Bassin de retenue (HU)
Traduction anglaise : Detention basin, Storage basin, Retention basin, Dry or wet pond, Storage tank, etc.
Dernière mise à jour : 02/02/2023
En assainissement et en hydrologie, désigne un ouvrage destiné à stocker temporairement les eaux urbaines (pluviales ou unitaires) pendant les périodes pluvieuses avant de les restituer au milieu naturel ou au réseau aval dans des conditions acceptables par ce dernier ; on parle également de bassin de rétention ou de bassin d'orage.
Cet article sert de chapeau à une série de 5 autres articles principaux qui essaient de faire le point sur la famille d'ouvrages concernés. Ces articles sont les suivants :
- bassin sec : qui traite des spécificités des bassins de retenue de surface qui n'ont pas d'eau de façon permanente, quel que soit le cadre d'utilisation et la nature du réseau ("detention basin") ;
- bassin en eau : qui traite des spécificités des bassins de retenue de surface ayant un plan d'eau permanent installés sur des réseaux pluviaux ("retention basin", "wet pond") ;
- bassin enterré : qui traite des spécificités des bassins de retenue construits en souterrain, quelle que soit leur forme (ouvrages en béton, en conduites sur-dimensionnées, en SAUL, ou autres) et quelle que soit la nature du réseau et l'objectif ("underground tank") ;
- bassin d'infiltration : qui traite des spécificités des bassins de retenue construits sur des réseaux pluviaux qui se vidangent au moins en partie par infiltration ("infiltration basin") ;
- bassin de stockage-restitution : qui traite des spécificités des bassins de retenue de surface ou souterrain, installés dans un réseau unitaire ou dans un réseau pluvial, en série ou en dérivation et destinés à lisser les apports à la station d'épuration ou plus généralement vers l'aval ("storage basin", "storm tank").
Les autres termes les plus fréquents font l'objet d'un article plus court, pointant leurs spécificités éventuelles et renvoyant vers le (ou les) article(s) principal(aux) le(s) plus proche(s) dans notre typologie.
Sommaire |
Généralités
Principes de fonctionnement
Les bassins de retenue peuvent prendre des formes extrêmement diverses (sec ou en eau, de surface ou souterrain, etc.), se vider selon des principes différents (à débit contrôlé ou par infiltration), être installés sur des réseaux unitaires ou sur des réseaux séparatifs, poursuivre des objectifs multiples (lutter contre les inondations et/ou viser à diminuer les rejets de polluants), favoriser la décantation ou au contraire essayer de l'éviter, etc.
Il est donc tout autant difficile de leur associer un cadre générique correspondant à un ouvrage type que d'en établir une typologie précise caractérisant des variantes à partir de cet ouvrage type. Ce chapitre sera donc essentiellement destiné à construire un panorama des possibles en adoptant différents points de vue.
Variantes et éléments de terminologie
Justification des termes choisis comme entrées principales
Le vocabulaire concernant les bassins de retenue est extrêmement varié sans qu'il existe un consensus sur l'adéquation des noms attribués aux ouvrages à leurs formes ou à leurs objectifs (Berthier et Finck, 2017). Les choix effectués sont donc parfaitement discutables et n'ont pas pour fonction de figer le vocabulaire qui dépend logiquement des régions, des habitudes et des points de vue.
Plusieurs autres termes auraient par exemple pu être choisis comme terme générique à la place de "bassin de retenue", en particulier bassin de rétention ou bassin d'orage qui sont beaucoup utilisés. Nous leur avons préféré "bassin de retenue" pour les raisons suivantes :
- "bassin de rétention" prête à confusion avec le terme anglais "retention basin" qui désigne spécifiquement un bassin de retenue en eau ;
- "bassin d'orage" est utilisé de façon très différente par les routiers qui désignent ainsi des ouvrages installés spécifiquement sur des réseaux pluviaux et par certains spécialistes de l'assainissement qui le réservent aux ouvrages construits sur les réseaux unitaires pour lisser les apports à la station d'épuration.
De la même façon, nous avons choisi les 5 autres termes constituant les entrées principales parce qu'ils mettent en avant :
- soit des modalités de fonctionnement spécifiques (vidange par infiltration ou rejet à débit contrôlé) ;
- soit un aspect particulier d'aspect ou de forme (sec ou en eau, de surface ou enterré) (figure 1).
Le choix de ces entrées n'est donc pas de fixer le vocabulaire et encore moins d'établir une typologie des ouvrages. Il s'agit, beaucoup plus prosaïquement, de trouver une façon de présenter le plus simplement possible les différentes possibilités qui se présentent aux concepteurs. Les deux critères choisis jouent en effet sur trois points qui nous paraissent essentiels dans la présentation :
- l'aspect de l'ouvrage,
- la façon dont il fonctionne,
- les problèmes que son exploitation peut soulever.
Beaucoup d'autres classifications sont possibles (Berthier et Finck, 2017) et certaines seront présentées dans le paragraphe suivant.
Autres classifications possibles
Lors du colloque national sur les bassins d'orage (voir www.cerema.fr), Berthier et Finck (2017) ont présenté différents essais de classification des ouvrages (Ta Thu Thuy, 1988 ; STU et Agences de l'eau, 1994 ; Chocat et al., 1997 ; ASTEE, 2008, etc.). Leur conclusion principale est qu'il est difficile de proposer une typologie et des dénominations qui fassent l’unanimité :
- des ouvrages similaires en terme de conception, de fonctionnement, d’objectifs peuvent être désignés par des appellations différentes ("bassins de dépollution", "bassins de décantation", etc.) ;
- des ouvrages très différents peuvent être désignés par la même appellation ("bassin d’orage").
La diversité du vocabulaire trouve en effet un écho dans la diversité des ouvrages. Même si on réduit le champ d’application du terme "bassin de retenue" aux ouvrages retenant momentanément des eaux qui sont au moins en partie d'origine pluviale, la diversité des fonctions possibles fait que ce terme peut désigner de manière générique toutes sortes d’ouvrages. Comme de plus les formes que peuvent prendre ces ouvrages sont elles-mêmes extrêmement variables, il est facile de comprendre qu’un grand nombre d’appellations soit utilisées.
Pour avancer Berthier et Finck (2017) proposent d'appuyer la classification sur deux éléments :
- les grands "processus" à l’œuvre :
- stockage-restitution (volume de l’ouvrage) ;
- décantation (souhaitée ou subie).
- les objectifs poursuivis :
- régulation hydraulique du réseau (lutte contre les mises en charges, les débordements ou les inondations) ;
- protection du milieu naturel (par stockage-restitution, par décantation ou par laminage des pointes de charge et/ou de débit en tête de station).
En rajoutant la nature du réseau (unitaire ou pluvial) sur lequel est implanté l'ouvrage, ces différents éléments de classification peuvent être résumés dans le tableau de la figure 2.
On obtient alors une typologie totalement différente de celle retenue précédemment...
Comparaison entre les terminologies francophones et anglophones
La terminologie est encore compliquée par le fait que la logique de dénomination est différente selon les pays, et en particulier entre les pays anglophones et les pays francophones. Par exemple en anglais :
- Les mots basin, tank ou pond peuvent être utilisés alternativement en terme principal ; cependant les termes pond et basin sont plutôt utilisés pour les ouvrages de surface et le terme tank pour les ouvrages souterrains construits (la distinction est plus stricte en Amérique du Nord).
- Le terme detention fait référence à un stockage temporaire de type dynamique (l'ouvrage n'a qu'une fonction d'écrêtement de crue), alors que le terme retention suppose une permanence, ou du moins un stockage de plus longue durée (il s'agit donc obligatoirement d'un bassin en eau). Cette distinction est d'autant plus piégeante que les mots français sont proches, voire quasiment identique si l'on utilise "bassin de rétention".
Il est souvent donc difficile d'établir un parallèle entre les termes français et les termes anglais, la liste suivante n'est donc proposée qu'à titre d'illustration :
- bassin d'amortissement : retarding basin, detention basin ;
- bassin réservoir : storage basin, retention basin ;
- bassin tampon : balancing tank ;
- bassin d'étalement : retarding basin (surtout utilisé en Australie) ;
- bassin de stockage : storage basin ;
- bassin de dépollution : pollution control pond ;
- bassin d'orage : storm basin ;
- bassin sec : dry pond ;
- bassin enterré : underground tank ; etc.
Cas des ouvrages complexes
Un dernier élément de difficulté est associé au fait que les bassins de retenue, et en particulier les plus importants d'entre eux, sont souvent constitué de plusieurs ouvrages. En effet, dans le but, d'une part, de faciliter l'exploitation des ouvrages et, d'autre part, de mieux différencier et optimiser leurs fonctions, les ingénieurs ont eu l'idée, dès les années 1980, de compartimenter les bassins de retenue.
Plusieurs solutions ont été expérimentées utilisant des principes assez voisins.
- un pré-bassin destiné à piéger les matériaux les plus grossiers et à servir de premier décanteur. Ce pré-bassin est le seul a être mobilisé pour les pluies les plus faibles. Cette partie de l'ouvrage doit être curée et nettoyée régulièrement. Il est donc nécessaire que l'ouvrage soit sec, imperméable, revêtu et facile d'accès de façon à permettre le passage d'engins mécanisés.
- Un second compartiment, de volume généralement plus important, permet le stockage et la décantation des flux produits par les pluies moyennes et fortes. Il peut également servir de bassin tampon s'il est installé sur un réseau unitaire. Cet ouvrage est mobilisé moins souvent et les contraintes d'exploitation peuvent être moins sévères.
- Le dernier compartiment reçoit alors des eaux décantées et de qualité satisfaisante. Il peut facilement être utilisé pour des usages récréatifs. Plusieurs options sont possibles, par exemple :
- bassin en eau à usage récréatif, ou,
- bassin d'infiltration éventuellement dédié à un autre usage pendant les périodes sans pluie.
Quelle que soit la solution retenue, ce bassin final est en général alimenté en série dans le cas d'un système pluvial ou par déversement d'un trop plein d'eau décantée à partir du deuxième bassin dans le cas d'un système unitaire.
Pour illustrer ces principes, on peut par exemple citer le bassin de la Molette, au sud de l’aéroport du Bourget et le bassin du Brouillards, à Dugny, un peu plus à l’ouest, dont les ouvrages les plus aval sont totalement intégrés dans une trame verte et bleue s'appuyant sur la réouverture de la Vielle mer et assurant la transition vers le grand parc Georges Valbon, plus connu sous le nom de parc de la Courneuve (Voir Département de Seine-Saint-Denis, 2018 ; APUR, 2020 ; Dupont et Maytraud, 2004). Voir figure 3.

Éléments d'historique
Si l'idée de stocker provisoirement ou plus durablement (mares des fermes, douves des châteaux, etc.) les eaux pluviales urbaines a été mise en œuvre par beaucoup de civilisations au cours de l'histoire, cette solution a progressivement été délaissée au milieu du XIXème siècle lors de l'émergence du principe hygiéniste d'évacuation la plus rapide possible des toutes les eaux hors de la ville (voir La ville et son assainissement (HU)).
Elle n'a malgré tout pas été totalement abandonnée et la solution consistant à établir des bassins de retenue sur les réseaux unitaires semble dater de la fin du XIXème siècle dans l’Empire allemand. Elle a également été déclinée aux Pays Bas, plutôt pour des eaux pluviales. En France elle s’est par exemple concrétisée sur le Bassin des Brouillards à Dugny, pour limiter les inondations de la Vieille Mer à Saint-Denis : cet ouvrage, conçu sous l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale n'a cependant été réalisé que plus de 10 ans après la fin de celle-ci. En Europe de l'ouest, les bassins de retenue sont également un peu réapparus lors des travaux de reconstruction d'après-guerre, mais souvent de façon provisoire et palliative.
En France, ce n'est finalement qu’à la fin des années 1960 et au début des années 1970, que ces ouvrages reviennent réellement sur le devant de la scène, avec des finalités et dans des contextes assez différents :
- on installe par exemple, dès les années 60, des bassins tampons, à l'amont immédiat des stations d'épuration ; ces ouvrages ont pour fonction principale d'homogénéiser des effluents dont la composition est extrêmement variable dans le temps (pH, charge de DBO5, etc.) avant qu'ils ne soient admis sur les filières d'épuration biologique ;
- quelques années plus tard, la construction de villes nouvelles dans des zones ne disposant pas d'exutoire naturel (par exemple à Marne la Vallée ou à Saint–Quentin–en-Yvelines) conduit à développer l'urbanisation autour de grands bassins de retenue en eau ayant par ailleurs des fonctions paysagères et d'usages ;
- l'augmentation de la fréquence et de la gravité des inondations dues à des débordements de réseaux produits par une croissance urbaine extrêmement rapide à la périphérie des villes associée aux coûts énormes des redimensionnements de réseaux, amènent également différentes collectivités (Bordeaux, Nancy, Marseille, région parisienne, etc.) à mettre en place, à partir des années 1970 de grands bassins, parfois souterrains, visant à écrêter les pointes de débit (bassin d'écrêtement, bassin d'étalement, bassin de régulation, etc.). Dans l'est lyonnais où la perméabilité des sols est très grande on met en place des bassins d'infiltration recyclant souvent d'anciennes gravières. Dans tous les cas il s'agit d'ouvrages à vocation uniquement technique, de grande taille et gérés par les services assainissement des collectivités.
L'instruction technique de 1977 remet complétement les bassins de retenue à la mode en brisant le dogme technique de l’évacuation la plus rapide possible de toutes les eaux hors de la ville et en proposant des abaques fondés sur la méthode des volumes pour les dimensionner. Même si elle justifie le recours à ce type de solutions essentiellement par des arguments d'ordres fonctionnels, et surtout économiques, cette Instruction technique ouvre la voie à une réflexion sur le stockage des eaux pluviales avant rejet, laquelle va conduire progressivement à toute la panoplie des solutions alternatives.
Dans le même temps, l'utilisation des bassins de retenue pour drainer les plates formes routières et autoroutières se généralise, d'abord pour piéger des substances potentiellement dangereuses en cas d'accident de circulation, puis pour écrêter les débits de pointe de façon à limiter la taille des rétablissements hydrauliques, et enfin, simplement pour gérer les eaux pluviales.
Dans le même temps, sous la pression des collectivités qui commencent à réglementer l'accès des eaux pluviales dans les réseaux, l'utilisation des bassins de retenue se développe, même sur le domaine privé. Les premiers bassins de surface sont le plus souvent simplement étanchés par une géomembrane et considérés comme de simples ouvrages de génie civil. Du fait de leur aspect et de leur mode de construction, leur intégration dans le paysage, de même que leur maintenance, est souvent très difficile (figure 4) et beaucoup ne sont, de fait, jamais entretenus.
A partir des années 1980, du fait de la prise en considération de l'importance des rejets urbains de temps de pluie, et en particulier suite à la publication de la directive cadre sur les eaux résiduaires urbaines en 1991, on assiste à la mise en place d'une nouvelle génération de bassins, visant principalement à diminuer les rejets par les déversoirs d'orage en maximisant le volume amené jusqu'à la station d'épuration ou en jouant un rôle de dépollution en favorisant la décantation des matières en suspension (bassin de dépollution, bassin de décantation) (Seine St Denis, 1992).
Progressivement l'idée selon laquelle les espaces réservés pour le stockage de l'eau ne sont utilisés que très rarement, associée au coût du foncier, conduit les concepteurs à paysager les bassins de retenue et/ou à leur chercher un autre usage pendant les périodes où ils sont à sec. Si au début le traitement reste sommaire (typiquement une pelouse), leurs fonctions urbaines, sociales ou environnementales vont progressivement s'élargir et les ouvrages vont s'ouvrir au public de façon à faciliter leur intégration urbaine (figure 5).

Aujourd'hui ces ouvrages se sont progressivement transformés en véritables éléments urbains (voir figure 6) dans lesquels on essaie autant que possible de favoriser l'infiltration même si la perméabilité du sol est assez faible et qu’un autre exutoire (soit de surface, soit vers un réseau) reste nécessaire. Initialement conçus comme des ouvrages techniques collectifs, de grande taille, entretenus par la collectivité, les bassins de retenue peuvent aujourd’hui prendre des dimensions et des formes très diverses et être considérés comme des espaces inondables dont l'une des fonctions secondaires consiste à gérer les eaux de pluie "à la source".
Les bassins de retenue constituent de fait un patrimoine important et qui continue de se développer. Allard et Finck (2017) en recense par exemple environ 17 600 en France métropolitaine, dont 6 100 sur des réseaux unitaires, en indiquant cependant que ces chiffres devaient être pris avec des réserves du fait des incertitudes sur les enquêtes réalisées.
Fonctions et co-bénéfices
Les bassins de retenue peuvent remplir, simultanément ou pas, un grand nombre de fonctions techniques :
- Lutter contre les inondations en stockant provisoirement les flux d'eau pour les restituer ensuite (en totalité ou en partie) à débit limité à un exutoire extérieur (cours d'eau ou réseau traditionnel);
- Limiter les rejets par les déversoirs d'orage et augmenter le volume d'eau renvoyé vers la station d'épuration ;
- abattre la charge polluante contenue dans les eaux en permettant la décantation ou la filtration d'une importante partie des matières en suspension et donc de la plupart des polluants car beaucoup y sont adsorbés au moins en partie ;
- recharger la nappe phréatique.
A ces fonctions techniques on associe également souvent d'autres fonctions urbaines visant à valoriser les espaces mobilisés par des usages de loisirs ou d’espace public. Ces fonctions d'usage sont fortement dépendantes de la nature du réseau sur lequel le bassin est installé (pluvial ou unitaire) ainsi que de sa position (de surface ou enterré) et de sa nature (sec ou en eau). Les bassins de retenue les plus facilement valorisables sont bien évidemment les bassins de surface installés sur des réseaux pluviaux.
Nous renvoyons le lecteur aux articles Bassin sec (HU), Bassin en eau (HU) et Bassin d'infiltration (HU) pour trouver des exemples pour lesquels les bassins de retenue sont davantage considérés comme des espaces urbains que comme des ouvrages techniques.
Sur un autre plan, du fait qu'ils ont été les premiers ouvrages alternatifs mis en œuvre pour gérer les eaux pluviales, les bassins de retenue ont contribué à briser l'isolement des spécialistes de l’assainissement urbain et à permettre l’intégration au moins partielle de cette problématique dans les politiques urbaines (voir Solution alternative (HU)).
Conception
Conception générale
Berthier et Finck (2017), proposent de distinguer les différents éléments constitutifs suivants pour un bassin de retenue :
- un volume de stockage : celui-ci dépend de la nature de l'ouvrage (bassin sec ou en eau, bassin de surface ou enterré), et les aspects correspondants sont traités dans les articles spécifiques ; la détermination de la dimension et de la forme de ce volume de stockage est présentée dans le § "Principes de dimensionnement et choix des dimensions" ;
- une ou plusieurs alimentations, le bassin peut en particulier être installé en série ou en parallèle : voir le § "Différents modes possibles d'alimentation" ;
- un ou plusieurs dispositifs de restitution : ceux-ci dépendent principalement du mode de restitution : par infiltration ou à débit limité ; les différents types possibles de régulation, ainsi que leurs intérêts et inconvénients sont présentés dans le § "Différents types de régulation" ;
- un compartimentage éventuel : voir le § "Intérêts et inconvénients du compartimentage" ;
- différents équipements de fonctionnement : dispositifs de nettoyage, d'accès, de ventilation, de prétraitement, etc. ; la façon de concevoir ces équipements est présentée dans le § "Équipement des bassins de retenue" ;
- différents équipements de sécurité, permettant l'alerte, la détection de gaz dangereux, l'évacuation d'urgence, etc ; ces équipements sont également traités dans le § "Équipement des bassins de retenue" ;
- différents équipements de métrologie, nécessaires au suivi du fonctionnement et à l'évaluation des performances ; l'importance de la métrologie et la façon de la mettre en œuvre font l'objet du § "Métrologie des bassins de retenue".
Différents modes possibles d'alimentation
Le mode d'alimentation du bassin est également important. Une alimentation en parallèle présente beaucoup d'avantages par rapport à une alimentation en série, en particulier sur les réseaux unitaires (figure 3). Elle permet en particulier d'éviter le transit de l'eau dans le bassin en temps sec ou pour les petites pluies, ce qui réduit les temps d’utilisation et les contraintes de nettoyage. C'est aussi un avantage en matière de maintenance même si le nombre d'organes de contrôle nécessaire est plus grand.
Une alimentation en parallèle permet également de choisir le seuil d'alimentation du bassin en fonction de l'objectif : utiliser un seuil élevé et n'utiliser le bassin que pour les pluies fortes dans un objectif de prévention des inondations ou au contraire l'utiliser dès les petites pluies dans un objectif de lutte contre la pollution (figure 4).
Dispositifs de régulation
Les dispositifs de régulation permettent de maîtriser les débits entrant et sortant du bassin de retenue. En cas de compartimentage, ils permettent également de gérer la répartition entre les différentes parties. Ils peuvent être fixes ou ajustables en temps réel. Même s'ils sont fixes ils doivent impérativement être conçus comme réglables et ajustables de façon à pouvoir adapter le fonctionnement de l'ouvrage à une évolution des sollicitations et/ou des exigences de service.
Les organes électromécaniques de contrôle hydraulique sont parfois difficilement accessibles, parfois exposés au vandalisme (bassin à ciel ouvert) ou encore soumis à une atmosphère défavorable (bassins enterrés). Ils doivent donc être conçus pour se replier en cas de panne sur des positions dites de sécurité, et de manière à faciliter les opérations de dépannage. Le contrôle pourra porter sur le débit de fuite ou de vidange, sur les niveaux amont ou sur le niveau aval, ou sur plusieurs de ces paramètres (avec des priorités).
Si ces organes sont amenés à gérer des gammes de débits ou de niveaux très étendues, il est préférable de prévoir plusieurs systèmes complémentaires afin de conserver une bonne maîtrise sur toute la gamme. Voir Seuil, Vanne, régulateur.
Il est également parfois intéressant (ou obligatoire) d'alimenter ou de vider le bassin par pompage. Cette solution est très énergivore mais elle offre une grande souplesse de gestion. Par exemple, elle permet facilement de ne pas faire transiter par le bassin les queues de crue peu polluées qui seraient hydrauliquement acceptables par le réseau aval. Dans le cas des bassins enterrés, elle constitue également un outil efficace pour maîtriser les risques de mise en charge.
Intérêts et inconvénients du compartimentage
Équipement des bassins de retenue
Métrologie des bassins de retenue
Principes de dimensionnement et choix des dimensions
Réalisation / impacts négatifs potentiels et précautions à prendre
Vie de l’ouvrage
Bibliographie :
- Allard, A., Finck, J.S. (2017) : Tentative de recensement et caractérisation du parc français ; présentation au colloque national "les bassins d'orage sur les réseaux d'assainissement unitaires" ; Nancy, 10 octobre 2017 ; disponible sur : www.cerema.fr
- APUR (2020) La réouverture de la Vieille Mer et l’intégration des bassins de retenue, Séquence du Parc Georges Valbon, Synthèse ; juillet 2020 ; téléchargeable sur : https://www.apur.org/fr/nos-travaux/redecouverte-vieille-mer-integration-bassins-gestion-eaux-pluviales-seine-saint-denis
- Berthier, E., Finck, J.S. (2017) : Constituants, terminologies et typologies employées ; présentation au colloque national "les bassins d'orage sur les réseaux d'assainissement unitaires" ; Nancy, 10 octobre 2017 ; disponible sur : www.cerema.fr
- Chocat, B. (coord.) et Eurydice (1997) : Encyclopédie de l'hydrologie urbaine et de l'assainissement ; ed. Tec et Doc ; Lavoisier ; Paris (épuisé) ; 1124p.
- Département de Seine-Saint-Denis (2018) : Un plan d’investissement pour les bassins du territoire de 100 M€ ; téléchargeable sur : https://ressources.seinesaintdenis.fr/Un-plan-d-investissement-pour-les-bassins-du-territoire-de-100-MEUR
- Dupont, P., Maytraud, T. (2004) : La dé-couverture d’une rivière urbaine : le projet de la Vieille mer en Seine-Saint-Denis ; Les Cahiers de l’IAURIF : Le fleuve ; un système, des territoires, des acteurs ; n°141 ; 2e trimestre 2004 ; pp 82-85.
- GRAIE (2014) : Fiche N° 7 "Garibaldi" ; Observatoire des opérations exemplaires de gestion des eaux pluviales ; GRAIE ; disponible sur www.graie.org
- Seine St Denis (1992) : Les bassins nouvelle vague ; actes colloque Seine-Saint-Denis ; 1992.
- STU et Agences de l'eau (1994) : Guide technique des bassins de retenue des eaux pluviales ; ed. Tec et Doc de Lavoisier ; Paris ; 275 p.
- Ta Thu Thuy (1988) : Les bassins d'orage sur les réseaux d'assainissement ; rapport FNDAE ; 64p. ; disponible sur www.fndae.fr
Pour en savoir plus :
- ASTEE (2008) : Actes du colloque Bassins d’orage : conception, entretien et gestion ; TSM N°6 ; 2009 ; pp. 19-107 ; disponible sur https://astee-tsm.fr/numeros/tsm-6-2009/.
- Cerema (2017) : Retour sur le colloque national "Les bassins d’orage" ; disponible sur www.cerema.fr.