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Eau conchylicole (HU)

De Wikhydro

Traduction anglaise : Shellfish water

Dernière mise à jour : 29/09/2023

D’après la directive européenne 2006/113, doivent être considérées comme eaux conchylicoles, toutes les eaux propices au développement des coquillages (mollusques bivalves et gastéropodes) ; il revient aux États membres de désigner précisément quelles sont les zones concernées.

Sommaire

Surveillance des eaux conchylicoles

La directive citée précédemment précise également quels sont les paramètres de qualité à prendre en compte et quelles sont les valeurs limites à respecter. Ces éléments sont repris en France par l'arrêté du 06/11/2013. Au sens de ces textes, des précautions doivent être prises sur différents indicateurs physico-chimiques, biotoxiques et microbiologiques de qualité de l'eau. De façon pratique, les analyses sont principalement effectuées sur la chair et le liquide intervalvaire des coquillages (CLI). Cette démarche est logique car les coquillages, en filtrant de grandes quantités d'eau, concentrent les polluants et constituent donc de très bons indicateurs. Elle pose cependant la question de l'anticipation, en particulier pour les coquillages commercialisés.

Cas des coquillages commercialisés

La figure 1 en synthétise les principales dispositions concernant les possibilités de mise sur le marché en fonction des paramètres microbiologiques (en particulier d'escherichia coli (E. Coli), considérée comme un très bon indicateur de contamination fécale).


Figure 1 : Exigences réglementaires microbiologiques pour les eaux conchylicoles ; CLI pour Chair et Liquide Intervalvaire ; Source : Ifremer : classement des zones conchylicoles.

Des contrôles doivent également être effectués pour d'autres contaminants chimiques, en particulier : cadmium, mercure, plomb, HAP, dioxines et PCB ainsi que sur les phytoplanctons et phycotoxines (figure 2).


Figure 2 : Seuils réglementaires des contaminants chimiques pour le classement des zones conchylicoles (Règlement (CE) n°1881/2006, modifié par les règlements (CE) n°835/2011 et (CE) n°1259/2011) ; Source : Le fur et al. (2021).

Si le résultat de l'analyse bactériologique est supérieur à 46 000 E.coli / 100 g de CLI ou si l'un des seuils est dépassé pour l'un des contaminants chimiques la mise sur le marché est interdite.

Cas des zones de pèche à pied de loisir

La qualité globale des zones de pêche à pied de loisir est évaluée chaque année de façon à classer les sites selon leur qualité :

  • classe A : sites de bonne qualité dans lesquels la pêche à pied de loisir est autorisée ;
  • classe B : sites de qualité moyenne dans lesquels la pêche à pied de loisir est tolérée, sous réserve d’une information du consommateur (cuisson recommandée) ;
  • classe C : sites de qualité médiocre (les coquillages peuvent être contaminés une partie de l’année) et D : sites de mauvaise qualité (les coquillages présentent une contamination importante et continue), dans lesquels la pêche à pied de loisir est interdite.

Comme la qualité de l'eau et des coquillages peut varier au cours de l'année (en particulier du fait des rejets urbains de temps de pluie), les zones de pêche à pied font également l’objet d’une surveillance sanitaire régulière afin de dépister d’éventuelles contaminations passagères. En cas de dépassement des normes autorisées par la réglementation (figure 3), la pêche peut alors être déconseillée ou interdite par un arrêté municipal ou préfectoral. La réouverture d’un site ou la pêche a été interdite ne peut ensuite s’effectuer que lorsque 2 prélèvements consécutifs et espacés d’une huitaine de jours fournissent une concentration inférieure à 1 000 E.coli /100 ml.

Figure 3 : Exigences réglementaires microbiologiques pour la pêche à pied ; Source : https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/conseils/peche_sanitaire_s.html

Outils de mise en œuvre de la surveillance

La surveillance est mise en œuvre dans le cadre des réseaux :

  • REMI (Réseau de surveillance microbiologique des zones de production),
  • ROCCH (Réseau d’Observation des Contaminants Chimiques,
  • REPHY (réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales),
  • REPHYTOX (réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins) (voir littoral.ifremer.fr).

Les modalités de surveillance et de gestion des alertes sont disponibles par exemple sur le site de l'IFREMER.

Bibliographie :

  • Le Fur, I., Rocq, S., Morin, D., Grizon, J., Geairon, P., Gervais, H., Pepin; J.F., Gautier, E., Grouhel, A., Piquet, J.C., Bruneau, A. (2021) : Évaluation de la qualité des zones de production conchylicole ; Département: Charente Maritime ; Edition 2021 ; 90p. ; RST.ODE/UL/LER/PC 21.001 ; disponible sur : archimer.ifremer.fr.

Pour en savoir plus :

  • Payen, P. (2007) : Évaluation des risques liés à la consommation des produits de la pêche à pied récréative en Basse-Normandie ; mémoire ENSP Rennes ; 81p. ; disponible sur documentation.ehesp.fr
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