Pluie historique (HU) : Différence entre versions
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[[Evénement pluvieux (HU)|Evénement pluvieux]] observé sur un ou plusieurs postes pluviométriques et/ou à l'aide d'un radar météorologique, et susceptible de servir de [[Pluie de référence (HU)|pluie de référence]], par exemple parce qu'elle a provoqué localement des ruissellements importants. | [[Evénement pluvieux (HU)|Evénement pluvieux]] observé sur un ou plusieurs postes pluviométriques et/ou à l'aide d'un radar météorologique, et susceptible de servir de [[Pluie de référence (HU)|pluie de référence]], par exemple parce qu'elle a provoqué localement des ruissellements importants. | ||
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* Un autre champ potentiel d'utilisation réside dans l'analyse des risques de crues exceptionnelles. Les données locales sont en effet souvent très rares pour les pluies extrêmes qui ne se produisent par définition que très rarement. De plus la particularité des situations climatiques engendrant ces événements rend difficile (voire impossible) la construction de pluies de projet représentatives d'événements ayant des [[Période de retour (HU)|périodes de retour]] de 30, 50 ou 100 ans. Une façon démonstrative de résoudre ce problème consiste à prendre comme entrée un événement pluvieux observé sur un site ayant des caractéristiques climatiques voisines. Par exemple, le risque de crue extrême à Montpellier peut être analysé en considérant que la pluie qui a dévasté Nîmes en octobre 1988 aurait parfaitement pu se manifester 50 kilomètres plus à l'ouest. | * Un autre champ potentiel d'utilisation réside dans l'analyse des risques de crues exceptionnelles. Les données locales sont en effet souvent très rares pour les pluies extrêmes qui ne se produisent par définition que très rarement. De plus la particularité des situations climatiques engendrant ces événements rend difficile (voire impossible) la construction de pluies de projet représentatives d'événements ayant des [[Période de retour (HU)|périodes de retour]] de 30, 50 ou 100 ans. Une façon démonstrative de résoudre ce problème consiste à prendre comme entrée un événement pluvieux observé sur un site ayant des caractéristiques climatiques voisines. Par exemple, le risque de crue extrême à Montpellier peut être analysé en considérant que la pluie qui a dévasté Nîmes en octobre 1988 aurait parfaitement pu se manifester 50 kilomètres plus à l'ouest. | ||
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* L'association d'une période de retour à un [[Hyétogramme (HU)|hyétogramme]] synthétique est une faute statistique. En réalité, la probabilité d'occurrence d'un hyétogramme particulier est quasi-nulle. La notion de fréquence suppose que l'on analyse une seule et unique variable aléatoire (en générale l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense). Les autres paramètres de la pluie conditionnant sa forme sont donc généralement fixés de façon totalement déterministe, en fonction du paramètre principal. | * L'association d'une période de retour à un [[Hyétogramme (HU)|hyétogramme]] synthétique est une faute statistique. En réalité, la probabilité d'occurrence d'un hyétogramme particulier est quasi-nulle. La notion de fréquence suppose que l'on analyse une seule et unique variable aléatoire (en générale l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense). Les autres paramètres de la pluie conditionnant sa forme sont donc généralement fixés de façon totalement déterministe, en fonction du paramètre principal. | ||
* En admettant malgré tout que l'on sache calculer la période de retour de la pluie, l'affectation de cette même période de retour au débit maximum qu'elle génère en un point du réseau nécessite tout un ensemble d'hypothèses qui ne sont que rarement vérifiées. L'utilisation de pluies de projet ne garantit donc pas que l'on associe effectivement une probabilité d'apparition au débit que l'on calcule ou un risque de dépassement de capacité à l'ouvrage que l'on dimensionne. | * En admettant malgré tout que l'on sache calculer la période de retour de la pluie, l'affectation de cette même période de retour au débit maximum qu'elle génère en un point du réseau nécessite tout un ensemble d'hypothèses qui ne sont que rarement vérifiées. L'utilisation de pluies de projet ne garantit donc pas que l'on associe effectivement une probabilité d'apparition au débit que l'on calcule ou un risque de dépassement de capacité à l'ouvrage que l'on dimensionne. | ||
− | * Beaucoup de décisions ne nécessitent pas obligatoirement l'évaluation précise de la fréquence de l'événement contre les conséquences duquel on veut se protéger. Le niveau de protection peut être défini de façon différente, par exemple et justement, en faisant référence à des événements types pour lesquels on choisit des désordres admissibles. | + | * Beaucoup de décisions ne nécessitent pas obligatoirement l'évaluation précise de la fréquence de l'événement contre les conséquences duquel on veut se protéger. Le niveau de protection peut être défini de façon différente, par exemple et justement, en faisant référence à des événements types pour lesquels on choisit des désordres admissibles. Ceci est d'autant plus vrai que les approches probabilistes du risque reposent sur l'hypothèse forte que le futur sera semblable au passé, hypothèse probablement totalement fausse du fait du [[Changement climatique (HU)|changement climatique]]. |
== Extension de la notion de pluie historique== | == Extension de la notion de pluie historique== | ||
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+ | Cette méthode est souvent la plus adéquate pour évaluer effectivement la probabilité d'observer ou de dépasser un débit ou un volume en un point particulier du réseau. Elle s'apparente à l'utilisation de [[Série chronologique de pluies (HU)|séries chronologiques de pluies]]. | ||
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Version du 21 avril 2024 à 13:53
Traduction anglaise : Historical storm, Historical rainfall
Dernière mise à jour : 21/04/2024
Evénement pluvieux observé sur un ou plusieurs postes pluviométriques et/ou à l'aide d'un radar météorologique, et susceptible de servir de pluie de référence, par exemple parce qu'elle a provoqué localement des ruissellements importants.
Sommaire |
Intérêt de la notion
Les pluies historiques peuvent être utilisées en entrée des modèles de simulation des systèmes hydrologiques en lieu et place des pluies de projet. Elles présentent en effet plusieurs intérêts :
- Comme il s'agit de pluies observées, elles peuvent être reproduites dans toutes leurs composantes spatiotemporelles ;
- Comme elles ont souvent marqué les acteurs du territoire leur utilisation peut être facilement comprise et perçue comme légitime ;
- lorsqu'il s'agit de pluies observées localement elles tiennent compte des spécificités du site (en particulier du relief).
Domaine d'utilisation
Les pluies historiques possèdent deux domaines privilégiés d'utilisation :.
- Elles peuvent être utilisées localement (sur la ville où elles ont été observées), elles permettent alors de porter des jugements de la forme : « Le 14 juillet 1989, rappelez-vous Monsieur le maire, on a observé des débordements très importants place de la Bastille, et bien voilà ce qui se serait passé si le collecteur du bicentenaire avait été en service ». Ces informations qualitatives, ne font pas référence à des raisonnements statistiques, mais à la mémoire collective. Ils permettent cependant de comparer des solutions de façon concrète, particulièrement pour les non techniciens.
- Un autre champ potentiel d'utilisation réside dans l'analyse des risques de crues exceptionnelles. Les données locales sont en effet souvent très rares pour les pluies extrêmes qui ne se produisent par définition que très rarement. De plus la particularité des situations climatiques engendrant ces événements rend difficile (voire impossible) la construction de pluies de projet représentatives d'événements ayant des périodes de retour de 30, 50 ou 100 ans. Une façon démonstrative de résoudre ce problème consiste à prendre comme entrée un événement pluvieux observé sur un site ayant des caractéristiques climatiques voisines. Par exemple, le risque de crue extrême à Montpellier peut être analysé en considérant que la pluie qui a dévasté Nîmes en octobre 1988 aurait parfaitement pu se manifester 50 kilomètres plus à l'ouest.
Inconvénients de la méthode
Le principal reproche fait à cette approche réside dans le fait qu'il n'est pas possible d'associer une période de retour aux débits que l'on calcule. En réalité, cette critique doit être nuancée par les éléments suivants :
- L'association d'une période de retour à un hyétogramme synthétique est une faute statistique. En réalité, la probabilité d'occurrence d'un hyétogramme particulier est quasi-nulle. La notion de fréquence suppose que l'on analyse une seule et unique variable aléatoire (en générale l'intensité moyenne pendant la période de pluie intense). Les autres paramètres de la pluie conditionnant sa forme sont donc généralement fixés de façon totalement déterministe, en fonction du paramètre principal.
- En admettant malgré tout que l'on sache calculer la période de retour de la pluie, l'affectation de cette même période de retour au débit maximum qu'elle génère en un point du réseau nécessite tout un ensemble d'hypothèses qui ne sont que rarement vérifiées. L'utilisation de pluies de projet ne garantit donc pas que l'on associe effectivement une probabilité d'apparition au débit que l'on calcule ou un risque de dépassement de capacité à l'ouvrage que l'on dimensionne.
- Beaucoup de décisions ne nécessitent pas obligatoirement l'évaluation précise de la fréquence de l'événement contre les conséquences duquel on veut se protéger. Le niveau de protection peut être défini de façon différente, par exemple et justement, en faisant référence à des événements types pour lesquels on choisit des désordres admissibles. Ceci est d'autant plus vrai que les approches probabilistes du risque reposent sur l'hypothèse forte que le futur sera semblable au passé, hypothèse probablement totalement fausse du fait du changement climatique.
Extension de la notion de pluie historique
La notion de pluie historique peut se généraliser sous la forme d'une chronique de pluies observées. Il est alors possible de simuler le fonctionnement du système hydrologique dans des conditions variés et de mieux comprendre son fonctionnement.
Si le nombre d'années de mesures est suffisant, la simulation d'un échantillon bien choisi de pluies observées sur le site peut même permettre de faire un classement fréquentiel des variables hydrologiques caractérisant les ruissellements et les écoulements que l'on souhaite étudier (débits, volumes, volumes débordés, etc.).
Cette méthode est souvent la plus adéquate pour évaluer effectivement la probabilité d'observer ou de dépasser un débit ou un volume en un point particulier du réseau. Elle s'apparente à l'utilisation de séries chronologiques de pluies.