Prévision des crues : son historique en France (HU)
Traduction anglaise : Flood forecasting : its history in France
Dernière mise à jour : 19/05/2024
article en chantier
Cet article a bénéficié de la relecture et des contributions de Nicolas Cavard (SPC Loire-Allier-Cher-Indre) et de Jean-Pedro Silva (SPC Seine-Marne-Yonne-Loing).
Introduction
Cet article fait partie d'une série de sept articles qui traitent des différents aspects de la prévision des crues. En plus de celui-ci, cette série comprend :
- un article général : Prévision des crues et des inondations : vue globale (HU) ;
- 5 autres articles détaillant différents aspects (dont certains encore en cours d'écriture) :
- Prévision des crues : les modèles utilisés ;
- Prévisions des crues : les données nécessaires ;
- Prévisions des crues : erreurs, incertitudes et évaluation des performances ;
- Prévision des crues : les outils opérationnels utilisés en France ;
- Prévision des crues : développements récents ou en cours en France.
Le développement de méthodes de prévision des crues a commencé au cours des années 1850 sous le deuxième Empire et les premiers services spéciaux chargés des études relatives aux inondations et de l’annonce des crues ont été organisés par bassins versants (bien avant la création des Agences de bassin par la Loi sur l’eau de 1964), sur une bonne partie du territoire national en 1879 et 1881.
Les pionniers développèrent des principes dont certains restent d’actualité et connurent de belles réussites en prévoyant des crues de la Seine et de la Loire.
Suite à la crue de la Seine en 1910, qui a révélé des faiblesses, un projet très moderne d’évolution de la prévision des crues a été proposé par les services de l’État et des responsables politiques. Il n'a cependant pas été mis en place du fait de la première guerre mondiale, puis de la priorité donnée, dès 1919, au développement de l’hydroélectricité.
Le XXème siècle a été marqué par des progrès à la fois en termes de modélisation et de métrologie, qui n’ont été repris par les services en charge de l’annonce des crues que de façon partielle et inégale. Ce n’est qu’après les grandes crues du début des années 1980 que l'État a décidé une première restructuration de l'organisation de l’annonce des crues. Mais cette organisation restait centrée sur l’échelon départemental, était assez peu ambitieuse en matière de service rendu, et manquait de précision sur les fonctions de coordination au niveau national ou à celui des grands bassins versants.
Après une nouvelle série de catastrophes au début des années 2000 une organisation vraiment plus efficace a été mise en place, avec des Services de prévision des crues moins diffus, une fonction d’orchestration de l’organisation au niveau des grands bassins, ainsi qu’une animation scientifique, technique et opérationnelle au niveau national assurée par le Service Central de l’Hydrométéorologie et de l’Appui à la Prévision des Crues (SCHAPI).
Cet article reprend la proposition de (Bachoc, 2020) et distingue trois époques dans la présentation de cette histoire de presque deux siècles :
- de 1840 à 1914, le temps des pionniers ;
- de 1914 à 1984, une stagnation, voire un recul, des services rendus, mais un net progrès des connaissances et une maturation des outils ;
- depuis 1984, un mouvement de modernisation, de structuration, de renforcement et d’élargissement des services rendus.