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Etiage (HU)

De Wikhydro
Version du 1 avril 2025 à 10:42 par Bernard Chocat (discuter | contributions)

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Traduction anglaise : Low flow, Low water

Dernière mise à jour : 01/04/2025

Période qui correspond aux plus basses eaux pour un cours d'eau (Figure 1).


Figure 1 : Rivière à l'étiage ; crédit photo Patrick Savary.

Caractérisation des étiages

Les étiages dépendent des conditions climatiques antérieures, et notamment des précipitations. Ce sont donc des variables à caractère aléatoires qui doivent, comme les crues, être traités en termes de probabilité ou de période de retour d’apparition. Leur période d'apparition ainsi que leur sévérité dépendent du régime du cours d'eau (Figure 2). Deux paramètres doivent être pris en compte pour caractériser cette sévérité : la valeur du débit et sa durée (voir Débit d'étiage (HU)). On raisonne généralement sur le QMNA5 qui est le débit moyen mensuel dépassé (en valeur inférieure) en moyenne une fois tous les 5 ans.

L'évaluation correcte des débits caractéristiques d'étiage nécessite d'exploiter correctement des données de jaugeages (mesures du débit d'un cours d'eau) disponibles en un point du réseau hydrographique. Voir à ce sujet Sauquet et al. (2016).


Figure 2 : Selon le régime hydrologique du cours d'eau l('étiage peut être plus ou moins sévère et apparaître à différentes périodes ; Source : Sauquet et al. (2016).

Problèmes posés par les étiages

Les étiages posent des problèmes immédiats pour les usages de l'eau du fait de la diminution de la ressource et pour la biodiversité aquatique du fait de la diminution des surfaces, des volumes et des profondeurs disponibles.

Ils posent également indirectement d'autres problèmes. En particulier, ils augmentent la sensibilité des milieux récepteurs aux polluants apportés par les effluents urbains, industriels ou agricoles. La diminution du débit limite en effet la dilution des rejets et conduit à augmenter la concentration en polluants dans le milieu récepteur. Ce phénomène est souvent aggravé par la diminution de la capacité d'autoépuration du milieu (les vitesses d'écoulement sont plus faibles ce qui diminue la capacité de transport solide et limite les possibilités de réoxygénation par échange avec l'atmosphère). Enfin, pour la plupart des rivières de plaine, les étiages se produisent en période estivale (voir figure 1), c'est-à-dire :

  • au moment où les eaux sont les plus chaudes (ce qui augmentent les risques d'hyper-eutrophisation et appauvrit l'eau en oxygène dissous) ;
  • au moment où la demande d'usages de l'eau est la plus forte (en particulier pour les usages liés au tourisme et à l'irrigation).

Il existe des procédures détaillées visant à gérer au mieux les périodes de sécheresse reposant sur la définition d'un débit minimum à maintenir dans les cours d'eau (Débit d’objectif d’étiage / DOE (HU)) et de différents niveaux d'alerte (voir Débit de crise / DCR (HU)).

De plus, lors des études d'impact, ce sont les périodes d'étiage qu'il conviendra d'étudier avec le plus d'attention.

Il est cependant important de noter que les étiages, tout comme les crues, font partie de la vie des cours d’eau et jouent un rôle écologique important et nécessaire.

Bibliographie :

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