoulement de l'eau sur les sols, tout comme la pluie qui en est à l'origine sont des phénomènes trop complexes (au sens mathématique du terme) pour que l'on puisse décrire et contrôler (a fortiori reproduire en laboratoire) tous les éléments qui les régissent.
 
* <u>La seconde est plus pragmatique</u> : l'observation elle-même nécessite que les outils d'observation existent et qu'ils soient fonctionnels le jour où le phénomène à observer se produit. Prenons l'exemple des crues torrentielles. Des événements de cette nature se produisent avec une fréquence (heureusement) rare. Il est très difficile de maintenir en état un système d'observation pendant plusieurs dizaines d'années (voire plusieurs siècles), condition pourtant essentielle pour que l'observation soit réalisée (il est encore plus difficile de maintenir l'intérêt et la vigilance des observateurs eux-mêmes !). De plus, les réseaux d'observations doivent être denses (pour être sûr d'observer correctement le phénomène s'il se produit), fiables (pour durer longtemps et fonctionner dans des conditions souvent difficiles), et fonctionner longtemps. Leurs coûts sont donc très importants.
 
 
En France, la mise en place d'observatoires avec des réseaux pérennes à la fin du XXème siècle ([[ONEVU (HU)|ONEVU]], [[OPUR (HU)|OPUR]], [[OTHU (HU)|OTHU]]) a permis aux chercheurs de disposer de données de bonne qualité enregistrées sur la durée et avec des protocoles clairs et communs. Les progrès dans la connaissances des phénomènes ont ainsi été conséquents.
 
 
Cependant les collectivités territoriales fondent encore souvent leur réflexion sur des modèles calés avec des séries beaucoup trop courtes de mesures incapables de permettre un calage correct des modèles, en particulier pour les événements de fréquence rare. Voir [[Calage d'un modèle (HU)|calage d'un modèle]], [[Validation d'un modèle (HU)]].
 
 
===Modèles et logiciels===
 
 
Comme dans bien des domaines, la modélisation en hydrologie urbaine repose très souvent sur l'utilisation de logiciels. Ceci entraîne souvent des confusions dans le vocabulaire entre ce qui est concerne la modélisation des phénomènes physiques et ce qui concerne les modalités pratiques d'utilisation du logiciel. Pour lever ces ambiguïtés, il faut en fait considérer un logiciel comme la combinaison de trois modèles de nature différente :
 
* le premier représente le système physique constitué par la ville et les différents ouvrages permettant le recueil, l'écoulement et le traitement des eaux ; dans le vocabulaire de beaucoup d'hydrologues, il s'agit DU modèle, souvent intimement dépendant du logiciel utilisé ; c'est souvent ce modèle particulier qui constitue le point faible ;
 
* le deuxième modèle est constitué de l'ensemble des équations et relations permettant la simulation mathématique et numérique des différents sous-phénomènes contribuant au fonctionnement du système physique ;
 
* le troisième modèle représente le processus d'étude ; c'est lui qui va permettre de déterminer les éléments à définir, la finesse et la précision nécessaires pour chaque résultat, les documents à produire, etc. ; il s'agit généralement du moins bien défini des trois.
 
 
Construire ou utiliser un logiciel consiste à mettre en œuvre de façon cohérente ces trois modélisations différentes. Voir [[Logiciel d'aide à la conception ou à la gestion des systèmes d’assainissement (HU)|Logiciels d'aide à la conception et à la gestion des réseaux d'assainissement]].
 
  
 
<u>Voir</u> : [[Ruissellement (modèle de) (HU)]], [[Fonction de production et fonction de transfert (HU)]]
 
<u>Voir</u> : [[Ruissellement (modèle de) (HU)]], [[Fonction de production et fonction de transfert (HU)]]

Version du 25 avril 2024 à 14:52

Traduction anglaise : Runoff model, Rainfall-runoff model

Dernière mise à jour : 25/04/2024

Mot en chantier

Modèle, généralement écrit sous forme mathématique, permettant de transformer les entrées pluviométriques en sorties débitmétriques à l’exutoire d’un bassin versant.

Limites de l'article

Cet article s'attache à présenter les différentes familles de modèles utilisés en hydrologie sans s'attarder sur les difficultés plus générales associées à l'acte de modélisation lui-même. Ces aspects sont traités, de façon synthétique dans les articles Modèle (HU) et Modélisation en hydrologie et en hydraulique (généralités) (HU) et, de façon plus détaillée, dans différents articles de la catégorie "modélisation des phénomènes hydrologiques" (voir http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/Cat%C3%A9gorie:Mod%C3%A9lisation_des_ph%C3%A9nom%C3%A8nes_hydrologiques_(HU)).

Il s'intéresse spécifiquement aux différentes méthodes permettant de transformer une pluie connue par sa représentation spatio-temporelle sur le territoire d'un bassin versant en un débit s'écoulant à l'exutoire de ce bassin versant.

Il n'aborde donc pas les problématiques associées au dimensionnement des ouvrages, lesquelles font l'objet d'articles spécifiques (voir par exemple Méthodes de dimensionnement des collecteurs et canaux (HU), Méthodes de dimensionnement des ouvrages de stockage (HU)).

Il ne traite pas non plus des différentes façons de décomposer un territoire en unités plus petites (sous bassins versants) connectées entre elles par des biefs (tronçons de réseau ou de rivières). Cet aspect est traité dans l'article Modélisation en hydrologie et en hydraulique (généralités) (HU).

Il est complété par deux articles qui traitent respectivement :

Diversité des problèmes traités

Les modèles hydrologiques sont utilisés dans de nombreux contextes :

  • diversité des bassins versants producteurs : urbains, ruraux ou naturels, plats ou très pentus, fortement végétalisés ou désertiques, etc. ;
  • diversité des climats, en termes de pluviosité, mais également de température, d'enneigement ou d'évapotranspiration ;
  • diversité des objets étudiés : réseau, cours d'eau, lacs (naturels ou artificiels), nappes souterraines, etc.
  • diversité des objectifs : simulation a posteriori ou prévisionnelle, représentation des phénomènes extrêmes (crues ou étiages) ou du comportement moyen ;
  • diversité des échelles spatiales (de quelques milliers de m ;2, à plusieurs millions de km2 ;
  • diversité des échelles temporelles et des pas de temps.
  • etc.

Il est donc logique qu'il existe une grande diversité de modèles hydrologiques et cet article n'a pas l'ambition de tous les recenser, mais plus modestement de présenter les principales familles.


Voir : Ruissellement (modèle de) (HU), Fonction de production et fonction de transfert (HU)

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