Pluie de projet (HU)
Traduction anglaise : Design storm
Dernière mise à jour : 03/03/2025
Événement pluvieux fictif, généralement représenté par son hyétogramme, et censé à la fois :
- être représentatif de la pluviométrie locale,
- provoquer des effets dans le système d’assainissement (débit, volume, etc.) auxquels il est possible d'associer une période de retour.
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Domaine d'utilisation
Les pluies de projet constituent des pluies de référence qui peuvent être utilisées en entrée des modèles hydrologiques. Elles permettent dans une certaine mesure de représenter la dynamique des phénomènes. Elles sont particulièrement utiles lors des études de conception lorsqu'il s'agit de dimensionner un ouvrage pour faire face à des événements ayant une période de retour donnée.
Principes généraux de construction
Tous les modèles de pluie de projet reposent sur le même principe de base :
- choisir une variable caractérisant la pluie à laquelle il est possible de rattacher une période de retour et supposée déterminante pour le phénomène hydrologique étudié ;
- faire l'hypothèse que les autres variables sont soit fixes ou imposées, soit liées de façon déterministe à la variable choisie ;
- en conclure que la période de retour des caractéristiques finales recherchées (volume, débit de pointe, etc.) sera la même que celle choisie pour la variable caractéristique retenue pour construire la pluie.
Le modèle le plus simple est ainsi la pluie bloc, implicitement utilisé dans la méthode rationnelle ou dans la méthode des pluies. Le principe de construction de ce modèle est le suivant :
- On choisit une durée de pluie, par exemple égale au temps de concentration du bassin versant ;
- on calcule l'intensité de pluie moyenne correspondant à cette durée et à la période de retour choisie en utilisant les courbes intensité-durée-fréquence ;
- on fait l'hypothèse que l'intensité est constante et égale à cette intensité moyenne pendant toute la durée de la pluie.
Différents modèles de pluie de projet
Il existe un grand nombre de modèles de pluie de projet, par exemple :
- les pluies de type Keifer ;
- les pluies de type Chicago (qui sont une forme discrétisée des pluies de type Keifer) ;
- les pluies de type Normand ;
- les pluies double triangle beaucoup utilisé en France ;
- etc.
La figure 1 donne deux exemples de pluies de projet construites pour la même zone géographique et la même période de retour.
Intérêt et limites des pluies de projet
Les pluies de projet, utilisées en entrée des modèles de simulation, présentent l'intérêt de fournir simplement et rapidement un ordre de grandeur réaliste de la variable hydrologique recherchée.
Elles ne constituent cependant pas une panacée. La complexité des phénomènes hydrologiques est en effet telle que la période de retour associée à la variable hydrologique calculée ne sera pas, sauf coup de chance, égale à celle associée à la pluie. La réponse des bassins versants dépend en effet d'un grand nombre de paramètres, liés à la pluie elle-même (répartition des intensités dans le temps et dans l'espace) ou qui en sont plus ou moins indépendants (saison, pluviométrie antécédente, etc.). Ces paramètres ne sont bien évidemment pas réductibles à une seule variable aléatoire.
Les performances des moyens actuels de calcul permettent de prendre en compte en entrée des représentations de la pluie beaucoup plus diversifiées et proches de la réalité : pluies historiques, chroniques de pluies, séries chronologiques complètes.
Pour en savoir plus
- La référence hydrologie-2.org propose un grand nombre d'exercices corrigés utilisant les pluies de projet.